Longtemps ils ont refusé de le disputer avant de s’y résoudre. La nuit dernière, les hommes de Russo, meilleure équipe de l’année 2014 devaient aller chercher une place en Libertadores face à une équipe déjà qualifiée Boca. Et le piège s’est refermé sur le Fortin.

Souvenez-vous la polémique de fin de saison 2014. A l’issue la temporada, Vélez Sarsfield partageait la première place avec Boca. Cette place qualifiant à la Libertadores, un match d’appui, ou desempate, semblait inévitable. Cependant, les Xeneizes atteignaient la demi-finale de Sudamericana au cours de laquelle ils étaient éliminés par l’ennemi de toujours River (voir Sudamericana : les nouveaux prétendants). Les règles étaient simples : le meilleur parcours argentin gagne un billet pour les barrages de la Libertadores suivante. River déjà qualifié, Boca décrochait donc le précieux sésame. De quoi envoyer Vélez en Libertadores ? C’est mal connaître l’Argentine.

Car entre temps, la fédération décidait de maintenir ce desempate Vélez - Boca et y ajoutait une idée de génie : en cas de victoire de Boca, Vélez se retrouverait sans Libertadores, les Xeneizes prenant place dans le groupe 5, la place de barragiste partant du côté… d’Estudiantes (troisième meilleur parcours argentin en Sudamericana). Si vous avez bien suivi, et qu’on vous rappelle que Vélez est l’un des rares clubs à s’être toujours ouvertement opposé aux agissements de l’AFA, vous comprendrez alors qu’il y avait comme une odeur d’arnaque à venir.

Mar del Plata hier soir, après des semaines de refus, Vélez se présentait sur la pelouse pour jouer le desempate qui définirait une partie de son année 2015. Sous les yeux de Riquelme, mate à la main, Boca et Vélez ont offert un duel d’hommes. Âpre, engagé (Gago passait tout près d’un rouge qui n’aurait pas paru scandaleux en début de partie), intense, le desempate aura été totalement contrôlé par les hommes d’Arrabuarrena qui se créaient alors quelques situations avant que Nicolás Colazo ne vienne offrir un golazo, seul éclair au milieu de la nuit platense.

Vélez répliquait timidement, sa meilleure occasion restant le poteau trouvé par Yamil Asad, le fils d’Omar, héros de 1994 (voir Décembre 1994 : Vélez devient un géant). Boca faisait parler son métier en seconde période, bien aidé par un Vélez finalement peu dangereux mais s’en sortait bien à dix minutes de la fin lorsque l’arbitre Germán Delfino ne voyait pas la main de Burdisso dans sa propre surface. La fin de partie virait à la farce après l’expulsion de Chávez. Car monsieur Delfino compensait rapidement par une très sévère expulsion de Grillo puis un dernier rouge pour Somoza. Boca rejoint la Libertadores directement en phase de groupe et qualifie Estudiantes pour les barrages. Pour Vélez, s’il y a de quoi pester sur l’arbitrage, force est de constater qu’incapable de produire du jeu, le Fortin ne pouvait rien espérer face à un Boca dans la continuité de son dernier tournoi.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.