La probabilité était élevée, le résultat aura été en accord aux pronostics. La grande finale de la Liguilla pré-Libertadores opposera les deux grands ennemis d’Avellaneda et offrira donc deux clásicos pour terminer l’année argentine.

Accueillir Belgrano lors d’un match couperet n’est jamais une partie de plaisir tant les Piratas de Zielinski sont toujours aussi redoutables. Independiente a bien failli l’apprendre à ses dépens. Une interception de Rigoni, un ballon dans les pieds des Márquez qui nettoyait la lucarne de Rodríguez et en cinq minutes, le piège semblait se refermer sur un Rojo cueilli à froid, d’autant que faire bouger la muraille défensive sauce Zielinski est toujours un vrai défi. Mais le Rojo de Pellegrino est aussi une véritable machine. Se projetant immédiatement en attaque, sans jamais montrer le moindre signe de panique et bien que s’exposant aux contres des Piratas conduits par un Chino Zelarrayán toujours aussi dangereux, Independiente allait être récompensé par un but de Diego Vera à dix minutes de la pause. Belgrano allait ensuite demander un penalty pourtant évident pour une faute de main de Toledo puis s’écrouler en seconde période, en cinq minutes. Martín Benítez faisait exploser l’arrière garde Piratas marquant le second, offrant le but du break à Vera. Le match était plié, Independiente allait ensuite tranquillement gérer les 25 dernières minutes, Cebolla Rodríguez donnait plus d’ampleur au succès d’un Rojo qui n’aura finalement pas trop subit le contrecoup de la blessure de Mancuello et de l’exclusion de Mendéz dans les derniers instants. Ne restait alors plus au Rojo qu’à observer son voisin situé à quelques encablures dans Avellaneda.

Sans souffrance, le Racing n’est pas le Racing, tout bon supporter de La Academia vous le dira. A l’heure du duel entre frères Milito, Diego, capitaine du Racing, face à Gabriel, coach d’Estudiantes, l’enjeu était immense, il allait permettre à l’un des deux de continuer espérer conclure l’année 2015 par une place en Libertadores. C’est probablement cet enjeu qui rendait le premier acte plus tendu qu’autre chose, les deux équipes ne générant quasiment aucun danger, le Racing ne parvenant à créer du danger quand les Pinchas ne se procuraient aucune situation. Comme souvent dans un match totalement bloqué, un exploit individuel faisait basculer la partie. Acuña prenait le ballon en milieu de terrain, ridiculisait l’arrière garde pincha et décrochait une merveille de frappe dans la lucarne de Navarro. Le match était enfin lancé, le Racing prenant confiance se montrait enfin dangereux, Milito trouvait Bou qui frôlait le 2-0, et regagnait les vestiaires avec ce court avantage au tableau d’affichage. Dès le début de deuxième acte, les hommes de Cocca appuyaient, Acuña intenable offrant à Milito l’occasion de breaker de nouveau. Sans doute passablement énervé de ne pas réussir à contrôler Acuña, Jara voyait rouge à l’heure de jeu, l’affaire semblait pliée d’autant que Lollo doublait la mise sur un nouveau débordement parfait d’Acuña. Mais le Racing ne peut gagner sans souffrir. Premier acte, une erreur de Néstor Pitana qui pensait avoir vu une agression de Milito et excluait le capitaine-légende du Racing quelques instants plus tard. A dix minutes de la fin du match, alors que tout semblait réglé, Estudiantes revenait dans la partie à la surprise générale. Conséquence, le peuple albiceleste allait stresser, attendant la libération finale dans l’angoisse de voir les Pinchas, pourtant rarement inexistants, revenir et décrocher un nul miraculeux. Néstor Pitana libérait le Cilindro, on aura bien le Clásico de Avellaneda pour une place en Libertadores. Consolation pour l’un comme pour l’autre, l’une des deux équipes à déjà assuré sa place en Sudamericana.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.