La tension monte en Argentine. Alors que le leader laisse planer le doute, aucun poursuivant ne parvient à saisir l’occasion pour venir mettre davantage la pression. Reste que la course au titre et aux accessits grimpe en intensité.

Le week-end avait tout pour être favorable pour Boca, il s’avèrera au final quelque peu mitigé même si les Xeneizes ont sauvé les meubles. En déplacement au Ducó, le leader affrontait un Huracán à la dérive en championnat et ne devait pas trembler. Il en ressort avec un mélange de frustration, de colère mais aussi de doute. Car Boca n’a pas convaincu. A l’image d’un Wilmar Barrios parfait face à Newell’s, dépassé par Fritzler au Ducó, Boca n’a pas réussi à s’imposer sur le terrain et a subi à plusieurs reprises les offensives d’un Globo pas forcément génial mais cohérent, forçant Agustín Rossi à plusieurs interventions importantes, la plus belle devant Pussetto. Après un premier acte d’une grande faiblesse, Boca restait un temps apathique en seconde, ses offensives ne reposant que sur quelques percées individuelles, notamment d’un Pavón toujours aussi déséquilibrant sur son côté gauche. C’est sur une action individuelle, signée Benedetto, que Boca pensait alors se sortir du piège, son avant-centre ouvrant le score à l’entrée du dernier quart d’heure. Mais en plus de ne pas être bien brillant, Boca allait céder sur le fil, un dernier centre envoyé dans la surface Xeneizes permettant à Rolfi Montenegro de se jouer de Rossi et ainsi obtenir un penalty qui allait être plus polémique après les ralentis. Romero Gamarra ne se posait pas de question, Huracán obtenait un point mérité à la vue du match, Boca était alors en danger, ses poursuivants pouvant en profiter.

Sauf qu’aucun n’a su saisir sa chance. A l’image de San Lorenzo qui se déplaçait au Cilindro pour y défier un Racing hors course pour le titre et pour qui seuls les espoirs de qualification à la prochaine Libertadores sont encore permis. Le premier acte était équilibré, intense et disputé au milieu mais sans véritablement d’émotions générées devant les buts. Le seul événement était celui qui allait faire tourner le match, l’exclusion de Gabriel Rojas juste avant la pause. La supériorité numérique permettait au Racing de générer du danger, d’entrée de second acte, Lisandro López recevait un centre de Pillud et après quelques contres favorables, Santiago Rosales propulsait le ballon dans les buts de Nicolás Navarro. Mais le Ciclón s’accrochait et son Néstor Ortigoza pouvait profiter des espaces que le Racing, plus haut sur le terrain, allait lui offrir. Il lançait Cerutti qui servait Belluschi. Ce dernier décalait la machine à buts Nico Blandi qui pouvait alors égaliser peu avant l’heure de jeu et faire douter La Academia pourtant en supériorité numérique. Il allait alors falloir un nouveau coup du sort pour que le Racing s’en sorte. Blandi sortait sur blessure, dans l’instant qui suivait, Marcos Acuña, seul à l’entrée de la surface, récupérait un ballon mal dégagé par la défense adverse et redonnait l’avantage aux siens. De quoi se signaler aux yeux de Jorge Sampaoli présent au stade. Ce but tuait le match. Aguirre sortait Ortigoza et Cerutti, San Lorenzo allait avoir quelques situations notamment par Merlini mais les meilleures situations restaient pour les locaux, Acuña et Lisandro López manquant de donner de l’air aux siens. Qu’importe au final, le Racing s’impose et se replace à trois points d’une place à la Libertadores, place occupée par le duo Banfield – Newell’s, vainqueur ce week-end, à deux d’un Estudiantes qui s’accroche également. Si pour ces cinq équipes la course au titre est un lointain souvenir, la lutte pour la plus prestigieuse des compétitions sera le moteur de fin de saison.

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Alors pour le titre, il n’en reste qu’un, River Plate qui pouvait profiter du nul de Boca pour se rapprocher davantage. Malheureusement, le River – Central de ce week-end n’a été qu’un combat plutôt qu’un match de foot. Duels engagés, intensité étaient du rendez-vous, signature d’un vrai choc à l’Argentine. Il n’aura manqué que le jeu. Marcelo Gallardo aura déploré un « jeu laid » et le « manque de lucidité » de son équipe pour sortir de ce piège, le mal était fait. River n’a cherché qu’à relever le duel physique imposé par un Central extrêmement solide à l’image d’un Javier Pinola infranchissable, et n’a jamais cherché ou réussi à poser le ballon. La meilleure situation du premier acte aura été pour les visiteurs, Teo Gutiérrez se présentant en face à face avec Maidana sur un long ballon d’el Ruso Rodríguez mais voyant son tir sorti par Batalla, la seconde période voyant quelques émotions sur la frappe de Driussi sur le poteau puis la double occasion Alario – Driussi pour River. Mais en bloquant parfaitement les deux créateurs millonarios Pity Martínez et Nacho Fernández, les hommes de Paolo Montero ont réussi à éteindre un River qui rate ainsi une occasion idéale de recoller à Boca et surtout d’endosser un costume de leader virtuel à l’entrée du sprint final. Côté Central, ce nul n’arrange guère également, les Canallas manquant l’opportunité de se rapprocher des places pour la Libertadores et surtout ne parvenant pas à prendre ses distances avec les poursuivants lancés à la conquête de leur 11e place, dernier ticket pour la Sudamericana 2018.

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D’autant que dans cette course, les menaces se nomment Talleres et Defensa y Justicia. Privé de son coach, touché par un décès familial, le Matador a confirmé la large victoire de la semaine précédente en dominant l’Atlético Tucumán au Kempes. La T a maîtrisé l’entrejeu, emmené par un excellent Pablo Guiñazú à la récupération et du duo Emanuel Reynoso – Leonardo Gil parfait dans son rôle d’organisateur. Rentré aux vestiaires avec un but d’avance, Talleres n’a même pas pris le temps de véritablement douter, Gil trouvant le chemin des filets moins de cinq minutes après l’égalisation de Menéndez. Même résultat pour el Halcón qui a profité de la venue de Tigre à l’Estadio Norberto Tito Tomaghello pour décrocher un huitième match sans défaite (et sans but encaissé !). Le tout sous les yeux de Sampaoli venu soutenir son futur adjoint en sélection, Sebastián Beccacece qui va donc quitter un vestiaire qui répond enfin positivement à son message. Le but est venu d’Andrés Ríos et permet donc à l’un des tubes du moment au pays de revenir à un point d’une place en Sudamericana, avec un match de retard sur Central. Là aussi, la lutte promet d’être chaude.

Les buts

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.