Dernière journée du marathon argentin. Pendant que Boca célébrait son titre, la lutte était âpre pour les accessits et le maintien. Elle aura tenu le pays en haleine jusqu’au bout.

La Bombonera était pleine pour célébrer ses champions et ceux-ci lui ont parfaitement rendu en s’imposant face à Unión grâce à un nouveau doublé de Benedetto qui lui permet de terminer avec 21 buts en 24 matchs et surtout de remporter tranquillement le titre de meilleur buteur d’Argentine (et accessoirement de faire passer sa clause à 21M€, le président Angelici ayant adopté la politique du 1M par but inscrit). Ce dernier succès d’un Boca champion incontestable n’était pourtant pas le point chaud du week-end, les luttes se concentrant derrière. De la Libertadores au maintien en passant par la Sudamericana, le week-end était en effet chaud à tous les étages.

Le Racing en Libertadores, DyJ en Sudamericana

C’est une finale que le Racing devait jouer face à Banfield. Si les hommes de Cocca savaient qu’une défaite ou un nul les priverait de Libertadores, ils savaient aussi qu’une victoire ne leur assurerait rien tant que les autres concurrents au top 5 n’avaient pas joué. Car c’est aussi ça l’Argentine, tous les clubs à la lutte pour l’une des trois dernières places qualificatives pour la prochaine Libertadores ne jouaient pas à la même heure, ni même le même jour. Côté Taladro, un nul ouvrait quasiment les portes de la qualification. Alors les premières 45 minutes auront été celles de la polémique, les regards se focalisant sur Fernando Rapallini et ses décisions. Après un premier accrochage entre Pillud et Bertolo (10e minute) au cours duquel le défenseur de La Academia plaçait son pied dans le visage du numéro 8 du Taladro mais sur lequel l’arbitre ne bronchait pas, la grande polémique arrivait à la demi-heure lorsque Rapallini refusait un but parfaitement valable à Sperdutti en faveur des locaux pour une raison qui reste encore à déterminer. Falcioni craquait sur la touche, l’entraîneur de Banfield allait ainsi être exclu (même si finalement il ne quittait pas véritablement le terrain – c’est aussi ça l’Argentine. Le match montait davantage en pression, Remedi envoyait son coude sur Acuña sans que personne ne bronche, la tension était au maximum. Sept minutes plus tard, deuxième polémique, contre le Racing, avec un but refusé pour hors-jeu de González. Si la position du joueur du Racing pouvait être sanctionnée (même si limite), le souci était surtout que le but avait été inscrit par Remedi contre son camp. Il fallait attendre le second acte pour voir des filets trembler. Maximiliano Cuadra s’envolait côté gauche, s’amusait de la défense de Banfield et offrait l’ouverture du score à Acuña. On pensait le plus dur fait mais le Racing reculait alors et subissait le retour de Banfield qui égalisait de manière assez juste vu le scénario du match. Si le Taladro continuait de pousser, il ne parvenait pas à saisir sa chance et allait le payer. Sur deux contres, les hommes de Cocca allaient tuer le match, d’abord par Pillud puis par González. L’affaire était pliée, ne restait alors plus qu’aux deux équipes d’attendre de voir ce que les Estudiantes, Independiente et San Lorenzo allaient faire.

