À dix journée de la fin du championnat les candidats au titre nous offrent un spectacle formidable et font le plein de points dans cette lutte acharnée.

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Pas le temps de cogiter, les premiers au classement de la Superliga sont condamnés à gagner pour espérer ajouter leur nom au palmarès du football argentin. Le premier à entrer sur la cancha est le club de Defensa y Justicia qui accueille un triste San Lorenzo bien qu’en progrès dans le jeu.

Avoir le ballon c’est bien, savoir se procurer des occasions c’est mieux. C’est toute la différence entre ces deux équipes. Si la possession de balle est partagée, le nombre d’occasion non. Une fois encore, l’équipe dirigée par Sebastián Beccacece à produit du jeu, pris des risques et s’est montrée dangereuse durant toute la rencontre. Pourtant el Halcón a mis du temps avant de trouver la solution. Sans jamais s’affoler, Defensa a su faire preuve de patience pour s’imposer face à un San Lorenzo qui ne parvient toujours pas à prendre de points (huitième match consécutif en Superliga sans victoire). Après d’énormes occasions de part et d’autre en fin de match, il aura fallu attendre les arrêts de jeu pour voir les hommes de BKCC exulter sur le but inscrit par Fernando Márquez sur un contre parfaitement joué. Suite au but, Fernando Monetti sera expulsé pour avoir donné un coup aux côtes au jeune ramasseur de balle, lui coupant la respiration quelques seconde, en lui prenant le ballon des mains. Grâce à cette victoire 1-0 face à San Lorenzo, Defensa reste toujours invaincu après seize journées. Co-leader de Superliga au coup de sifflet final, Defensa aura mis la pression durant vingt-quatre heure au Racing met reste toujours à trois points de celui-ci. Belle communion à Florencio Varela à l’issue du match où joueurs et staff et hinchas se mettent à rêver d’un titre historique. Les Cuervos, eux, occupent une triste vingt-troisième place.

Le concurrent suivant à entrer en piste est Huracán qui suite à son bon match de la semaine dernière dans le Clásico del Barrio (en match en retard) mais concédant un nul logique face au Ciclón, le Globo avait l’obligation de prendre les trois points à domicile contre Rosario Central pour rester dans le bon wagon. Dans un Palacio qui sonne toujours bien creux, Antonio Mohamed « thug life » et ses joueurs parviennent à se sortir du piège mis en place par Eduardo Bauza. L’ouverture du score intervient peu avant la pause et fait suite à un ballon récupérer par Andrés Roa qui se transforme en percée solitaire du talentueux colombien qui termine son action (blessé) en dribblant avec sang-froid le gardien pour donner l’avantage au Quemeros. Dans la foulée, Lucas Gamba trouve en retrait la nouvelle recrue du Globo, le Paraguayen Lucas Barrios qui offre le but du break aux pensionnaires du Ducó à l’ultime seconde de ce premier acte. Les Canallas vont faire preuve de caractère et revenir dans la rencontre grâce à un but de German Herrera qui reprend, d’une aile de pigeon, un ballon mal renvoyé par Antony Silva, gardien des locaux. La rencontre se tend, les nombreux duels se terminant en échauffourée et à dix minutes du terme de la rencontre Nestor Ortigoza et Federico Mancinelli abandonne leurs coéquipiers pour des coups échangés. Le score ne bougera plus et Huracán, bien que distancé de neuf longueur par le leader, garde le rythme avec cette victoire 2-1. Rosario Central, après un excellent début d’exercice, plonge dans la deuxième partie de classement.

