À quelques heures du retour du championnat, on fait le point sur la dernière journée argentine marquée par le sans-faute de Boca, parti s’imposer dans l’antre du rival de toujours et assoir un peu plus son écrasante domination.

La Locura argentina : Boca s’offre le Superclásico

Quelques jours après la débâcle de la Fortaleza, River se devait déjà de rebondir en accueillant son meilleur ennemi, Boca, au parcours parfait. Pas le temps de cogiter pour la bande à Gallardo qui n’avait pas le droit à l’erreur, Superclásico oblige, mais surtout, pouvait se retrouver boutée hors du top 10 à 12 points des Xeneizes. Ce Superclásico aura tout de même confirmé un point : depuis l’arrivée du Mellizo Barros Schelotto, les duels entre les deux géants proposent un vrai match de football. Si les coups sont inévitablement présents, engagement de Tous les instants oblige, les deux équipes cherchent avant tout à imposer leur jeu. Et face à la pyramide de River, le parfait 4-3-3 de Boca offre du répondant. Les deux formations ont d’abord cherché à prendre le contrôle du ballon, offrant un début de match serré. Après une première alerte signée Nacho Scocco, Boca répliquait en deux temps : un centre de Nández pour Benedetto suivi d’une frappe de Cardona faisaient briller Lux. Le duel entre le Colombie et l’Argentin ne faisait que commencer, il se poursuivra toute la première période. Les occasions de part et d’autre étaient essentiellement générée par des frappes lointaines mais le match restait plaisant. Puis, le premier tournant, l’exclusion de Nacho Fernández pour une Van Bommel sur Cardona alors que River semblait dans son temps fort, commençait à véritablement prendre le dessus sur Boca avec un Pity Martínez qui montait en puissance. La force de Boca n’est pas seulement de compter des joueurs de talent, elle est aussi de frapper quand ça fait mal. Cardona envoyait le coup franc qui s’en suivait dans la lucarne de Lux, River se retrouvait à genou à moins de dix minutes de la pause.

Un Superclásico n’est pas un match comme les autres, cette nouvelle édition allait le démontrer. Car au retour des vestiaires, de manière surprenante, River prenait le contrôle de la partie, l’entrée de De la Cruz au milieu ayant donné un nouvel équilibre au Millo. Scocco gâchait une belle occasion d’égaliser d’entrée de second acte, sa frappe croisée étant parfaitement sortie par l’excellent Rossi avant de manquer de couper une frappe du petit Uruguayen de River. Ne restait alors que le deuxième tournant : l’erreur d’arbitrage. Alors qu’il éliminait Enzo Pérez, Edwin Cardona était exclu par Néstor Pitana pour un coup de coude que l’arbitre argentin, généreux en cartons, était le seul à avoir vu (même les ralentis n’y arrivaient pas). Les deux équipes se retrouvaient alors à égalité numérique. Gallardo sentait le bon coup, il sortait alors Maidana pour Auzqui, la pression de River s’accentuait et logiquement un golazo de Ponzio remettait les deux équipes à égalité. Il restait alors une grosse vingtaine de minutes à jouer, tout était possible. C’était sans compter sur la traditionnelle erreur de placement de Milton Casco. Le latéral gauche de River oubliait l’excellentissime Nahitan Nández dans son dos, l’Uruguayen profitait d’un délice de passe lobée de Pablo Pérez pour crucifier Lux et redonner immédiatement l’avantage aux siens. River était de nouveau à terre, il allait alors pousser pour revenir au score, Scocco se voyait notamment refuser un but pour un ballon sorti (alors qu’il ne l’était pas), mais Boca avait refermé son piège. Fabra gâchait l’occasion de tuer définitivement la rencontre, sans conséquences pour autant, River est 12e à 12 points, en Argentine en 2017, le patron, c’est Boca.

