A la peine en championnat mais nourrissant toujours de grandes ambitions, le champion de Colombie n'a pas pu venir à bout de Santos dans un match peu emballant. Inside au Campín et bilan de la semaine 4 de Libertadores.
Affichant un maigre bilan de 19 points après 13 journées de championnat (5 victoires, 4 nuls et 4 défaites), Santa Fe n'a pas pour autant renié ses ambitions continentales. Dans ce contexte, la venue des brésiliens de Santos au Campín était attendue avec un sentiment mêlé d'excitation et de peur. Finalement au terme d'un match conclu sur le score de 0-0, les Rolos ne sont pas beaucoup plus avancés. Alors que Santos, leader en ayant joué qu'une seule fois dans son stade, apparait comme le grand favori du groupe 2, Santa Fe devra éviter de faire chou blanc lors de ses déplacements au Brésil (Santos-Santa Fe le 4 mai) et au Pérou (Sporting Cristal-Santa Fe le 17 mai), afin de s'offrir une "finale" contre les Equatoriens de The Strongest au Campín le 23 mai.
En attendant de rêver, les hommes de Gustavo Costas pourront regretter un certain manque d'audace devant une équipe brésilienne venu pour subir et jouer en contre. Bien que dominateurs, les locaux se sont procurés peu de grosses occasions, la plus belle d'entre elles ne survenant que dans les dernières minutes de la partie par l'intermédiaire de Damir Ceter, auteur d'une tête trop écrasé sur un caviar d'Anderson Plata. Entré à la 83ème minute, Plata a dynamité la partie en profitant de la fatigue de brésiliens réduits à 10 après l'expulsion de Jean Mota (80ème). Malgré les fulgurances de l'attaquant de Santa Fe et les 5 minutes de temps additionnel accordées par l'arbitre, les joueurs du Peixe, solides et roublards, ont peu tremblé pour finalement obtenir le point du nul qu'ils étaient venus chercher.
Car dès le début de match, les visiteurs font facilement déjouer leur adversaire. Malgré une maitrise au milieu de terrain (Gomez-Perillo-Perlaza-Arango), Santa Fe se procure très peu d'occasions. Attaquant presque systématiquement sur le côté droit, l'équipe cardinale ne parvient à se montrer dangereuse que dans le jeu aérien. Cependant, les quelques centres non repoussés par la défense de Santos ne sont guère mis à profit par les attaquants de Santa Fe, que ce soit Denis Stracqualursi, sur une tête trop molle (20ème minutes) ou Valencia, auteur d'une tête à ne surtout pas montrer dans les écoles de football (27ème). En face les brésiliens ne montrent presque rien. Les quelques opportunités de contre s'achèvent par des démonstrations d'individualisme de la part de l'ancien joueur de Wolsfburg Bruno Henrique. Manifestement, les Brésiliens ne sont pas venus pour faire le spectacle et Lucas Lima, le seul à proposer du jeu, a bien du mal à tirer ses coéquipiers de leur torpeur. En tribune le spectacle n'est pas beaucoup plus réjouissant. Alors que les fans de Santa Fe s'agacent contre leur équipe, dans le parcage visiteurs l'étendard "jouez comme on picole", laisse à penser que les supporters du Peixe n'ont pas l'alcool très joyeux.
Après une première mi-temps insipide, Gustavo Costas décide de sortir José Valencia pour Damir Ceter qui sur l'un de ses premiers ballons parvient à prendre le dessus sur Emiliano Vecchio, mais dont la tête n'est pas en mesure d'inquiéter le gardien adverse. Cette première occasion donne toutefois le ton d'une mi-temps plus enjoué en raison notamment du réveil des visiteurs. A la 48ème minute, suite à un beau mouvement initié par Lucas Lima et Bruno Henrique, Renato Florencia manque la cible de peu sur une frappe en dehors de la surface. Cinq minutes plus tard, Santa Fe répond à Santos par Jonathan Gomez qui s'arrache sur le côté droit et sert Ceter dans la surface. Peu en réussite, l'international colombien des moins de vingt ans dévisse complètement sa frappe.
Malgré la domination de l'équipe cardinale et l'entrée en jeu d'Omar Pérez, ce sont les visiteurs qui se montrent les plus dangereux. Sur une frappe des 25 mètres, Renato manque le cadre de quelques centimètres. A la soixante-treizième minute, Santos se procure sa plus belle occasion : bien servi par Lima, Victor Ferraz trouve le poteau et le portier de Santa Fe évite de peu le csc.
Malgré la domination globale de Santa Fe, le match nul apparait donc comme un résultat logique. Alors que son équipe semble sur le fil du rasoir en championnat comme en Copa Libertadores, Gustavo Costas cherche à positiver et veut croire dans l'avènement d'une nouvelle spirale positive depuis le succès poussif de son équipe dimanche dernier contre l'Atlético Bucaramanga (1-0). En attendant de juger sur pièce, on retiendra surtout du match contre Santos les applaudissements lors de l'entrée en jeu de Jonathan Copete. Malgré son passage à l'Atletico Nacional entre 2014 et 2016, les supporters de Santa Fe ont préféré retenir le souvenir de son but décisif dans la conquête de la septima estrella en 2012.
Ailleurs, la semaine aura été marqué par un bilan mitigé pour les Colombiens. Car si Santa Fe est encore en course, si le DIM se replace dans la course à la qualification, la situation de l’Atlético Nacional devient préoccupante. Tombé face à Estudiantes dans le match de la peur, les Verdolagas terminent la phase aller sur un zéro pointé qui les place plus que jamais aux portes de l’élimination, non seulement en Libertadores mais aussi en Sudamericana.
Côté Argentine, la victoire d’Estudiantes souligne le réveille des Gauchos. En plus des Pinchas, Godoy Cruz et Lanús s’imposent chez eux. Conséquences, la moitié de la colonie argentine a pris les commandes de son groupe (River comptant un match de retard), les autres peuvent encore espérer jouer une place en Sudamericana. Le bilan de la semaine est plus mitigé pour les clubs brésiliens. Si certains ont fait le boulot en allant chercher de bons résultats en déplacement, on pense à Grêmio qui a remarquablement géré son déplacement au Paraguay et à Botafogo qui aurait mérité mieux en Equateur, les autres ont souffert et mis leur situation en danger. Pas de quoi non plus s’affoler, cinq des sept brésiliens sont leaders de leur groupe à mi-parcours.
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