La Superliga referme ses portes sur une dernière journée de folie. Entre la joie d’un titre et la souffrance d’une relégation, le championnat nous a offert un spectacle passionnant jusqu’à l’ultime seconde.

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Le couronnement du champion !

Sacré champion d’Argentine la semaine passée, Racing a profité de la réception de son dauphin Defensa y Justicia pour fêter son tire, communier avec les siens et honorer sa légende. Le tout dans un match débridé où chaque équipe a cherché à s’imposer. Les festivités ont commencé bien avant la rencontre dans un Cilindro déjà plein deux heures avant le coup d’envoi. Les acteurs pénètrent sur la pelouse sous le célèbre chant de la hinchada de la Acade « Muchachos, traigan vino juega la Acade » et débutent par un pasillo mutuel entre deux équipes qui se respectent malgré les vingt-cinq batailles acharnées qu’elles se sont livrées. Une entame de match fidèle aux principes de Chacho Coudet (que Diego Milito espère prolonger) et Sebastián Beccacece. Du jeu, des attaques en nombre, des occasions de buts, de l’intensité, le tout avec une grande qualité technique. Mais à la quinzième minute la rencontre va se figer, les pendules vont s’arrêter, le temps d’offrir un hommage grandiose à Lisandro López. Il n’est pourtant pas question de fin de carrière. Non le Racing (hinchas comme dirigeants) a simplement tenu à remercier le joueur, le buteur, le capitaine, l’homme. Grand artisan du titre avec dix-sept buts (meilleur buteur du championnat), Licha est surtout le leader qui harangue, qui se bat sur chaque ballon et qui recadre le premier équipier qui flanche. Il permet à son équipe de rester concentrée sans jamais perdre le fil d’une rencontre.

Les deux formations regagnent les vestiaires dos à dos et si Racing s’est montré le plus dangereux, aucune équipe n’a converti ses occasions. Moins de dix minutes se sont écoulés en seconde période quand Churry Cristaldo permet au Cilindro d’entrer en fusion. Matías Zaracho entre dans la surface et sa passe en retrait ne peut être reprise par Licha bien gêné par le très bon Alexander Barboza. Mais, Augusto Solari, lancé sur le ligne des six mètres, voit Ezequiel Unsain repousser sa frappe à bout portant. Jonathan Cristaldo se précipite sur le cuir et d’une reprise de volée, propulse le ballon au fond des filets. Racing ouvre le score et permet aux hinchas et joueurs d’exulter. Loin de se décourager el Defe continue de jouer. Emmené par un très bon Lolo Miranda au milieu, el Halcón va égaliser par son meilleur joueur de la saison Matías Rojas. Le jeune milieu de terrain paraguayen, au pied gauche en or, vient catapulter de la tête un centre de Ciro Rius. Gabriel Arias ne peut rien y faire, Defensa vient d’égaliser pour la plus grande joie d’un BKCC cheveux au vent. Le score n’évoluera plus, un match nul qui ne gâche pas la fête de Racing qui peut célébrer un titre mérité et qui permet à Defensa de finir sur une bonne note cette saison historique.

Une place pour quatre !

San Martín de Tucumán étant déjà condamné à la descente, il reste trois places dans la charrette. Patronato, Tigre, San Martín de San Juan et Belgrano veulent y échapper. Mieux classé au promedio au coup d’envoi, Patronato a son destin entre ses mains. Une victoire du Patrón et le maintien est dans la poche. Une défaite ou un match nul conjugué à des victoires des concurrents et on prend la direction d’un desampate voire d’une triangulaire pour départager tout ce petit monde.

Première équipe à marquer, San Martín de San Juan part son milieu Marcos Gelabert dès la huitième minute qui profite d’un ballon qui traîne dans la surface de Talleres donner l’avantage au Santo qui doit garder cet avantage et prier pour que Patronato ne gagne pas. Dix minutes plus tard c’est River Plate (qui aligne une équipe B en vue du match crucial en Libertadores contre Alianza Lima cette semaine) qui vient compliquer la tâche de Tigre. Après un excellent travail, Rafael Santos Borré dépose un centre parfait sur la tête de Robert Rojas qui inscrit son premier but en Superliga. Mené 1-0 les joueurs de Pipo Gorosito doivent désormais marquer deux buts pour espérer. Dans la foulée les hinchas del Patrón explosent de joie à Paraná. Gabriel Carabajal vient d’ouvrir le score contre Argentinos Juniors d’une magnifique frappe enroulée. À ce moment des matchs Patronato reste en Superliga quand les trois autres (même en cas de victoire) descendent.