Au tour des Tucumanos d’entrée en piste et une question était dans toutes les bouches à mesure que la rencontre face à Gimnasia approchée. Comment le Decano pouvait vivre sans sa légende Luis Miguel Rodríguez parti rejoindre Colón ? Premier élément de réponse, par son collectif. L’équipe d’el Ruso Zielinski peut, en effet, s’appuyer sur un jeu altruiste. Preuve en est le superbe mouvement conclu par Favio Álvarez qui ouvre le score après seulement dix minutes de jeu. Puis par l’atmosphère et la ferveur qu’il règne dans son Monumental. Le Gigante del Norte peut compter sur ses hinchas qui savent transformer José Fierro en forteresse. Enfin par la qualité des individualités qui garnissent cet effectif. Avec, comme tête d’affiche Leandro Diaz, auteur d’une prestation de grande classe. Passeur décisif, buteur et provoquant un penalty. Il est l’arme létale des Tucumanos. Pour pouvoir s’exprimer au mieux, il peut compter sur les très bons ballons distillés par les milieux Rodrigo Aliendro et David Barbona. Impossible de se risquer à tirer des conclusions sur le niveau réel de cette équipe sans PR7 tant ce Gimnasia était dépassé et sans solution. Il n’en reste pas moins qu’avec cette victoire 4-1, le troisième du championnat est à huit point (et un match en retard) du premier. L’Atlético Tucumán n’a donc pas le temps de pleurer le départ de son idole si près de l’épilogue de la Superliga. Les hommes de Pedro Troglio restent bloqués dans les profondeurs du classement et ne sont pas encore à l’abri d’une descente.

Dernier postulant au titre suprême, Racing. Avec les victoires de ses principaux concurrents, la Aca était sous pression avant de se rendre à Mar del Plata pour y affronter Aldosivi. Mais avec le soutien de sa magnifique hinchada (plus de 16 000 hinchas ayant fait les 400 kilomètres), les coéquipiers de Lisandro Lopez ont montré du caractère pour s’imposer 1-3. Un score flatteur pour Racing qui ne reflète pas la physionomie du match. Poussez par ses supporters, les joueurs de Chacho Coudet ont démarré la rencontre pied au plancher (comme toujours), mettant au supplice la défense d’Aldosivi durant vingt minutes. Un pressing omniprésent qui conduit Aldovisi à offrir un premier cadeau. Dès la quatrième minute le gardien Luciano Pocrnjic voit son dégagement contré (de la main?) par un Augusto Solari opportuniste qui n’a plus qu’à pousser le ballon dans le but vide. Mais après un début de match en apnée, les Tiburones commencent à créer du danger sur la cage adverse. A la vingt-septième minute, Cristian Chávez, intenable sur le front de l’attaque, profite d’une perte de balle du milieu chilien Marcelo Diáz pour s’en aller tromper Gabriel Arias, portier de la Aca. La seconde période reprend sur le même rythme, une Academia qui pousse et reçoit une deuxième offrande. Lucas Villalba, alors au duel aérien avec Licha, détourne le ballon d’une main flagrante. Le meilleur buteur de la Superliga se charge de transformer le penalty et fait grimper par la même occasion son compteur buts à treize réalisations. Sauf que ce but va réveiller Aldosivi et freiner les velléités offensives de Racing. Le duo Matías Pisano - Andres Chávez ont tour à tour les occasions pour inscrire un nouveau but et plonger le Racing dans le doute. Mais les imprécisions dans le dernier geste sont trop nombreuses. Les promus poussent, se livrent, se déséquilibrent et prennent des risques fous pour tenter de revenir au score. Et comme souvent en pareille situation, ils se font contrer par leur adversaire et permettent à Dario Cvitanich d’inscrire son premier but sous ses nouvelles couleurs. Racing revient de loin dans cette rencontre et peu souffler en s’imposant 1-3 dans un déplacement à Mar del Plata compliqué qui leur permet de reprendre, seul, la tête du classement avec trois points d’avance sur le deuxième Defensa y Justicia.

