Les deux demi-finales ont débouché sur deux résultats nuls au terme de rencontres au contenu bien différent. Un point commun cependant, tout se jouera la semaine prochaine.

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Cette semaine en Libertadores, ce fut un peu deux salles, deux ambiances. Au Maracanã, Fluminense accueillait l’Internacional pour la première demi-finale, celle n’opposant que des clubs brésiliens. Avec un onze classique côté Chacho Coudet et une formation résolument offensive côté Fernando Diniz, on s’attendait à des étincelles, on a été servi. D’entrée de partie, les deux formations se sont livrées à un duel intense, chaque équipe cherchant à prendre le dessus. Ce sont d’abord les hommes de Diniz qui ont parfaitement débuté, Germán Cano apparaissant à la conclusion d’un mouvement collectif rondement mené et donc conclu par l’Argentin dès la neuvième minute. Derrière, le Flu a eu ses situations, notamment par Keno et contrôlait la rencontre. Mais la menace Inter n’était jamais loin et petit à petit, les hommes de Coudet renversaient quelque peu la situation. Jusqu’à ce que l’on pensait être le tournant du match et qui se déroulait en deux actes : d’abord l’expulsion de Samuel Xavier pour un deuxième avertissement alors que l’on entrait dans le temps additionnel, ensuite la tête parfaite d’Hugo Malo au bout de celui-ci qui permettait au Colorado de rentrer aux vestiaires à égalité. Le début de second acte était alors totalement rouge et blanc. Gabriel Mercado pensait donner l’avantage aux siens, avant d’être rattrapé par le VAR, mais l’Inter virait en tête peu après l’heure de jeu grâce à Alan Patrick. On craignait alors que les choses se compliquent pour Fluminense. Mais inexplicablement, Eduardo Coudet décidait de verrouiller la rencontre. En moins de dix minutes, il musclait son milieu, perdait alors les velléités offensives et permettait à Fluminense de sortir la tête de l’eau. Et une fois encore, Germán Cano surgissait pour faire vrombir le Maracanã et s’offrir son trente-cinquième but de l’année, quatrième meilleur total de l’histoire du club. Tout se jouera donc à Porto Alegre où l’Inter devra s’impose sous peine de nourrir bien des regrets.

Les regrets, Palmeiras semble ne pas en avoir, mais en a laissé quelques-uns auprès des suiveurs. À la Bombonera, le Verdão retrouvait Boca, revanche d’une demi-finale 2001 marquée par un certain Juan Román Riquelme. Un Boca qui laissait curieux à l’heure de présenter son onze de départ, Jorge Almirón semblant opter pour un 4-3-3 avec le couteau suisse Valentín Barco à gauche – il apparaitra rapidement que le pibe de Boca était plutôt un électron libre – et Miguel Merentiel à droite, avec un Cavani plus meneur de jeu que pointe isolée. Face à cela, Abel Ferreira a planté une sorte de 4-3-3 qui cherchait à se transformer en 3-4-1-2 en phase de possession. Une stratégie qui n’a pas fonctionné. Car si Boca s’est montré le plus entreprenant, le plus fluide, offrant quelques jolis mouvement collectifs, Palmeiras n’a absolument rien produit. Totalement isolé, Rony a souvent couru dans le vide dans l’espoir d’avoir un bon ballon, le duo Mayke – Artur a une fois de plus déçu, et le Verdão s’est juste contenté de défendre. Il l’a fait à merveille, ne concédant finalement que très peu d’occasions :  Merentiel en première période (bien que le ralenti suggérât qu’en cas de but, celui-ci aurait été refusé au VAR pour hors-jeu), Cavani de la tête dans le premier acte et au rebond d’une frappe de Barco détournée par Weverton en deuxième, une timide tête de Benedetto. C’est tout. Si la première demi-finale avait été spectaculaire, la deuxième n’a pas livré grand spectacle et surtout n’a fait que rappeler le Palmeiras de 2020, ennuyeux à mourir, lui ôtant sa deuxième qualité, celle d’être d’une redoutable efficacité. L’absence de Dudu pèse dans l’animation offensive de ce Verdão qui n’a jamais semblé capable (ou désireux) d’accélérer. Et qui rentre à São Paulo avec un nul qui l’oblige désormais à se montrer.

 

Photo : CARL DE SOUZA/AFP via Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.