mouche

Les bons gros géants : à la ramasse

Boca est d’autant plus le patron que derrière, aucun autre géant n’arrive à suivre. Les deux rivaux d’Avellaneda affrontaient des représentants de Córdoba et aucun des deux n’a pris le dessus. Independiente a d’abord été gêné par un excellent Belgrano qui a passé le premier acte à court-circuiter le Rojo et s’est ainsi procuré quelques belles situations par Epifanio García et Federico Lértora. Puis, les hommes d’Holan sont passés près d’ouvrir le score, notamment sur une faute de main de Lucas Acosta mal exploitée par Leandro Fernández et sur la frappe de Moreira, pourtant seul face au but vide, qui s’écrasait sur la barre en toute fin de mi-temps. Malheureusement, l’un comme l’autre allait se montrer bien trop maladroits pour espérer quoi que ce soit et si le partage des points était finalement logique, on aurait aimé qu’il se fasse avec quelques buts par immérités. Des buts, on en aura eu deux au Cilindro où le Racing a une fois encore montré ses limites face à un excellent Talleres, l’une des belles surprises de ce début de championnat (enfin, premier tiers de championnat). Car les cordobeses ont été supérieur à La Academia qui s’en est tirée sur une égalisation tardive du sauveur Ibargüen mais peut remercier les visiteurs de leur manque de réalisme dans ce point pris à l’arrachée. Reste que l’équipe de Diego Cocca manque terriblement de fond de jeu et ne parvient à trouver ses deux pointes pourtant talentueuses, Lautaro Martínez et Lisandro López

Nos outsiders ont du talent : Banfield se replace

C’est donc un championnat d’Argentine à deux vitesses qui semble se dessiner avec d’un côté Boca qui file vers le titre, sans concurrence façon Corinthians au Brésil, et le reste qui va s’entredéchirer pour les accessits. Et dans cette petite bataille, la belle affaire de la semaine est pour Banfield. Invaincu sous Biaggio, San Lorenzo accueillait ainsi un autre prétendant aux premiers rôles avec la possibilité de rester devant la meute. C’est raté. Car le Ciclón a mal joué, même s’il a dominé la partie en termes de possession, emmené par un Fernando Belluschi toujours aussi précieux dans son rôle d’encanche pendant que Banfield, planté en deux lignes de quatre, comptait sur la vitesse de ses flèches pour exploiter les contres. Mais donc, San Lorenzo a tout raté, à l’image du penalty (généreux) offert par Germán Delfino totalement raté par Nico Blandi (un panenka ratée est toujours ridicule, c’est injuste mais c’est ainsi) qui avait aussi trouvé la barre à 0-0 alors que seul face aux buts à six mètres. Entre temps, Mouche avait allumé pour ouvrir le score et a ainsi offert un précieux succès aux siens, bien aidé par l’incapacité des locaux à accélérer en seconde période une fois que le Taladro avait verrouillé le milieu.

A puro fútbol

Chacarita Juniors 2 – 0 Gimnasia : intermède heureux de courte durée pour le Gimnasia de Soso qui tombe face à une Chaca qui attendait encore son premier succès.

Godoy Cruz 2 – 1 Huracán : duel d’outsiders et victoire précieuse dans la lutte pour les accessits en faveur du Tomba. Le Globo perd son podium.

Colón 3 – 3 San Martín : Match spectaculaire de la semaine au cours duquel le Sabalero a cru avoir fait le plus dur avant de se faire reprendre dans les ultimes secondes. Encore une occasion ratée de s’installer sur le podium.

Lanús 0 – 2 Olimpo : lendemain de fête et gueule de bois oblige, le Granate envoie l’équipe bis en championnat. Et perd 3 points précieux qui lui auraient permis de prendre place dans le top 5.

Rosario Central 0 – 1 Atlético Tucumán : En attendant la finale de Copa Argentina qui lui offre une place en Libertadores (l’adversaire River Plate étant déjà qualifié), le Decano coule Central. Paolo Montero s’en va.

Temperley 1 – 4 Defensa y Justicia : Le carton de la semaine pour la bande à Juan Pablo Vojvoda. Ce dernier signe son premier succès à la tête d’el Halcón et fait sauter son homologue d’en face.

Estudiantes 1 – 0 Argentinos Juniors : Courte mais précieuse victoire des Pinchas de Bernardi qui se rapprochent du top 10.

Arsenal 0 – 0 Tigre : what else ?

Patronato 0 – 0 Newell's Old Boys : Peu d’occasions et lorsqu’il y en a eu Sebastián Bértoli et Luciano Pocrnjic ont fait le travail. 0-0 logique donc.

Vélez Sársfield 0 – 2 Unión : la défaite de trop pour Omar de Felippe. Il est le troisième entraîneur viré de la semaine, le Tatengue est quant à lui seul deuxième.

Les buts

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.