La première équipe à réagir est Tigre. Après un tir qui termine sur la transversale, Lucas Janson égalise d’une tête placée qui lobe Germán Lux. Ce nul ne suffit pas à Tigre qui a l’obligation de gagner. Pourtant en bonne place au classement général, le club de Victoria se retrouve pourtant à la lutte pour le maintien. La faute à un deux précédents tournois ratés. À la demi-heure de jeu le coup de massue arrive d’Entre Ríos où Patronato prend le large contre Argentinos. Un nouveau but de Carabajal, de la tête cette fois, qui fait chavirer la hinchada del Patrón. Sauf que juste avant la pause, Gabriel Hauche réduit la marque pour le Bicho. Un but qui ne change mathématiquement rien mais qui plonge Patronato dans le doute et qui redonne de l’espoir à ses concurrents. Au retour des vestiaires la tension se fait sentir sur les quatre terrains. Les duels sont nombreux tout comme les fautes qui hachent le jeu. C’est de nous nouveau à San Juan qu’il faut regarder pour voir le second but de San Martín. Marcos Gelabert s’offre un doublé contre Talleres qui n’y arrive pas et qui dit adieu à la Sudamericana après avoir dit au revoir à la Libertadores. Une égalisation d’Argentinos sur le terrain de Patronato et c’est le desampate assuré les Sanjuninos. Plus en retrait de ses adversaires au promedio, Belgrano va enfin ouvrir le score face à Godoy Cruz. D’une frappe croisée, le colombien Mauricio Cuero vient offre le droit de rêver à ses hinchas même s’il faudrait un miracle pour que le club de Córdoba s’en sorte. Une autre équipe croit au miracle, Tigre. Auteur d’une folle remontada au classement général depuis l’arrivée de Gorosito sur le banc, Tigre inscrit un deuxième but par son numéro dix, Diego Morales qui donne l’avantage à son équipe. Sauf que River va réagir sans attendre. Nahuel Gallardo, fils de Marcelo, centre pour une reprise victorieuse de Hernan López, neveu de Diego Maradona. Image amusante que de voir le Monumental exulter sur le but du neveu de Maradona. Toujours est-il que Tigre se fait rejoindre et perd toute illusion. Au jeu des montagnes russes émotionnelles, Tigre est imbattable. Sur la dernière action du temps réglementaire, Juan Cavallaro redonne ce but d’avance au Matador qui croise les doigts. Quelques secondes plus tard, Junior Arias réduit la marque pour Talleres sans que cela change quoique ce soit pour le maintien. Nous sommes dans les arrêts de jeu dans tous les stades, Belgrano, Tigre et San Martín SJ gagnent et espère un miracle à Paraná. Patronato mène toujours 2-1 contre Argentinos mais souffre énormément et concède plusieurs occasions sur coups francs. Une égalisation et c’est le triangulaire entre Patronato, San Martín et Tigre. À la toute dernière seconde Argentinos obtient un dernier coup de pied arrêté. Seul, sur la ligne des six mètres, Jonathan Sandoval voit Sebastian Bertoli, capitaine et portier du Patrón, détourner sa reprise de volé en corner. Cette grande parade permet à Patronato de rester en Superliga pour la sixième année consécutive (seule équipe de Superliga, avec Boca Juniors et Defensa y Justicia à n’avoir jamais connu la relégation) et condamne Belgrano, San Martín de San Juan et Tigre (pourtant neuvième au classement général).

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Ailleurs

Aldosivi - Boca : 1-1

Gustavo Alfaro a fait le choix de faire tourner son effectif avant la réception de Jorge Wilstermann en Copa Libertadores. À la quinzième minute, le jeune ailier gauche Agustín Obando, pour son premier match en équipe première, voit son centre renvoyé par le gardien sur la main de Mauro Zarate, qui, dans un second temps parvient à faire trembler les filets sous le regard des 15 000 boquenses présent à Mar del Plata. Suite à une passe imprécise, Jorman Campuzano permet au Tiburón de contre-attaquer. Une passe en profondeur de Javier Iritier et Cristian Chavez, d’un pointu, trompe la vigilance de Marcos Diaz, titulaire dans les cages des Bosteros pour l’occasion. Chaque équipe a eu les occasions pour gagner mais elles se quittent sur ce score de parité. Boca, troisième, se qualifie pour la Copa Libertadores 2020 tandis que le promu Aldosivi échoue aux portes de la Copa Sudamericana.

Huracán - Atlético Tucumán : 2-0

Incapable de gagner le moindre match depuis le 26 janvier dernier, Huracán a conjuré le sort. Pourtant dominé en première période par des tucumanos qui manque d’efficacité, le Globo rentre au vestiaire sur un score nul et vierge grâce à Antony Silva, gardien salvateur sur la frappe de Leandro Díaz. En seconde période et dans le camp adverse, Crisitan Lucchetti réalise un exploit sur sa ligne sur le tir d’Israel Damonte mais reste impuissant face à la puissance d’Andrés Chávez comme sur le but de Lucas Barrios en fin de match. Une victoire qui fait du bien à Antonio Mohamed. El Turco va devoir vite reconstruire une équipe compétitive s’il veut bien figurer en Libertadores cette année et en Sudamericana en 2020. Le Decano reste cinquième du classement et, à cause d’une saison compliquée, doit se contenter d’une qualification en Sudamericana.

