A 180 minutes du terme du marathon Primera Division, alors que l’Argentine s’apprête à se rendre aux urnes, son élite n’a pas encore élu ses lauréats. Mieux, tout pourrait bien être relancé dès la prochaine journée.

Boca devra attendre

Dire que ce Racing – Boca était attendu est un euphémisme. Dire qu’il aura fait couler beaucoup d’encre aussi. Au coup d’envoi, tous les indicateurs étaient au vert. Verts car auparavant, San Lorenzo avait décidé de tuer ses derniers (minces) espoirs de titre en livrant une horrible prestation à Bahia Bianca face à un Olimpo qui n’en demandait pas tant et a offert deux jolis buts, l’un juste avant, l’autre juste après la pause. Seul souci pour Boca, le vert est rapidement devenu rouge.

Car dans un magnifique Cilindro prêt à entrer en fusion pour son Racing, les Xeneizes n’ont finalement pas pesé bien lourd. Pourtant, la première occasion était pour le leader, Pérez servant délicatement Lodeiro qui perdait son face à face avec Saja. Mais la réplique de Racing ne se faisait pas attendre. Noir temporisait au poteau de corner, servait Pillud lancé qui se jouait de deux Xeneizes et centrait sur Acuña. 5 minutes, le Racing faisait la course en tête. La Academia de Cocca décidait alors de se replier pour attendre et contrer. Grave erreur. Boca s’offrait ainsi quelques situations et revenait dans le match sur un joli mouvement à trois Tévez – Erbes – Calleri avant de menacer de nouveau Saja. Mais le match allait tourner sur une nouvelle mauvaise décision de Cata Diaz. Sur un centre de Bou, Romero envoyait une frappe du gauche que le défenseur central Xeneizes trouvait bon de sortir de la main. Loustau ne voyait rien mais son assistant, plus attentif si. Penalty + rouge. Diaz sortait avec classe, Bou marquait son huitième but du championnat, le Racing était passé devant et ne lâchait plus prise. Forte de sa supériorité numérique, La Academia maintenait le rythme, se créait plusieurs situations de faire le break qui la mettrait définitivement à l’abri mais allait devoir attendre la fin du second acte pour y parvenir sur un nouveau penalty alors que Boca jouait à neuf. Tevez pourra regretter le manque de maturité de son Boca, la défaite des Xeneizes repousse le titre d’au minimum une semaine et permet au Racing de rester confortablement calé dans le groupe des qualifiés pour la Liguilla Pré-Libertadores, n’ayant plus besoin que d’un tout petit point pour assurer sa présence.

Central rêve d’un miracle

Cette défaite de Boca réveille les espoirs de Central. El equipo de Coudet (lire el equipo de Coudet) accueillait Argentinos au Gigante et s’en est remis à son duo Ruben – Larrondo pour ne faire qu’une bouchée du Bichos avec notamment un génial Giovanni Lo Celso, gamin de 19 ans, à la baguette. Celui qui devrait être le futur remplaçant de Franco Cervi dans l’entrejeu Canallas a offert deux amours de ballon par-dessus la défense d’Argentinos pour donner les deux buts du match à des Canallas qui ont tranquillement dominé un Argentinos d’abord privé de Gabbarini, blessé sur le duel avec Pinola sur le premier but et terminé la partie à neuf, Basualdo et Torrén étant exclus. Cette belle victoire permet aux hommes d’el Chacho de prendre la seconde place, directement qualificative pour la prochaine Libertadores mais surtout ramène les Canallas à cinq points de Boca. De quoi croire à un miracle. Car si Boca venait à ne pas s’imposer chez lui face à Tigre lors de la 29e journée, l’ultime rendez-vous de la saison, prévu au Gigante verra Central accueillir Boca. On en viendrait presque à espérer une finale dans un des stades les plus impressionnants du pays.

Enorme lutte pour les Liguillas

Reste que Tigre pourrait être bien plus dangereux que prévu pour les Xeneizes. Car si le Racing et Independiente foncent comme des boulets vers la Liguilla Pré-Libertadores, accompagnant pour l’instant San Lorenzo, la dernière place fait l’objet d’une énorme bagarre qui laisse encore de l’espoir quatre équipes et demi. Et demi car parmi elles, River, déjà qualifié en tant que tenant du titre, est désormais en vacances en championnat. Preuve en est sa dernière sortie dans un triste Monumental qui sonnait creux face à Aldosivi. Certes les Millonarios ont dominé le premier acte, affichant une insolente possession de l’ordre de 73%, ayant frappé 4 fois plus que leur adversaire. Mais le manque d’implication et d’application commence à être criant. A l’image d’un San Lorenzo 2014, River Plate n’est plus concerné par les affaires quotidiennes et ne va plus compter que sur la Sudamericana pour tenir jusqu’à la Coupe du Monde des Clubs.

