Après quelques semaines de pause, le football est de retour au Chili avec une Primera División 2021 qui s’annonce particulière de part son nombre de participants, dix-sept, mais qui devrait être animée par une seule grande question : qui pourra stopper la Católica ?
Protocole renforcé (avec des sanctions plus fortes contre les fautifs), tribunes vides, la COVID-19 est évidemment toujours bien présente au Chili et le championnat est encore obligé de composer avec. Il devra également faire avec un format bien particulier qui voit dix-sept clubs y prendre part cette année avant un retour à seize l’an prochain. Dix-sept équipes, cela signifiait quelques questions quant au format à suivre et le choix a finalement été celui de poursuivre dans la formule à l’européenne, trente-deux journées en aller-retour avec, chaque semaine, une équipe au repos (ce qui signifie donc trente-deux matchs pour chaque équipe). À l’issue du championnat, les trois premiers iront en Libertadores (avec le vainqueur de la Copa Chile), les quatre suivants en Sudamericana. Trois relégations au programme, pour les deux derniers de manière directe, pour l’antépénultième en cas de défaite en barrage.
La Católica seule au monde ?
Sur le terrain, la grande question est de savoir qui pourra bien venir bousculer la Católica. Après cinquante-et-une journées de rang passées en tête de l’élite chilienne, le tricampeón a changé d’entraîneur, accueillant Gustavo Poyet sur le banc avec non seulement l’objectif de poursuivre sa domination locale mais surtout d’exister sur le continent. Le groupe n’a pas énormément changé et se renforce même avec deux belles arrivées, Juan Leiva venu de La Calera et Felipe Gutiérrez qui rentre à la maison neuf ans après l’avoir quittée. La « chance » de la Católica, c’est que les deux autres géants, Colo-Colo et Universidad de Chile se retrouvent dans une situation similaire : équilibrer les comptes et retrouver la sérénité afin de reconstruire. Du côté du Cacique, sauvé de justesse dans l’élite, cela est passé par un ménage brutal de ses anciennes idoles : Esteban Paredes et Carlos Carmona (Coquimbo), Julio Barroso (Everton), Matías Fernández (La Serena) ou encore Jorge Valdivia (La Calera), ont été priés d’aller voir ailleurs, comme Juan Manuel Insaurralde (Independiente) ou encore Pablo Mouche (Sud América). Le ménage est immense, sans doute aussi pour calmer un vestiaire qui a implosé lors de la crise de l’an passé. Les arrivées finalement peu nombreuses (citons Miko Albornoz et Leonardo Gil parmi les plus importantes). Il faudra donc pour Gustavo Costas s’appuyer sur les jeunes du centre qui devraient gagner encore en temps de jeu. Du côté de la U, le ménage a aussi été fait, Walter Montillo a mis fin à sa carrière, Matías Rodríguez et ses près de trois-cent-cinquante matchs avec le club s’en est allé, Jean Beausejour aussi, mais le recrutement sonne bien plus consistant que chez le grand rival. Marcelo Cañete auteur d’une formidable saison à Cobresal arrive au milieu accompagné de l’essentiel Thomas Rodríguez, Ramón Arias et Yonathan Andía renforcent la défense et complètent ainsi un effectif déjà bien équilibré, capable de viser bien plus haut si Rafael Dudamel parvient à transmettre son message.
Reste que la concurrence s’annonce assez redoutable. Notamment du côté des « colonies ». L’Unión Española de Jorge Pellicer a clairement musclé son effectif avec des arrivées telles qu’Alejandro Chumacero, Stefano Magnasco, Patricio Rubio, Rubén Farfán et a réussi à conserver l’un de ses deux Palacios, l’Uruguayen Cristian auteur de quinze buts lors du dernier championnat. Du côté du toujours spectaculaire Palestino, l’ancien hispano José Luis Sierra se retrouve avec un effectif remodelé mais quelques arrivées intéressantes comme Cristopher Toselli dans les buts, Bruno Romo en défense, Misael Dávilla au milieu ou Juan Sánchez Sotelo devant (quinze buts avec Huachipato l’an passé). Autre candidat naturel, le dauphin 2020, le Defensa y Justicia chilien Unión La Calera. Comme son homologue argentin, le membre du Bragarnik FC reconstruit en permanence son effectif mais continue de faire de bons coups, misant en grande partie sur l’expérience cette année avec El Mago Valdivia à la baguette ou encore Octavio Rivero qui connait bien le paysage local, et en cherchant à relancer quelques joueurs à l’image de Nico Orrellana devant.
Derrière ces équipes, la lutte pour les accessits s’annonce animée. On peut citer la machine à former Huachipato, les spectaculaires Pumas d’Antofagasta qui ont surtout recruté derrière pour permettre à la formidable armada offensive de briller davantage. Du côté des promus, si le Deportes Melipilla retrouve l’élite après treize années d’absence et la disputera avec un effectif énormément modifié par de nombreuses arrivées, dont l’excellent Ribery Muñoz, on regardera avec intérêt l’évolution de Ñublense, de retour après cinq années d’absence, qui s’est offert un solide recrutement avec plusieurs joueurs expérimentés et aguerris à l’élite comme Fernando Cordero, Roberto Gutiérrez, Rafael Caroca ou encore Nico Guerra. Enfin, on suivra avec curiosité les débuts dans l’élite de Jordan Barroilhet avec Curicó Unido, jeune franco-chilien formé à Montpellier, dont le frère Richard évolue à l’étage inférieur.
Les favoris répondent
Première journée et finalement peu de surprises pour le retour du football chilien. La Católica avait débuté sa saison par une victoire en Supercopa, elle est allé chercher un court succès sur le terrain de Ñublense qui aurait pu/dû être bien plus large si les montants ne s’en étaient pas mêlés. Les Hispanos ont croqué Santiago Wanderers pendant que Colo-Colo a parfois eu chaud mais s’en sort avec un partage des points face à La Calera. Le match spectacle du week-end ne pouvait être que Palestino – Antofagasta, il a tenu ses promesses. D’un côté des Pumas toujours aussi agressifs au pressing et qui explosent si rapidement devant, menant de trois buts à la demi-heure du match, de l’autre un Tino parfois malheureux, comme sur la glissade du Mago Jiménez sur penalty à 0-1, mais qui est revenu à un but lors d’une deuxième période largement dominée avant de finalement céder en toute fin de partie.
Résultats
Curicó Unido 2 – 0 Melipilla
Everton 1 – 1 O'Higgins
Colo-Colo 0 – 0 Unión La Calera
Unión Española 3 – 1 Santiago Wanderers
Palestino 2 – 4 Deportivo Antofagasta
Huachipato 0 – 0 Cobresal
Ñublense 0 – 1 Universidad Católica
Audax Italiano 2 – 1 La Serena