Vélez - Lanús : 4-0

Vélez termine une magnifique saison sur une goleada face à Lanús qu’il prive de qualification continentale. Un triplé d’Agustín Bouzat et un but de Rodrigo Salinas gonfle un score qui ne reflète pas totalement la physionomie du match. La jeune équipe de Gaby Heinze a su se montrer efficace. El Fortín se qualifie pour la Sudamericana au contraire des hommes de Luis Zubeldia, entraineur Granate.

Rosario Central - Independiente : 1-2

Trois buts en quinze minutes, juste avant la mi-temps. Voilà la réalité de cette confrontation entre Canalla et Rojo. Independiente prend logiquement les commandes du match face à un Central qui, sans briller, va mieux depuis l’arrivée de Diego Cocca. Mais sans numéro neuf de métier, les nombreuses occasions de l’équipe d’Ariel Holán restent inoffensives. Les locaux ouvrent le score, à la trente-deuxième minute, sur un penalty (généreux) que transforme Néstor Ortigoza, véritable spécialiste d’un geste technique qui n’a rien à voir avec la chance. Ce but va réveiller les joueurs d’Independiente qui se montrent plus tranchants. Et juste avant la pause, el Rojo va rejoindre puis dépasser des Canallas attentistes. D’abord par Pablo Pérez, qui inscrit son deuxième but en deux matchs de Superliga puis Martin Benitez qui s’offre une petite chilena. Independiente valide son ticket continental quand Rosario Central traine toute sa peine à la vingtième place.

Gimnasia - Colón : 3-2

Belle victoire du Lobo qui prouve, encore une fois, qu’il n’est pas nécessaire d’avoir la plus grande possession pour s’imposer. Totalement dominé par Colón, c’est pourtant bien Gimnasia qui ouvre le score. Un ballon arraché par l’indispensable Jan Hurtado, qui s’offre un rush côté droit avant de centrer en force à ras de terre et oblige Fernando Zuqui à pousser le cuir au fond de son propre but. Vingt minutes plus tard, sur un centre parfait de Braian Mansilla, la pépite vénézuélienne décroise sa tête pour venir doubler la marque. Hurtado est impliqué sur tous les buts des Triperos. Les Santafesinos vont réduire le score juste avant la mi-temps sur un penalty de Cristian Bernardi. De retour sur le terrain, l’avantage d’un but semble mince tant le ballon préfère les caresses des Sabaleros. Alexis Martín Arias permet à Gimnasia de conserver le score avant de voir Horacio Tijanovich alourdir le score. Une passe beaucoup trop mole de Gustavo Toledo vers son gardien qui permet à Tijanovich d’éliminer Leonardo Burián sur son contrôle avant d’effacer le retour précipité de la défense pour offrir au Bosque le troisième but. À un quart d’heure de la fin Nicolás Leguizamón réduit le score sur corner.

Unión - Estudiantes : 0-0

Le Tatengue se contente d’un petit point qui lui permet d’accrocher la Sudamericana. À domicile Unión avait pourtant la place pour gagner. Des occasions, un adversaire sans objectif et réduit à dix suite à l’expulsion du défenseur Jonathan Schunke. Mais sans efficacité le football en est réduit à un 0-0 qui ne pose finalement de problème à personne.

Banfield - Newell’s : 1-1

Un premier acte entièrement à l’avantage du Taladro mais les hommes d’Hernan Crespo ont buté sur Alan Aguerre qui oscillait entre approximation et exploit. Quand le gardien de la Lepra faisait défaut c’est le manque de précision qui empêchait l’ouverture du score de Banfield. Un nul sévère à la mi-temps pour le Taladro qui aurait pu entrer au vestiaire avec un but dans la musette si Maxi Rodriguez n’avait pas manqué l’immanquable face au but vide. Toujours plus entreprenant, Banfield trouve enfin la clef. Agustín Urzi croise parfaitement sa frappe pour donner l’avantage à l’équipe de Renato Civelli. Mais sur corner et pour sa seule occasion de la deuxième mi-temps, Newell’s va arracher le match nul par l’intermédiaire de Teodoro Paredes.

San Martín de Tucumán - San Lorenzo : 0-0

Déjà condamné à la descente en B Nacional, el Santo souhaitait terminer son expérience en Superliga par une victoire alors que Jorge Almirón avait lui aussi décidé de privilégier la Libertadores en faisant tourner son effectif. Bien que dominateur dans le jeu, San Lorenzo aurait dû concéder un penalty en début de rencontre quand Gabriel Rojas fauche Hernan Petrick dans la surface. Les opportunités del Ciclón sont nombreuses mais pas suffisamment dangereuses pour inquiéter la défense de San Martín. Finalement le spectacle aura surtout été en tribune où la Ciudadela a fait ses adieux à la Superliga.

Les buts

Classement

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Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca