Le football peut se jouer de mille manières, et c’est bien souvent une affaire de choix, de volonté, de priorités. Faut-il prendre des risques ou les limiter ? Vais-je m’efforcer à construire le jeu ou à détruire celui de l’adversaire ? Doivent-ils chercher l’équilibre à tout prix ou à créer le déséquilibre ? La plupart des entraineurs cherche souvent les réponses toute leur vie et adapte leur philosophie en fonction de leur club, de leur groupe. D’autres sont nés avec des certitudes, et à force de travail acharné, ils parviennent à sublimer leur groupe et nous offre un jeu exigent, qui correspond à leur philosophie, sans jamais perdre l’illusion de gagner un match ou une compétition. Une victoire née dans l’effort et la persévérance rend le plaisir bien plus intense.
Le Top 5 du championnat a ainsi choisi de produire du jeu, beaucoup de jeu. Pourtant, mise à part Racing, les autres n’ont pas un effectif mirobolant pouvant affoler les bien-pensants européens. Mais à force de travail, tous se voient récompensés de leurs prestations audacieuses et souvent victorieuses grâce à des joueurs convaincus que leur progression et les victoires seront au bout de ce chemin accidenté.
La Academia en est l’exemple parfait. Un effectif de qualité où se côtoient expérience et jeunesse, tous unis autour de Chacho Coudet. Comme souvent depuis le début de la saison, Racing a écrasé son adversaire du jour. Si le score de 1-0 face à San Martín de San Juan ne le reflète pas, la prestation ne laisse pas de doute. Possession, frappes au but, occasion, maîtrise tout y est. Trente-cinq minutes à buter sur un Luis Ardente, portier héroïque, jusqu’à cette sortie autant hasardeuse qu’inutile et qui offre le seul but du match à un Lisandro providentielle. À 35 ans, Licha, n’a jamais semblé aussi jeune et avec 12 buts en 15 journées il rejoint el Puma Gigliotti en tête des meilleurs buteurs.
Si vous tapez dans google « beau jeu en Argentine » vous avez des chances de tomber sur le lien du club de Defensa y Justicia. Si ce club est plus célèbre dans le monde pour son nom étrange que pour son jeu, nul doute que Sebastian Beccacece est en train d’inverser la tendance. Injustement éliminé en quart de finale de la Copa Sudamericana, Defensa brille par la qualité de ses matchs et sa dernière victime se nomme Colón de Santa Fe. Dès la troisième minute, Ciro Rius vient reprendre de volée un corner mal dégagé. Sa frappe ne laisse aucune chance à un Leonardo Burián qui sera fébrile pendant une heure et demie. À quinze minutes de la fin du premier acte c’est le jeune attaquant Ignacio Aliseda (18 ans) qui vient inscrire son premier but en Superliga. Il faut attendre la 79ème minute pour voir Gastón Togni inscrire l’ultime but et permettre à son Defensa de s’imposer 3-0 dans cette rencontre. El Halcón reste deuxième au classement, à six points du leader et avec un match en moins.
Quand on parle de jeu offensif, risqué et engagé en Argentine on pense naturellement à l’Atletico Tucumán. La locura tucumana n’est plus à prouver et les hommes d’el Ruso Zielinski ne peuvent laver l’affront de leur Clásico, faute à un Boca en villégiature madrilène. Gabriel Heinze et Gustavo Alfaro ont des points communs, ils aiment le jeu offensif et technique, ils sont dans le viseur de Daniel Angelici qui cherche un successeur à Guillermo Barros Schelotto, et tous les deux ne sont parvenus à faire mieux qu’un match nul en déplacement. En effet, Gimnasia va, par deux fois, parvenir à revenir au score face à Huracán. Le Globo va profiter d’un grossière erreur défensive en tout début de match pour ouvrir le score sur un but opportuniste de Carlos Auzqui. Mais le Lobo a montré plus d’une fois cette saison qu’il ne lâcherait rien. Les joueurs de Pedro Troglio vont revenir une première fois dans la partie par el Tanque Silva qui reprend de la tête un centre de Victor Ayala. Si le jeu perd en qualité, il garde la même intensité et ce n’est pas le déluge qui s’abat sur au Parque del Bosque qui va calmer les ardeurs des deux adversaires du soir. A la 74ème minute c’est Patricio Toranzo qui place habilement sa reprise de volée au fond des filets. Mais dans la foulée, Maximiliano Comba (neveu des Mellizos Barros Schelotto) arrache l’égalisation en profitant d’un cafouillage dans la surface. 2-2, un score final qui reflète bien la physionomie du match.
