Dernière semaine du premier tour de la Libertadores et premier miracle. Pendant qu’Unión Española et Junior assuraient, l’Atlético Tucumán signait le premier exploit de l’édition 2017. Dans des circonstances qui oscillent entre farce et miracle.

Accroché dans son Monumental à l’aller, on ne donnait pas cher des chances de l’Atlético Tucumán à l’heure de se rendre à Quito et ses 2900 mètres d’altitude. Les chances se réduisaient davantage à quelques heures du coup d’envoi. Tout débute avec un problème de charter. Celui qui devait emmener le Decano à Quito, d’une compagnie chilienne, n’est pas autorisé à effectuer des vols entre Guayaquil et Quito. La délégation argentine perd alors 3 heures à devoir trouver un autre vol. Ce n’est qu’à 40 minutes du coup d’envoi qu’une partie de la délégation s’envole pour Quito. Pendant ce temps, les dirigeants d’El Nacional et la CONMEBOL se montrent inflexibles, Tucumán doit arriver dans le temps imparti des 45 minutes sous peine de forfait (les dirigeants équatoriens rappelant, à raison, qu’ils avaient rejoint l’Argentine trois jours auparavant à l’aller et non le jour du match). Le temps d’arriver à Quito, de foncer en bus pour rejoindre le stade tout en négociant avec les dirigeants des Militares (avec succès), c’est avec près d’une heure de retard que l’équipe argentine arrive au stade. La farce se poursuit. N’ayant pas son équipement, Tucumán va alors être sauvé par la sélection des u20 qui jouera le Brésil dans ce stade la nuit prochaine. C’est donc avec les équipements des u20 que le Decano s’est rapidement échauffé (moins de 5 minutes) avant d’entrer dans le match. Impossible de gagner dans de telles circonstances ? C’est mal connaître le Decano.

Car sur le terrain, les hommes de Lavallén ont parfaitement géré leur match. Explosant rapidement en contre, utilisant les espaces créés entre les lignes des Militares, Tucumán s’est procuré les meilleures situations du premier acte, la plus belle pour Fernando « Lautaro Martínez » Zampedri. C’est de sa tête que le Decano allait connaître sa plus belle émotion. L’heure de jeu venait de passer quand Barbona voyait son centre détourné atterrir sur la tête de Zampedri qui ne manquait alors pas de cadre. Le Decano ouvrait le score, il allait défendre son avance pendant les 25 minutes restantes. C’est au prix de ce miracle que l’Atlético Tucumán se qualifie pour le tour suivant. Au bout d’une journée passée de la farce au miracle.

Il faut être consistant au prochain tour car l’adversaire sera, et c’est logique, d’un autre calibre. Après s’être imposé au Venezuela à l’aller, Junior de Barranquilla n’a pas fait dans le détail au retour face à Carabobo. Prenant l’initiative d’entrée de partie sous la conduite du duo Hernández – Estrada, les Colombiens ont plié l’affaire dès la première période, Estrada servant Roberto Ovelar à la fin du premier quart d’heure pour l’ouverture du score avant de doubler la mise peu avant de rentrer aux vestiaires. Cette confortable avance permettait au Tiburón de gérer le second acte avant d’enfoncer définitivement le clou à l’entrée des dix dernières minutes. 3-0 score final, Junior se qualifie sans aucun souci pour le dernier tour avant phase de groupe.

Des soucis, Unión Española aurait pu en avoir si son gardien Diego Sánchez n’avait pas été attentif sur le début de match lorsque le Cerro, obligé de remonté un retard pris à l’aller, se lançait à l’attaque et se montrait menaçant. Il fallait 15 minutes aux Hispanos pour véritablement entrer dans le match. Alors, les Jaime et autres Churín ont commencé à générer du danger sur les buts gardés par Yonatan Irrazábal, danger converti en but par Ampuero qui devançait sa sortie après une première tête de Jaime. Le scénario ne variait pas d’un iota en seconde période, le Cerro débutait parfaitement, se montrait dangereux mais ne convertissait pas quand les Hispanos attendaient leur heure. Peu avant l’heure de jeu, Diego Luna était exclu pour un tacle mal contrôlé, le Cerro perdait son meilleur élément et allait finir par rendre les armes, piégé sur un face à face entre Jaime et Irrazábal que l’attaquant local convertissait. 2-0, la messe était dite, Unión Española attend son prochain adversaire, dernier obstacle avant la phase de groupe.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.