Le calcul était simple pour ces trois équipes : une victoire serait synonyme de Libertadores. Du côté des Pinchas, la mission a été accomplie non sans mal. Après un premier acte sans justesse côté locaux, même si Iván Gómez faisait briller César Rigamonti sur la plus belle occasion du match, Estudiantes allait fait vivre des moments de nervosité à ses hinchas, chaque opportunité étant contrée par un pied ou un défenseur. Mais finalement, la libération allait intervenir sur un nouveau centre de Dubarbier, l’homme du match, que Viatri coupait. 1-0, rideau, Estudiantes s’assurait une place en Libertadores. Ne restaient alors plus qu’à Independiente et San Lorenzo d’en faire autant. Malheureusement ni l’un, ni l’autre n’y est parvenu. A Córdoba, San Lorenzo a bien débuté son match avant d’en perdre le contrôle face à Talleres et de se retrouver rapidement à devoir défendre bec et ongle devant les tentatives des Palacios et autres Menéndez. Le Ciclón ne parvenait qu’à réagir en fin de premier acte mais n’avait finalement pas existé. San Lorenzo accélérait enfin en seconde période, coup sur coup, Merlini et Nicolás Blandi se procuraient deux occasions. Mais faute de n’avoir converti, San Lorenzo allait se faire piéger, Leonardo Godoy ouvrait le score pour Talleres à 20 minutes du terme du match. Le but assommait les hommes d’Aguirre qui se montraient incapable de revenir avant un dernier penalty transformé par Blandi au bout du chronomètre. Ce résultat nul était insuffisant pour San Lorenzo qui devait ainsi se contenter de la Sudamericana. Il en sera de même pour Independiente. Chez lui, le Rojo est tombé sur un os nommé Andrada. Après un début de match totalement dominé par Lanús et son chef d’orchestre Román Martínez, Independiente se procurait les meilleures situations notamment par Rigoni qui manquait le cadre en milieu de premier acte. L’ancien de Belgrano allait être récompensé à dix minutes de la pause d’un golazo qui laissait entrevoir la Libertadores. Le Rojo avait alors quelques situations pour tuer le match emmené par le duo Ezequiel Barco – Martín Benítez, mais à l’image de Rigoni, manquait d’efficacité. Il allait le payer cher en début de seconde période lorsque Nicolás Aguirre s’offrait son golazo à l’heure de jeu. Le coup était rude pour Independiente, repris au score au moment où on s’y attendait le moins. Mais le Rojo continuait, appuyait et allait avoir une énorme opportunité de reprendre justement les devant. Malheureusement, Andrada, qui avait déjà tout repoussé jusqu’ici, stoppait le penalty de Barco à l’entrée des vingt dernières minutes. Le reste n’était de vagues blanches qui s’abattaient inlassablement sur les buts du Granate et parades sur parades du portier de Lanús qui allait préserver le score. De manière incroyable, Independiente concède le nul au terme d’un match qu’il aurait dû gagner et permet au rival le Racing et à Banfield de se qualifier pour la Libertadores.

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Independiente, San Lorenzo et Lanús joueront donc la prochaine Copa Sudamericana, ils seront accompagnés par Newell’s, auteur de la plus belle chute en tête du classement, troisième au soir de la 26e journée, la Lepra termine sur une troisième défaite en quatre matchs et boucle son championnat à la neuvième place et par Colón, qui s’est contenté d’un nul sans saveur face à River pour assurer sa place. Avec eux, Defensa y Justicia complète le casting. Pour l’avant-dernière de Sebastián Beccacece sur le banc d’el Halcón, les locaux ont attendu le milieu du premier acte pour commencer à prendre le contrôle de la partie et se procurer quelques belles situations notamment par Agustín Bouzat et Ignacio Rivero. Mais il en fallait plus. Defensa allait donc appuyer en seconde période, Bouzat et Barboza se procuraient quelques belles situations mais le chronomètre défilait et il manquait encore ce but pour libérer le Florencio Varela. Il allait arriver à dix minutes de la fin d’une frappe croisée du gauche de Barboza. Ce but permettait ainsi à Defensa y Justicia d’assurer sa place en Sudamericana, une Sudamericana qui sera le dernier rendez-vous de Beccacece avec son Halcón. Ce sera cette semaine face à la Chapecoense. Ensuite Nelson Vivas pourra prendre le relai.

Olimpo se sauve

Autre point chaud de la dernière journée, la dernière place dans la charrette de la Primera B. Pendant que Temperley a décroché le nul salvateur face à Vélez, qu’Huracán en a fait de même chez lui face à Belgrano et qu’Arsenal s’est évité tout risque en s’imposant face à Tigre, tout allait se jouer entre Aldosivi et Olimpo. A Mar del Plata, Aldosivi a craqué. Après un premier acte tendu et marqué par deux polémiques, un penalty clair non accordé aux locaux pour une main de Yonathan Cabral, un autre pour une faute du portier d’Olimpo, ce sont surtout les visiteurs qui ont le plus montré et ont ainsi été justement récompensés par deux buts coup sur coup de Coniglio en milieu de premier acte et allaient pouvoir gérer, d’autant que les locaux terminaient le premier acte sur l’expulsion de Miracco, entré dix minutes auparavant. Le match était plié et même si le Tiburón dominait le second acte, Olimpo ne jouant plus vraiment, Cabalucci offrait le troisième but aux siens qui tuait tout rêve de miracle. Aldosivi est ainsi relégué pour un point en Primera B. Preuve que même après un marathin long de plus de 10 mois, la dernière ligne droite aura été la plus intense.

Les buts

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.