A trois journées de la fin du marathon argentin, la course au titre semble définitivement jouée. Une nouvelle fois grand gagnant du week-end, Boca n’est plus qu’à quelques minutes du titre. Reste les luttes pour les accessits.

Boca champion, une affaire de minutes

Symbole d’une Primera Division à 30 qui parfois (souvent) n’offre aucune adversité aux géants, le Boca – Crucero del Norte de dimanche aura pourtant été décisif. Il n’aura fallu que dix petites minutes aux Xeneizes pour conclure leur pression de début de match par un but de Tomassini contre son camp, conclusion d’une action Calleri – Lodeiro – Tevez. Et puis plus rien. Face à une adversaire totalement inoffensif, qui aurait dû sur l’une de ses rares actions offensives obtenir un penalty pour une énième agression de Cata Diaz sur Maximiliano Oliva, Boca n’a pas eu à forcer son talent pour décrocher une victoire quasi-synonyme de titre puisqu’elle lui offre désormais six points d’avance sur son poursuivant direct San Lorenzo quand il n’en reste que neuf en jeu. Il faudra cependant que les Xeneizes résistent au Racing le week-end du 18 octobre prochain pour s’éviter une pression supplémentaire et ainsi préparer les festivités pour la réception de Tigre début novembre. De quoi enflammer le faux Tchami présent dans les tribunes de la Bombonera.

 

San Lorenzo – Central, duel pour la Libertadores

Si Boca compte désormais six longueurs d’avance sur San Lorenzo, c’est aussi parce que le Ciclón ne s’est pas imposé ce week-end. Car face à San Lorenzo se présentait un rival d’un autre calibre que le Colectivero : Central. Et si on évoquait le grand nombre de matchs déséquilibrés provoqués par cette Primera Division à 30, à contrario, les grandes affiches tiennent leurs promesses, ce duel entre prétendants à la Libertadores séparés par deux points l’illustrant à merveille. Il ne fallait que 14 secondes pour que le match soit lancé. Sur le coup d’envoi, Fernando Elizari faisait un une-deux avec l’arbitre, perçait plein axe et servait remarquablement Hector Villalba pour le 1-0 en faveur des hommes de Bauza. De quoi oublier le round d’observation. Derrière, du football, du jeu, deux équipes qui se rendaient coup pour coup et un Central convaincant avec un Nery Domínguez une fois encore énorme et un Marco Rúben toujours aussi poison. L’ancien éphémère avant-centre de l’ETG était une fois encore l’homme de tous les dangers et obtenait le penalty de l’égalisation pour une faute idiote de Caruzzo qu’il transformait lui-même. Ce but mettait un coup sur le casque d’un San Lorenzo alors dans sa position favorite, celle du contreur. D’autant que dans la foulée, Elizari sortait blessé, l’entrejeu du Ciclón prenait un coup alors que le toque de Central allait crescendo.

Et lorsque la pépite Cervi entrait sur la pelouse peu après l’heure de jeu, la reformation du duo létal qu’il compose avec Rúben frappait immédiatement, le meilleur buteur du championnat augmentant son avance au classement et permet aux Canallas de passer provisoirement devant leurs hôtes au général. Mais el Patón Bauza n’est pas un entraîneur de talent pour rien. Il lançait alors Avila et Blandi, apportait du soutien offensif à l’isolé Cauteruccio et San Lorenzo arrachait immédiatement l’égalisation. La partidazo du week-end s’achevait sur un superbe 2-2 qui n’arrange personne. San Lorenzo et Central disent adieu à leurs rêves de titre mais continueront jusqu’au bout à lutter pour cette deuxième place si importante.

La folle bagarre pour les accessits

La lutte se concentre donc aussi derrière. Si le Racing, muet et tenu en échec par Banfield reste à trois points de Central, à cinq de San Lorenzo et semble donc hors course pour cette seconde place, La Academia doit désormais faire attention derrière elle et ne plus céder de terrain. Car dans sa roue se trouve son pire ennemi, Independiente.

Après une qualification arrachée au métier au Paraguay en Sudamericana (voir Sudamericana 2015 : favoris bousculés mais vivants), l’invincible Rojo de Pellegrino n’a fait qu’une bouchée d’un River Plate qui, s’il n’est plus concerné par le championnat, se retrouve dans une dynamique qui n’est pas sans rappeler celle de San Lorenzo l’an passé à quelques semaines de la Coupe du Monde des clubs. Independiente n’en a cure et en s’imposant 3-0, en retrouvant Mancuello après 5 mois d’absence, a tout de l’équipe à éviter dans la future Liguilla pré-Libertadores.

La défaite de River laisse aussi une place dans le top 6 à Belgrano qui, après quelques semaines de trou d’air, semble enfin retrouver son jeu et ses habitudes. Les Piratas s’imposent sur la plus petite des marges face à Defensa Y Justicia et prennent ce dernier fauteuil dans le top 6 qu’il va désormais falloir défendre, notamment dans deux journées lors de la réception de l’autre grande menace, Estudiantes, qui, sans être emballant dans le jeu, sait toujours prendre des points dans les moments importants et n’est finalement qu’à une longueur du top 6.

La bagarre est toute aussi folle pour la Sudamericana, il est vrai bien aidée par le fait qu’elle concerne le tiers des équipes engagées dans ce championnat. Mais avec les retours en fanfare d’un Newell’s qui a retrouvé ses valeurs et surtout un Ezequiel Unsain jeune gardien de tout juste 20 ans une nouvelle fois héros du match face à 11 joueurs d’Huracán, la belle série d’Unión qui, bien qu’ayant été muselé par l’ennemi Colón dans le deuxième Clásico santafesino de la saison, est confortablemet installé au cœur de la lutte et les nombreux prétendants à la 18e place, tout se jouera dans les ultimes minutes du championnat. Reste que dans ce peloton, certains peuvent nourrir quelques regrets de n’avoir pu viser plus haut.

Quilmes et la révolution Sava

« Si Sava était arrivé il y a 10 journées, on jouerait le titre ». Ou comment résumer en une phrase le sentiment du peuple Cervecero après la nouvelle prestation convaincante de son Quilmes. Arrivé au lendemain de la 17e journée pour prendre la place de Falcioni, l’ancien successeur de Berizzo à O’Higgins a totalement transformé ses joueurs. Au point que son Quilmes n’a depuis jamais perdu, n’encaissant même que cinq petits buts en 12 rencontres disputées. Dernière victime, San Martín tombé sous les coups d’el Droopy Gómez et de l’immortel Claudio Bieler pour un troisième succès consécutif qui assure au Cervecero de participer au minimum à la Liguilla pré-Sudamericana mais peut aussi leur faire espérer aller chercher une place dans le top 6, synonyme de Liguilla pré-Libertadores. La sixième place n’est en effet qu’à quatre petits points.

Et si la Nueva se sauvait ?

Loin de ces questions de riches, les petits du fond du tableau restent obnubilés par la question du maintien. Et si l’aventure Primera Division est d’ores et déjà terminée pour la lanterne rouge Crucero del Norte, l’espoir est de retour à Mataderos. Car la Nueva a réussi un sacré coup en allant couler davantage un Velez en reconstruction totale et dont la jeunesse (9 joueurs de moins de 21 ans sur le terrain !) n’en finit plus de se voir au fil des semaines. Cette deuxième victoire consécutive permet à la Nueva de revenir à cinq points de Colón à six d’Huracán et donc de croire encore au miracle.

Retour des visitantes gâché

Comment enfin ne pas conclure sur la nouvelle polémique de la semaine en tribunes. Depuis quelques semaines, l’Argentine procède à des tests, ramenant les hinchas visitantes dans les tribunes. Et malheureusement, certains semblent faire en sorte que ce retour, tant attendu par les amoureux de foot sudam, ne se fasse pas. Dernier exemple lors d’Aldosivi – Lanús où, lors de l’échauffement, Pablo Luguercio a reçu une pierre au visage jetée par un hincha du Granate. Si les dirigeants et entraîneurs des deux camps ont discuté pour débuter ou non ce match, le joueur du Tiburón a disputé la rencontre, qui a commencé avec 20 minutes de retard, avant de terminer sa soirée à l’hôpital et d’en sortir avec un œil droit couvert car touché à la cornée. Aldosivi s’est imposé 3-1 et se replace dans la course à la Liguilla pré-Sudamericana.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.