Pour el Gringo Heinze, le match nul ramené de Paraná a un goût amer tant l’entame de match a été catastrophique concédant un but de Gabriel Carabajal à la première minute de jeu pour Patronato. Pas dans le match, incapable d’imposé son jeu, el Fortín parvient tout de même à égaliser sur un contre conclu par Nicolás Dominguez. Malgré ce but, Vélez n'y est pas, preuve en est, le but gaguesque inscrit par Mauricio Sperduti qui enchaine un contrôle et une frappe limpide depuis l’arrête de la surface et qui fait suite à un jeu au pied catastrophique du gardien Lucas Hoyos. Comme si tout n’était pas assez compliqué, l’arbitre de la rencontre décide d’exclure le défenseur péruvien Luis Abram pour un geste qui ne méritait même pas un carton jaune. Mais au retour des vestiaires c’est un tout autre Vélez que nous voyons. En infériorité numérique, el Fortín va pouvoir s’appuyer sur un joueur providentiel, Matias Vargas. El Mono, en perte de vitesse depuis sa convocation en sélection, se réveille au meilleur moment. Un doublé en trois minutes pour prendre l’avantage au tableau d’affichage. Un golazo à la 67ème minute qui voit sa frappe enroulée trouver la lucarne opposée. Puis, bien lancé à la limite du hors-jeu, Matias Vargas parvient à glisser le ballon au fond des filets après un dernier croché sur le défenseur d’el Patron, Renzo Vera, à la 70ème minute. Mais cet avantage sera de courte durée, Patronato parvenant à décrocher le point du match nul sur un coup de pied arrêté tiré par Mauricio Sperduti et catapulté dans les buts par Agustin Sandona. Score final 3-3.
Ailleurs
San Martin de Tucumán - Newell’s : 0 – 3
Brillant vainqueur de son Clásico la semaine passée, les Cirujas coulent à domicile à 10 contre 11. Newell’s va parfaitement profiter de cet avantage numérique en s’appuyant sur le doublé de Francisco Fydriszewski.
San Lorenzo - Estudiantes : 1 - 1
Une histoire de penalties. Si, Ruben Botta a bien converti le sien en début de deuxième mi-temps, Pablo Mouche, lui, voit son tir repoussé et laisse Estudiantes espérer. El León égalise à la 87ème minute sur un penalty du jeune Mariano Pavone (36 printemps). El Ciclón n’y arrive pas et Jorge Almirón enchaine un second match nul.
Union de Santa Fe - Banfield : 0 – 1
Le Taladro s’impose grâce au premier but cette saison de Marcelo Torres, attaquant de 21 ans prêté par Boca Juniors.
Lanús - Talleres : 2 - 1
Le doublé de Sebastián Ribas (ex Dijon, Monaco et Strasbourg) permet à Lanús d’obtenir trois points précieux malgré l’ouverture du score de Nahuel Bustos du côté de la T.
Godoy Cruz - Independiente : 1 - 1
Un Rojo dominateur à Mendoza mais qui concède trop d’occasions. Résultat logique où Maxi Meza répond au but d’Ángel González. Ce match nul n’arrange personne et fait perdre tout espoir au deux équipes à moins d’un début d’année 2019.
Argentinos Juniors - Aldosivi : 1 – 2
Le promu reprend sa marche en avant. El Tiburón peut compter sur ses défenseurs centraux, Leonel Galeano en début de match, puis Emiliano Amor à la 91ème minute permette aux joueurs de Mar del Plata de s’imposer à La Paternal bien qu’Alexis Mac Allister est transformé un penalty.
Belgrano - Tigre : 1 – 2
El Pirata enchaine les déconvenues. Dominés dans le jeu, par un Tigre inspiré, les cordobes se font punir par Federico González à la 94ème minute.