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Ailleurs

Newell’s - Boca Juniors : 1 - 1

Une rencontre avec du rythme et beaucoup d’occasions des deux côtés. Une bicyclette de Benedetto qui passe de peu à côté, suivi d’une reprise de volé non cadrée par Maxi Rodriguez. Mais la Fiera, idole de tout un peuple rojinegro et de retour à la maison, va débloquer la rencontre sur un golazo dont lui seul a le secret. Sa frappe termine dans la lucarne d’Esteban Andrada qui ne peut que constater les dégâts. Mais les Xeneizes, désormais dirigés par Gustavo Alfaro, font preuve de caractère. Bien qu’évoluant dans un nouveau système, en 4-2-3-1 avec un Carlitos Tévez en numéro dix, les coéquipiers de Cristian Pavon montrent déjà quelques automatismes. Ce dernier manquera le cadre d’un rien à quinze minute de la mi-temps. Evoluant à présent en contre, les joueurs d’Héctor Bidoglio, qui dirige son premier match au Coloso del Parque, se montrent dangereux en témoigne les occasions de Victor Figueroa et du très bon Mauro Formica auteur d’un enchainement contrôle poitrine - chilena (retourné) de toute beauté mais justement refusé pour un hors-jeu en fin de première période. Les Bosteros pressent et s’exposent en laissant des espaces à la Lepra. Boca frise la correctionnelle dès le retour des vestiaires où Newell’s se voit de nouveau refusé un but pour un nouveau hors-jeu. Cette deuxième mi-temps est clairement à l’avantage des visiteurs qui buttent durant soixante-quinze minutes sur un Alan Aguerre héroïque et qui est, pour nous, le meilleur gardien de cette journée de championnat. Mais Boca peut compter sur son serial buteur, Darío Benedetto, pour revenir dans le match. Celui-ci, au point de penalty, parvient à reprendre le ballon du gauche pour offrir un point précieux  à une équipe qui va devoir s’imposer dans les deux matchs en retard qui se profilent pour espérer s’approcher de la tête du classement.

River Plate - Patronato : 1 - 3

Nouvelle désillusion pour les joueurs de Marcelo Gallardo qui n’y arrivent décidément plus depuis leur dernier titre, la Libertadores 2018. Muñeco avait décidé d’ouvrir son banc et d’aligner un grand nombre de remplaçants. Si la possession était largement à l’avantage des Millonarios, elle restait bien stérile, l’efficacité ayant décidé de leur faire faux bon. D’une grande faiblesse défensive dans cette rencontre, les Gallinas s’exposent face un adversaire regroupé. Résultat, un triplé pour Gabriel Avalos, l’attaquant paraguayen d’el Patrón et voilà River mené 3-0 dans son Antonio Vespucio Liberti loin des grandes affluences. Et si le golazo du pibe Crisitian Ferreira (sa spécialité) réduit l’écart au tableau d’affichage, ce sont bien les joueurs de Paraná qui repartent de Nuñez avec les trois points.

Estudiantes - Vélez : 1 - 2

Le Vélez de Gaby Heinze a prouvé qu’en plus du talent, cette jeunesse avait du caractère. Dominateur sur l’ensemble de la rencontre, el Fortín éprouve bien des difficultés pour faire sauter le verrou d’un Léon toujours accrocheur. Pire encore, ils concèdent l’ouverture du score sur un but de Lucas Albertengo. Heureusement, Matías Vargas permet aux siens de rentrer au vestiaire sur un score de parité sur une très belle frappe enroulée. El Gringo Heinze retrouve le sourire en seconde période quand le fabuleux Lucas Robertone donne l’avantage à son Vélez sur une grosse frappe placée depuis les vingt-cinq mètres. Une victoire à l’extérieur face à un adversaire dur au mal qui prouve que ce Vélez peut s’adapter et faire face à tous les scénarii possibles. Cinquième à onze points du premier, el Fortín doit pouvoir décrocher une place qualificative pour la Copa Libertadores 2020 en restant appliqué lors des dernières journées.

