Au lendemain d’une Copa América restée albiceleste, le football de clubs argentin a repris le chemin des terrains et prépare un deuxième semestre sous le signe des changements.
Nous avions quitté l’Argentine en mai dernier au coup d’envoi de la Liga Profesional. Depuis, un sprint a précédé la Copa América, un autre lui a succédé. Sept journées ont été ainsi disputées. Elles ont vu les géants rentrer dans les rangs, muscler leur mercato et vivre quelques révolutions pour mieux préparer un deuxième semestre qui sera avant tout synonyme d’ambitions continentales.
C’est clairement l’objectif fixé chez les deux grands, River et Boca. Du côté des Xeneizes, l’objectif principal post-Copa América était avant tout de passer le cap des barrages de Copa Sudamericana, les hommes de Diego Martínez y sont parvenus non sans mal, mais en éliminant un chasseur de géants nommé Independiente del Valle, sans leur recrues, faute d’erreurs administratives. C’est ainsi que comme toujours en Argentine, le second semestre a été celui des mouvements dans l’effectif : Equi Fernández ne rentre pas des JO, l’offre de 20M USD semblant un cadeau du ciel venu d’Arabie saoudite, Luca Langoni file vers la MLS. Ces belles rentrées d’argent permettent de compenser quelques investissements tels que Brian Aguirre, Agustín Obando, Milton Giménez ou encore Brandon Cortés quand l’immortel Gary Medel retrouve un maillot qu’il n’avait plus porté depuis treize ans. Du côté des Millonarios, les mouvements ont été nombreux au sein de l’effectif : nouveau gardien (Jeremías Ledesmia), nouveaux défenseurs (Ulises Giménez, Germán Pezzella, Federico Gattoni, Franco Carboni), nouveaux milieux (Maxi Meza et des retours de prêt), nouveau buteur (Adam Bareiro). Ils viennent combler quelques départs, comme ceux de David Martínez, Andrés Herrera ou encore Esequiel Barco, mais ne sont rien en comparaison du dernier coup de tonnerre vécu par le club de Núñez, le remplacement d’un Martín Demichelis qui a perdu son crédit (en particulier dans les médias) par une légende absolue qui fête son retour au club : Marcelo Gallardo. Le chantier s’annonce de taille pour Muñeco, River n’a gagné qu’un seul de ses cinq derniers matchs et n’aura qu’un seul duel avant le huitième de Libertadores l’opposant à Talleres.
Un duel face à un leader surprise et dernière équipes invaincue : Huracán. Le Globo de Kudelka n’est certes pas des plus spectaculaire, mais il fonctionne et se montre surtout incroyablement hermétique. Une statistique l’illustre : en sept matchs, seul San Lorenzo est parvenu à tromper Hernán Galíndez, à une reprise, ne parvenant même pas à décrocher le clásico. Huracán est donc leader d’une Liga où les géants sont en majorité en retard, mais où tout est encore très serré. Unión n'est qu’à un point, il précède un Racing quelque peu irrégulier depuis la défaite concédée à la veille de la Copa América face à Lanús, et un Vélez qui a mis du temps à décoller mais qui semble revivre, la bande à Gustavo Quinteros venant d’enchaîner quatre victoires. Ainsi, River et Boca sont en milieu de tableau, mais pointent à cinq et six points du leader alors que le tiers de la Liga vient tout juste d’être franchi. Argentine oblige, les mouvements sont également nombreux sur les bancs.
Car si Marcelo Gallardo est le dernier à venir s’installer, Gustavo Munúa est arrivé à Banfield pour prendre la suite de Julio César Falcioni, Omar De Felippe succède à Lucas González Vélez, viré de la lanterne rouge à l’unique point en neuf sorties, Central Córdoba, par un président qui n’a jamais consulté son directoire, Francisco Meneghini continue son tour des clubs de la galaxie Bragarnik en prenant les commandes d’un Defensa y Justicia à la dérive (aucune victoire), laissé par un Julio Vaccari parti depuis rejoindre un Independiente qui n’est pas un monstre de régularité, Sebastián Méndez est arrivé à Newell’s, mettant déjà fin au projet Mauricio Larriera qui n’aura jamais vraiment pris. En d’autres termes, si le premier tiers du championnat est passé, difficile encore de se projeter dans un championnat qui semble toujours n’être qu’une affaire de cycles courts et où tout est encore bien loin d’être joué.