Les quatre autres seront quant à eux bien plus concernés. Premier d’entre eux, Estudiantes qui réussit le coup de la semaine. Celui de sortir Quilmes de cette course. Huit victoires et deux nuls, telle était la série du Cervecero de Sava et la confiance générée par une telle série d’invincibilité transpirait dans le jeu de Quilmes en première période. Si peu d’occasions venaient ponctuer un triste premier acte, le Cervecero rentrait aux vestiaires devant au score Romero, seul aux six mètres ne manquant pas l’occasion d’ouvrir le score. Mais la seconde période allait être tout autre. Luciano Acosta entrait à la place de Gil Romero et allait faire basculer la partie. Estudiantes renversait le match en 60 secondes dès le retour des vestiaires, Quilmes était assommé, paraissait sans énergie. Acosta allait alors tuer le match, menant l’ensemble des contre-attaques Pinchas, offrant à Auzqui et à Rodríguez un doublé. Estudiantes s’impose 4-1, première fois qu’il inscrit plus de deux buts dans un match depuis que Milito est aux commandes, et se retrouve désormais maître de son destin, sixième du championnat.

Les Pinchas devront tout de même serrer les rangs car derrière, Belgrano et Tigre ne sont pas loin. Les Piratas ne perdent de nouveau plus même si le nul concédé/sauvé à San Juan face à un San Martin qui retrouvait enfin Carlos Bueno, titulaire pour la première fois depuis l’attentat d’Orion en mars dernier qui avait fait un temps croire à la fin de carrière de l’ancien parisien, coûte la sixième place aux protégés de Zielinski mais leur permet de rester au contact d’Estudiantes qui arrivera au Kempes dans quinze jours pour ce qui devrait être une finale pour la Libertadores. Ce choc pourrait profiter à Tigre qui peut venir s’inviter à la fête en cas de résultat positif à la Bombonera. Le Matador accueillait Banfield pour le choc des prétendants et, emmené par un excellent Federico González a profité d’un Taladro peu convaincant en première période pour faire le break rapidement. Les entées conjuguées du superbe duo Cazares – Cuero dynamisait le jeu des visiteurs en seconde période qui se procuraient enfin plusieurs situations, entretenaient l’espoir d’un retour lorsque Rossi réduisait l’écart à vingt minutes du terme, mais allaient céder en toute fin de partie. Banfield est désormais presque hors course pour la Libertadores (4 points de retard) alors que Tigre doit gagner à la Bombonera pour encore rêver.

La Nueva y croit encore

Alors que la bagarre est énorme pour décrocher l’un des dernier billets en Liguilla Pré-Sudaméricana, Olimpo grâce à son succès face à San Lorenzo venant s’installer dans le groupe des qualifiés mais ne comptant que quatre points d’avance sur Vélez, 25e et auteur de l’exploit de la semaine en s’imposant à la Fortaleza, la Nueva Chicago continue de rêver.

A Mataderos, la Nueva accueillait Newell’s et devait s’imposer pour rêver. Dans les pas d’un Alejandro Gagliardi en fusion, le Torito a fait mieux que ça. D’entrée de partie, la Nueva a dominé les débats et Gagliardi lançait sa belle journée dès la cinquième minute d’un superbe enchaînement poitrine – volée dans le petit filet d’Unsain. En 20 minutes, le Torito allait tuer le match. Une merveille de demi-volée angle fermé de Gagliardi, un penalty quelques instants plus tard, l’attaquant de la Nueva s’offrait un póker en seconde période. Newell’s n’allait être dangereux pour la première fois qu’après l’heure de jeu mais le mal était fait.

La Nueva Chicago atomise la Lepra 5-0 et n’a pas encore totalement abandonné l’idée de se maintenir. Reste qu’après le précieux succès de Colón face à Arsenal, le Torito reste toujours à cinq points du maintien. Et le temps commence à manquer. Pendant ce temps, privé de lumière, Temperley doit encore patienter pour assurer son maintien dans l’élite. Il ne manque qu’un point à la Celeste pour assurer sa présence au prochain championnat.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.