Après un Sudamericano 2013 totalement manqué, Argentine et Brésil se préparent à vivre une édition 2015 placée sous le signe de la revanche et du pardon. Mais la concurrence reste vivace, au point que le séjour uruguayen des deux géants s'annonce plus délicat que jamais.
Février 2013, la Colombie décroche le Sudamericano u20 organisé en Argentine, devançant le Paraguay, l’Uruguay et le Chili lors d’un tour final duquel les habituels favoris Argentine et Brésil sont absents. Après un mois d’une compétition dense et éclaboussée par la nouvelle génération péruvienne (voir Sudamericano u20 2013 : le bilan), le paysage sud-américain continuait de se réécrire. Deux ans plus tard, la compétition se pose en Uruguay et donne l’occasion aux deux géants de reprendre leur place dans la hiérarchie continentale. Placés tête de série (allez savoir pourquoi), argentins et brésiliens semblent pourtant livrés à un sort bien différent.
Groupe A : Argentine, Paraguay, Equateur, Pérou, Bolivie
Décevante chez elle, l’Argentine fait office de grand favori de l’édition 2015 tant son groupe est de qualité. Avec Augusto Batalla dans les buts, pibe de River qui avait écoeuré les jeunes du Barça et est depuis courtisé par le Real Madrid, et une défense athlétique (6 joueurs au-delà du mètre 80) dont son coéquipier Emanuel Mammana auteur de plusieurs apparitions dans le groupe de Gallardo (en championnat et en Sudamericana), l’Argentine de Grondona semble fortement armée derrière. Ajouté à cela, l’Albiceleste dispose d’une escouade offensive d’une rare qualité : Sebastián Driussi, Gio Simeone, Tomás Martinez, tous réguliers du River version Gallardo et les trois diamants partis en Espagne, Ángel Correa – Leonardo Suárez – Maximiliano Rolón ne sont que quelques membres de cet incroyable effectif, probablement le groupe le plus impressionnant du casting uruguayen. Notre favori pour le titre suprême que LO aura la chance de suivre lors de sa phase de groupe depuis le petit stade de Colonia.
Au point que la question semble désormais de savoir qui accompagnera l’Albiceleste au tour final. Grand favori à la deuxième place, le vice-champion 2013, le Paraguay. S’appuyant sur les jeunes de Libertad, Olimpia et du Cerro Porteño à laquelle vient s’ajouter les trois promesses ayant déjà quitté le pays Iván Cañete (Atlético Madrid), Gustavo Viera (Corinthians) et Tony Sanabria (Roma), la sélection de Victor Genes n’a qu’un objectif : la Coupe du Monde et les JO. Autant dire que la qualification pour le tour final n’est qu’une étape.
Derrière, après la formidable génération qui a éclaboussé 2013, le Pérou arrive en Uruguay privé de sa star Renato Tapia, que Twente n’a pas voulu libérer mais s’appuiera sur un quatuor intéressant : Sergio Peña, Francisco Duclós, les exilés espagnols mais aussi Luis Abram, solide défenseur central et Alexis Cossio, latéral gauche, deux gamins déjà expérimentés du Sporting Cristal, dernier champion local. Autre prétendant, l’Equateur arrive avide de revanche après un tour final totalement raté en 2013 (dernier avec aucun point) et possède un groupe intéressant.
Privée des futures stars Jonathan Gonzalez et Carlos Gruezo, la miniTri dépendra en grande partie de son maître à jouer de la LDU, l’excellent José Cevallos et possède une défense bien plus expérimentée que les années précédentes (avec notamment des joueurs comme Luis Canga, Ronny Santos ou encore Gabriel Corozo et Anibal Chala. A suivre également devant, Miguel Parrales, Gabriel Cortez, Jairo Véleez et Jonathan Betancourt. Reste enfin la Bolivie. Dirigée par l’argentin Claudio Chacior, la sélection bolivienne sort de deux mois de préparation dont un stage intense en Argentine et, privée de la pépite milanaise Sebastián Gamarra, donnera l’occasion aux supporters lillois de suivre leur petit protégé Ricardo Román annoncé comme l’une des stars de la sélection.
Pronostic : 1- Argentine, 2- Paraguay, 3- Equateur, 4- Pérou, 5- Bolivie
Groupe B : Brésil, Chili, Colombie, Uruguay, Venezuela
Mais que diable allons-nous faire dans cette galère ? Tel a dû être la question posée par les supporters de la Vinotinto au soir du tirage au sort. Car le groupe B du Sudamericano est d’une incroyable densité et offre au Venezuela, le champion sortant, le pays hôte, l’un des épouvantails du continent et le Brésil. Pourtant, il ne faudra pas enterrer la Vinotinto trop vite. Car la formation de Miguel Echenausi compte dans ses rangs plusieurs membres de la formation des moins de 17, vice-championne du continent en 2013 et s’appuiera sur une attaque de feu composée du trio Jhon Murillo, Ayrton Páez, Yanowsky Reyes et de la star Andrés Ponce.
Reste que la mission s’annonce délicate avec notamment en ouverture, le Chili. Quart de finaliste mondial (éliminé par le Ghana au terme d’un match d’anthologie), l’équipe d’Hugo Tocalli semble encore plus forte qu’il y a deux ans. Sous la conduite de Sebastián Vegas, leader naturel de la dédense, le Chili possède un groupe présentant toutes les faces d’un diamant. De la sérénité d’un Bernardo Cerezo aux dribbles de Luciano Cabral en passant par Cristián Cuevas et autres Matías Ramírez, le Chili a tout du parfait épouvantail capable de bousculer les pronostics. Il lui faudra pour cela être fort car les trois autres membres du groupe B seront de terribles adversaires.
A commencer par le Brésil qui, après la catastrophe de 2013, arrive avec une forte pression et comptera sur ses deux plus grands talents, Lucas Evangelista et le « nouveau neymar » (même si il n’en a absolument pas le profil), Gabriel Barbosa, surnommé Gabigol. Reste que les favoris du groupe semblent être Uruguay et Colombie. Le champion sortant vit actuellement l’une des plus belles périodes de son histoire et se trouve suffisamment armé pour partir à la défense de son titre chez les moins de 20 ans. Si les européens n’auront d’yeux que pour le duo Alexis Zapata, Joao Rodríguez, la Colombie 2015 vient une nouvelle fois offrir une vitrine à l’école Envigado (voir De Pablo Escobar à James Rodriguez, les oranges d'Envigado) présentant ainsi les héritiers des James et autres Juan Quintero, l’une des stars de la dernière édition. On suivra ainsi avec attention Andrés Tello et Daniel Londoño, titulaires en équipe première lors du dernier tournoi.
Dernier membre de ce groupe de la mort, l’Uruguay. A l’école d’Envigado, le pays hôte répond par celle du Defensor Sporting (voir Defensor Sporting, l'école du nouvel Uruguay), six joueurs parmi les 23 évoluant dans les rangs de la Violeta. Une fois encore, la Celeste possède en groupe dans lequel le talent se trouve à chaque ligne. Cabaco – Lemos dans l’axe de la défense, Nahitan Nández, l’ancien 10 reconverti récupérateur, Gastón Faber et Gastón Pereiro formidables animateurs offensifs ou encore Jaime Báez, présenté comme le nouveau Luis Suárez associé à la pépite made in MLS Diego Fagúndez : autant de noms qui viennent souligner l’incroyable vivier de talent que ce petit pays est capable de produire de manière constante. Chez eux, les jeunes Celestes seront bien évidemment de grands prétendants au titre final et devraient sortir du groupe aux premières places.
Pronostic : 1- Uruguay, 2- Colombie, 3- Chili, 4- Brésil, 5- Venezuela
Le Sudamericano des moins de 20 ans débute ce soir, il sera à suivre en intégralité sur LO avec un points tous les deux jours alimenté de quelques inside du groupe A.