Independiente - Talleres : 1 - 1

Une belle rencontre où les deux équipes se sont rendues coups pour coups. El Puma Gigliotti parti au Mexique c’est désormais Silvio Romero qui doit assumer le poste de numéro neuf. Il rassure la hinchada roja en inscrivant le premier but sur penalty suite à une poussette grossière de Leandro Godoy. Le rythme ne faibli pas et les occasions fusent de part et d’autre obligeant les gardiens, Martín Campaña et Guido Herrera, à briller. À dix minutes de la fin du match, Sebastián Palacios, intenable sur le front de l’attaque de la T, reprend victorieusement un centre de la recrue colombienne Dayro Moreno, mal négocié par Fabricio Bustos, pour permettre aux Córdobes de repartir d’Avellaneda avec un point. À noter le premier match timide de l’ex-joueur de Boca Pablo Pérez. S’il a semblé clairvoyant, il n’a pas suffisamment pesé sur le jeu et s’est contenté d’un jeu simple pour son premier match avec Independiente.

Colón - Argentinos Juniors : 2 - 0

Les Sabaleros ont surpris beaucoup d’observateurs durant ce mercado de pases. D’abord en s’offrant les services de l’entraineur uruguayens Julio Comesaña qui arrive de Junior de Barranquilla. Puis en recrutant la légende de Tucumán : el Pulga Rodríguez. Ce dernier n’a pas perdu de temps pour se montrer à son avantage. Auteur d’un but et d’une merveilleuse passe décisive, il s’est déjà rendu indispensable. En face, Argentinos n’a pas brillé malgré le recrutement de joueurs référencés en Argentine comme Carlos Quintana en défense et le retour de Gabriel Hauche en attaque.

Banfield - San Martin SJ : 1 - 1

Premier match du grand Hernan Crespo comme entraineur sur le banc du Taladro. Orphelin de Dario Cvitanich parti au Racing et en manque d’efficacité devant le but, les coéquipiers de Renato Civelli doivent se contenter d’un match nul 1 -1 malgré une nette domination dans le jeu face à San Martin de San Juan.

Godoy Cruz - Lanús : 0 - 2

Hold-up parfait pour Lanús. Après avoir manqué son début de saison et malmené à Mendoza, Lanús se reprend. La rencontre a été marquée par les approximations dans la relance des deux gardiens qui auraient pu se transformer en but. À noter, le retour de José Sand. Il rassure tout un groupe et offre de nouvelles solutions offensives à son équipe. Les deux buts seront inscrits en première période. L’un par Tomas Belmonte d’une jolie tête plongeante tandis que le second est l’œuvre d’une autre légende statufiée, Lautaro Acosta. El Tomba glisse à la huitième place pendant que le Granate est seizième.

Tigre - San Martin de Tucumán : 2 - 2

En souffrance dès le coup d’envoi, Tigre voit sa recrue, le gardien uruguayen Gastón Guruceaga, briller et le maintenir en vie dans ce match. Au retour des vestiaires, Lucas Janson, de retour d’un prêt sans relief à Toronto en MLS, ouvre le score contre le court du jeu et qui est entaché d’une position de hors-jeu. Frustré par ce but, San Martín de Tucumán ne pas va tarder pour réagir. Trois petite minutes avant d’égaliser par l’intermédiaire de Rodrigo Gómez qui voit sa reprise de volée déviée finir au fond des filets. Mieux encore, le défenseur Lucas Acevedo pense inscrire le but de la victoire en reprenant d’un coup de tête le corner tiré par Gómez (homme du match pour nous). Mais suite à une action confuse, le Santo se fait rejoindre au terme de la rencontre. Hugo Silveira arrache l’égalisation. Dernier au promedio, Tigre se dirige tout droit vers une relégation en Primera B Nacional.

Belgrano - Unión Santa Fe : 0 - 0

Un match nul logique et sans relief où les défenses ont pris le pas sur les attaques. Belgrano est en danger dans cette Superliga. El Pirata doit rapidement trouver les ressources pour bien finir et éviter une descente en Primera B Nacional qui lui tend les bras.

Les buts

Classement

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Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca