La Coupe du Monde u20 2017 débute demain en Corée du Sud et la Korean Football Association (KFA) compte bien faire ressurgir les souvenirs de l'épopée 2002. Si l'engouement est bien présent du côté du pays hôte, il tardsote encore pour découvrir les autres participants. Présentation de l’épreuve et guide des représentants de la planète Lucarne Opposée.
Faire revivre 2002
Par Baptiste Mourigal
Il y a 15 ans, la Corée du Sud de Guus Hiddink se hissait à la 4e place de la Coupe du Monde, le meilleur classement pour une équipe asiatique. Tout le pays était en effervescence après une telle performance qui restera inoubliable pour tous. La fédération et la K League pensaient alors surfer sur l'évènement pour développer le football local. Malheureusement, le soufflet est vite retombé et on s'est aperçu que les Sud-Coréens se passionnaient essentiellement pour l'équipe nationale et non pour les clubs. Avant de peut-être lancer une candidature conjointe avec la Chine, le Japon et la Corée du Nord pour la Coupe du Monde 2030, la Corée du Sud va ainsi voir les meilleurs joueurs de moins de 20 ans parcourir le pays, de l'île de Jeju au Sud à la ville portuaire d'Incheon au Nord, afin de déterminer la meilleure génération mondiale actuelle. Comme prévu, les Sud-Coréens s'attendent à vibrer pour cette Coupe du Monde u20, bien aidés par une KFA qui a multiplié les annonces autour de l'évènement jusqu'à diffuser un clip vidéo dans le métro de Seoul. Le principal argument de la fédération est bien entendu les émotions ressenties par tout un pays en 2002, espérant les voir renaître en 2017. Le président Moon Jae-in, récemment élu à la tête du pays, est même attendu pour assister au premier match des jeunes Guerriers Taeguk sur invitation de Chung Mong-gyu, président de la KFA. Ce dernier souhaite que le nouveau président montre son soutien pour le football et espère également le voir assister à la finale qui se tiendra le 11 juin prochain. Cette Coupe du Monde u20 est donc une nouvelle occasion de promouvoir le football dans un pays où le baseball est roi.
L'importance que revêt cette compétition pour la KFA se reflète aussi dans la localisation des matchs. Sur les 6 stades sélectionnés, 4 ont été construits pour la Coupe du Monde 2002. Les équipes les occupant, à savoir Jeonbuk (Jeonju World Cup Stadium), Suwon Bluewings (Suwon World Cup Stadium), Daejeon Citizen (Dajeon World Cup Stadium) et Jeju (Jeju World Cup Stadium) ont été priés de quitter leur enceinte le temps de la compétition (ou bien largement avant comme c'est le cas de Jeonbuk qui n'a plus disputé un match dans son stade depuis la saison dernière). Incheon devra à son tour quitter son enceinte, le Incheon Football Stadium, pour laisser place à la Coupe du Monde u20. Seul le stade de Cheonan est vacant à l'année et n'a pas nécessité l'expulsion de son propriétaire. De plus, l'hymne de la compétition, interprété par le jeune groupe NCT Dream et intitulé « Trigger the fever » (« Provoquez la fièvre ») s'inscrit parfaitement dans la volonté de l'organisation de faire la fête et d'entraîner tout le pays derrière elle.
Si les clubs locaux peinent à remplir leur stade, la sélection des moins de 20 ans ne devraient pas rencontrer le même problème. Les matchs de préparations annonçaient une tendance forte à voir les Sud-Coréens se rendre au stade pour soutenir la bande à Lee Seung-woo, les chiffres de ventes des places le confirment. Pour le match d'ouverture de samedi face à la Guinée au Jeonju World Cup Stadium, 37 000 places ont d'ores et déjà été vendues. Pour le match face à l'Argentine, le mardi suivant dans le même stade, 16 800 places ont trouvé preneur. La programmation en semaine peut expliquer une baisse des réservations puisque pour le dernier match de poule face à l'Angleterre à Suwon le vendredi 26 mai a déjà fait vendre 32 000 places. En sachant que de nombreuses places seront vendues aux guichets le jour du match, les stades seront loin d'être vides. De quoi rendre jaloux Jeonbuk et les Bluewings qui affichaient, respectivement, une affluence moyenne de 13 000 et 7500 personnes lors de la saison 2016. En revanche, pour les matchs des autres sélections, c'est une toute autre histoire. Les Sud-Coréens ne vont pas se précipiter dans les stades pour voir jouer les jeunes pousses étrangères. Sur les 1,1 million de places mises en vente, seulement 290 000 ont été achetés. Il faudra donc voir jouer la Corée du Sud pour voir une ambiance. En espérant que le pays hôte aille le plus loin possible pour que la fête se poursuive elle aussi.
Guide du tournoi
Parmi les 24 participants à la 21e édition de la Coupe du Monde de la catégorie, il y aura les Européens, plus médiatiques et souvent mieux connus du grand public et il y aura les autres, ceux que les projecteurs ont tant de mal à mettre en lumière. Et parmi ceux-là, plusieurs sont issus des territoires couverts par Lucarne Opposée, certains de leurs joueurs étant fréquemment croisés au détour d’un championnat local ou continental. C’est donc sur ces équipes que nous allons nous focaliser, pour qu’elles n’aient plus de secrets pour vous.
Corée du Sud
Par Baptiste Mourigal
En Corée du Sud, une grande majorité des footballeurs devient professionnelle assez tard, aux alentours de 20 ou 21 ans, si ce n'est un petit peu plus pour certains. Il est donc normal que 50% de la sélection u20 soit composée de jeunes garçons évoluant au niveau universitaire qui auront à cœur de montrer toute l'étendue de leur talent pour attirer le regard des observateurs. Parmi eux, il faudra surveiller Cho Young-wook (Korea University) et Lee Sang-min (Soongsil University). Ce dernier, très apprécié pour son leadership, est le capitaine de cette équipe et pilier de la défense à trois mise en place par le sélectionneur, Shin Tae-yong.
L'autre moitié de l'effectif est composée soit de joueurs évoluant à l'étranger, soit de joueurs ayant intégré le centre de formation d'une équipe de K-League. Certains ont eu la chance de faire leurs débuts professionnels comme c'est le milieu relayeur Han Chan-hee (Jeonnam Dragons). Ayant pris part à 23 rencontres, dont 10 comme titulaires, à seulement 19 ans lors de la saison 2016, Han Chan-hee entamait la saison 2017 comme titulaire avant de rejoindre le camp d'entraînement de la sélection u20. Mais la véritable star de cette sélection est Lee Seung-woo (FC Barcelona). Rapide et technique, ce jeune joueur peut évoluer à tous les postes offensifs mais Shin Tae-yong l'a installé à gauche. Déjà une star en Corée du Sud et appelé à devenir la future attraction de la sélection A, Lee Seung-woo espère bien décrocher un titre mondial avant de passer à l'étape supérieure. L'autre star de l'équipe évolue aussi au FC Barcelona, il s'agit de Paik Seung-ho qui occupe le flanc droit de l'attaque sud-coréenne.
Avec son 3-4-3, Shin Tae-yong mise avant tout sur le point fort de ses joueurs : la vitesse et la technique. Avec un jeu rapide tourné vers l'attaque, les Sud-Coréens essayent par tous les moyens d'imposer un rythme rapide au match et sont constamment en mouvement, proposant toujours une solution au porteur de balle et exploitant au maximum les espaces. En revanche, comme très souvent pour une équipe asiatique, le gros point noir de cette sélection est le physique. Lors des matchs de préparations face à l'Uruguay et au Sénégal, les Sud-Coréens ont été dominés dans ce secteur. Avec une défense qui n'est jamais à l'abris d'une erreur grossière, la Corée du Sud se concentrera donc essentiellement sur l'attaque et son trio Lee Seun-woo – Paik Seung-ho – Cho Young-wook.
Japon
Par Baptiste Mourigal
Deuxième de l'édition 1999, son meilleur résultat, le Japon retrouve la Coupe du Monde u20 après avoir manqué les quatre dernières éditions. Le Japon U20 2017 se présente avec de nombreux talents en son sein, talents qui sont allés chercher la Coupe d'Asie u19 à l'automne 2016. Le premier d'entre eux, à suivre très attentivement, est le jeune milieu offensif du Gamba Osaka, Ritsu Doan. Révélé au cours du titre continental, Ritsu Doan commence à se faire une place dans l'effectif du Gamba et comptabilise déjà trois buts cette saison. Son compère Ryo Hatsuse a pris le même chemin au poste d'arrière gauche. Il devrait être associer à Koji Moyoshi (Kawasaki Frontale). En défense toujours, on retrouvera le central titulaire chez les Kashiwa Reysol, Yuta Nakayama. En attaque, Koki Ogawa (Jubilo Iwata) devrait occuper le poste d'avant-centre. Après avoir débloqué son compteur au niveau professionnel, il profitera de la compétition pour se mettre encore plus en valeur. Il sera associé à Yuto Iwasaki (Kyoto Sanga FC). Enfin, Le monde entier aura aussi un œil sur l'ex-prodige du FC Barcelone, Takefusa Kubo (FC Tokyo). A seulement 15 ans, Takefusa Kubo a déjà fait sa première apparition avec l'équipe première du FC Tokyo lors de la Levain Cup. Il devrait néanmoins se contenter d'un rôle de remplaçant pour cette Coupe du Monde.
Comme tout équipe asiatique qui se respecte, le Japon se base sur un jeu technique et rapide exploitant un maximum les espaces. La clef de leur réussite sera de mettre un maximum de rythme pour déborder leurs adversaires. A l'image de la Corée du Sud, le Japon risque de souffrir physiquement face aux autres sélections, notamment dans la bataille du milieu de terrain. Ils devront aussi essayer de tirer au but plutôt que de toujours chercher la dernière passe.
Nouvelle-Zélande
Par Antoine Blanchet-Quérin
Membre de l’OFC, la domination de la Nouvelle-Zélande reste sans appel dans sa confédération. Champion de l’édition 2016, les Juniors All Whites ont profité du départ de l’Australie dans la confédération AFC pour prendre le flambeau du dominateur. Large vainqueur avec 5 victoires en 6 matchs, les Néo-Zélandais se sont restés muets uniquement contre les Îles Salomon (0-0) au Vanuatu. Le Vanuatu, hôte et second qualifié de la zone OFC, était le finaliste, balayé par des Juniors All-Whites qui ne lui a laissé aucun espoir en finale (5-0). Intouchables sur leur zone continentale, les jeunes de Darren Bazeley voient leur immunité partir dès les compétitions internationales où le niveau est beaucoup trop élevé. Les U-20 NZ ont accusé un lourd bilan depuis 2007 en Coupe du Monde U-20 : neuf défaites et une seule victoire acquise en treize matchs contre de valeureux joueurs du Myanmar (5-1). Une victoire acquise à la maison lors de La Coupe du Monde U-20 de 2015, se déroulant en Nouvelle-Zélande. Terminant meilleur troisième, ils se sont faits sortir par le Portugal 2-1 mais établissaient un record national, celui d’être arrivé en huitième de finale.
L’édition 2017 en Corée du Sud pourrait sourire aux jeunes Néo-Zélandais. Bénéficiant d’un tirage favorable avec le Honduras ou le Vietnam mais tirant les favoris, l’Equipe de France. Le coach des Juniors All-Whites, Darren Bazeley, s’en est réjoui mais est resté humble devant la prestation du Honduras éliminé seulement face aux USA en finale CONCACAF. Le Vietnam pourrait être largement à la portée des Juniors All-Whites, renforcés par une pléiade de joueur à niveau. Ils se prénomment Clayton Lewis, Moses Dyer, Henry Cameron, Logan Rogerson ou Dane Ingham, ils seront tous présents dans le groupe de Darren Bazeley et possèdent déjà des titularisations avec l’équipe nationale de Nouvelle-Zélande. Dane Ingham, nouvel entrant, est arrivé tambour battant à la suite de très belle performance avec Brisbane Roar en Australie. Joueur à sept reprises dans l’élite du football Australien, le jeune U-20 a participé à trois rencontres de Ligue des Champions (ACL). Le 28 mars dernier, lui et son frère Jai étaient appelés à représenter leur nation. Aujourd’hui, le petit frère représentera l’échelon inférieur dans l’aile droite de l’arrière garde des NedZed. Moses Dyer, au milieu, possède plus d’expérience avec les pros NedZed. Appelé à neuf reprises par Anthony Hudson le joueur de deuxième division en Australie à Northcote City FC sera là, aux côtés de son capitaine Clayton Lewis, au palmarès fourni. Vainqueur national et continental avec Auckland City, Clayton Lewis sera encore là pour mener ses hommes sur le terrain, son expérience acquise avec les Navys Blues sera primordiale pour le bien de l’équipe. Michael Woud fait office de revenant, joueur de Blackpool FC en participant à 25 matchs de 2014 à 2017 avec les Seasiders, le talentueux milieu s’est rompu les ligaments croisés lors de sa sélection avec les All-Whites contre Oman. Une année 2015-16 au repos complet, le milieu de terrain revient d’un prêt concluant d’un mois à AFC Telford United où il a pu jouer à trois reprises.
La star néo-zélandaise reste la même : Myer Bevan. Co-meilleur buteur de l’OFC U-20 2017 avec 5 réalisations et le titre de Meilleur Joueur de la compétition, le jeune attaquant s’est montré à la hauteur de son talent. Hébergé sous la Nike Football Academy, Myer Bevan a déjà affronté des jeunes issus de cadors Européens tels que le FC Barcelone, Arsenal FC ou Manchester United où il a inscrit 25 buts. Un talent voire un bijou national dernièrement parti défendre les couleurs canadiennes des Vancouver Whitecaps, avec à la clé un contrat professionnel du haut de ses vingt ans. Les Juniors All Whites sont prêts à défendre leurs couleurs et leur nation, le groupe à l’air au sommet de sa forme et de ses performances. La génération actuelle promet de belles choses pour l’avenir des All-Whites et il le faudra démontrer durant cette Coupe du Monde.
Etats-Unis
Par Antony de Varennes
Les États-Unis U20 arrivent en Corée du Sud avec l'intention d'enfin faire un résultat sur le podium. En effet, leurs meilleures performances remontent à l'année 1989, qui se déroulait en Arabie Saoudite, où est-ce que les Américains avaient récolté une 4e place. L'équipe est très performante en comparaison aux autres années de Coupe du Monde U20. En 2013 en Turquie, les USA avaient terminé la compétition en phase de groupe et en 2015 en Australie, en quart de final. Cette année devrait être la bonne pour les États-Unis qui ont une bonne génération. Effectivement, ils ont remporté pour la première fois de leur histoire, le championnat U20 de la CONCACAF qui avait lieu au Costa Rica de février à mars dernier. Ils ont fini 2e de leur poule à égalité avec le Panama, la seule équipe qui les a vaincus lors du tournoi, mais ont finalement atteint la finale qu’ils ont remportée face au Honduras.
L'équipe qui s'amène en Corée est quasiment la même qu'au Costa Rica avec seulement 5 changements et un total de 13 joueurs venant de club de la MLS. Les départs du groupe sont Jonathan Gonzalez du CF Monterrey, Jeremiah Gutjarh de l'Université de l'Indiana, Coy Craft du FC Dallas et Jonathan Lewis du NYCFC. Les arrivées sont Cameron Carter-Vickers de Tottenham, Derrick Jones performant à l'Union Philadelphie, Gedion Zalalem d'Arsenal, Lagos Kunga d'Atlanta United et Josh Sargent de Saint Louis. Bref, les joueurs européens comme Carter-Vickers et Zelalem sont présents après leurs saisons européennes respectives. À noter l'absence d'un des plus grands espoirs américains, Christian Pusilic maintenant dans l'équipe A américaine. Les joueurs à suivre dans l’effectif américain sont Erik Palmer-Brown, Jonathan Klinsmann, Brooks Lennon, Cameron Carter-Vickers et Gedion Zelalem. Le premier nommé, Erik Palmer-Brown est un défenseur central évoluant au Sporting Kansas City qui a été honoré du titre de meilleur joueur du championnat de la CONCACAF U20. Il est le capitaine de la sélection U20 et a fait partie de l’équipe lors de la Coupe du Monde 2015 U20, il a jusqu’à présent 7 sélections avec les U20. Un autre joueur à surveiller est Jonathan Klinsmann qui a 12 sélections avec les U20. Il est le fils du dernier sélectionneur américain, Jurgen Klinsmann. Meilleur gardien lors du championnat de la CONCACAF, il joue encore dans le circuit universitaire de la NCAA pour l’Université de la Californie. Brooks Lennon est un autre joueur à surveiller qui évolue comme allier/buteur avec 9 sélections pour 4 buts. Il appartient à Liverpool FC, mais évolue en prêt pour le club de MLS, le Real Salt Lake. Il a été nommé sur l’équipe étoile de la CONCACAF. Côté USA, il y aura aussi quelques expatriés à surveiller de près. C’est le cas de Cameron Carter-Vickers d’origine anglaise, mais ayant un père américain qui a notamment joué dans la NBA. Il évolue pour Tottenham et a effectué 6 matchs pour l’équipe première londonienne. Il est un pilier de l’équipe U20 américaine ayant effectué 18 sélections pour cette équipe dont une participation à la Coupe du Monde U20 2015. C’est le cas enfin de Gedion Zelalem, un milieu de terrain d’origine allemande appartenant à Arsenal, mais prêter au VVV-Venlo aux Pays-Bas. Il a 9 sélections avec les U20 et a lui aussi, participé à la Coupe du Monde de 2015. Les Américains affronteront dans le groupe F, l’Équateur qui ne s’est pas qualifié depuis 2011, l’Arabie Saoudite qui ne s’est pas qualifiée également depuis 2011 et le Sénégal ayant été demi-finaliste en 2015. Une élimination en phase de groupe serait un échec.
Costa Rica
Par Grégory Chaboche
Non qualifié en 2015, 2013, 1/8 de finaliste en 2011, 1/4 de finaliste en 2009 (qui reste la meilleure performance des Ticos lors d’une coupe du monde U20), le Costa Rica est depuis confié à Marcelo Herrera. Ancien milieu de terrain argentin de Vélez Sarsfield ou encore de Belgrano, après une petite carrière de joueur, il se tourne vers les bancs et devient alors assistant de Hugo Tocalli a Vélez en 2007, avant de passer au Costa Rica à Alajuelense, en Bolivie, au Real Potosi et de nouveau au Costa Rica à Pérez Zeledón. C’est à la fin de cette aventure que l’ancien adjoint de Carlos Bianchi à Boca a pris les rênes des jeunes Ticos.
Pour cette coupe du monde en Corée du Sud, Herrera a choisi de prendre une majorité de joueurs évoluant au pays (deux joueurs seulement jouant à l’étranger). Pour faire face à un groupe relativement abordable, constitué du Portugal, de l’Iran et de la Zambie. On suivra ainsi avec attention Diego Mesen, défenseur central qui évolue à Alajuelense et a disputé 9 matchs cette saison après avoir déjà disputé une Coupe du Monde, celle des u17 sous la conduite d’Herrera. Marin Jimmy, le jeune attaquant d’Herediano qui a déjà disputé 8 matchs lors du Verano 2017 (1 but) confirmant le talent qu’il avait montré avec Belén et Saprissa, son club formateur. Dernier joueur à suivre, Randal Leal. Attaquant formé à Belén avec qui il a disputé 22 matchs entre 2013 et 2015 (2 buts), il s’est engagé ensuite à Malines et compte 3 sélection en U20 pour 3 buts.
Honduras
Par Nicolas Cougot
Jamais dans l’histoire une sélection de u20 honduriens n’est parvenue à disputer deux Coupes du Monde de la catégorie consécutivement. C’est ainsi que les finalistes du dernier tournoi de la CONCACAF sont devenus des héros locaux. Il faut dire que la bande à Carlos Ramón Tábora a réussi le tour de force de sortir du CONCACAF u20 Championship avec seulement une défaite en 10 matchs disputés (face au Mexique lors du premier tour) et donc une deuxième place après avoir vu la finale s’échapper au terme d’une séance de tirs au but, laissant donc les jeunes Catrachos avec la deuxième meilleure performance de l’histoire de la sélection dans cette épreuve (après les deux titres de 1982 et 1994). De là à nourrir quelques ambitions, il y a un pas. Pourtant, derrière la redoutable équipe de France, le groupe proposé aux Catrachos parait largement à portée, la Nouvelle-Zélande et le Vietnam n’apparaissant pas comme des ogres mondiaux. Une sortie du groupe serait donc déjà un premier pas historique pour la miniH, celle-ci n’étant jamais sortie des groupes en six participations.
Pour cela, le Honduras devra s’appuyer sur quelques individualités. Si il faudra suivre le gardien, Javier Delgado, le défenseur central José García, deux éléments clés dans la campagne de qualification, ou encore l’excellent latéral gauche Wesly Decas (le plus jeune du groupe), deux figures sortent des rangs, une au milieu, une devant. L’attaquant, c’est Douglas Martínez. Après avoir fait ses débuts pros à 16 ans, el Pistolerito a multiplié les apparitions avec le club local de Vida avant d’émigré il y a quelques semaines vers la réserve des New-York Red Bulls chez qu’il avait convaincue lors d’un essai disputé courant 2016. Pour ses débuts avec la franchise américaine, Douglas Martínez en a profité pour s’offrir un but, conséquence sans aucun doute des multiples conseils qu’il a reçu de son idole, la légende hondurienne Carlos Pavón (meilleur buteur de l’histoire de la sélection), qu’il a côtoyé à Vida. Le milieu, c’est probablement la plus belle pépite de la sélection. Formé à Olimpia, son club qu’il a rejoint à 13 ans, Carlos Pineda est un garçon à la tête bien faite. Sous son visage enfantin se cache un étudiant qui aspire à obtenir son diplôme d’ingénieur en informatique et surtout un manieur de ballon sans pareil. Celui qui voue une admiration pour Messi et Rakitic a ainsi rapidement été surnommé l’Iniesta hondurien par le coach qui l’a lancé, Héctor Vargas pour sa capacité à ne jamais perdre la balle. Il sera sans aucun doute le maître à jouer de ces jeunes u20 avides d’exploits historiques. Il sera évidemment l’un des joueurs à suivre avec attention.
Mexique
Par Diego-Tonatiuh Calmard
Une finale perdue en 1977 et une médaille de bronze acquise en 2011 face à la France. Voici le seul palmarès de la sélection mexicaine lors des Mondiaux U-20, alors qu'elle compte deux Mondiaux U-17 glanés récemment. Sans futur star annoncée, el "Mini-Tri" doit justement jouer sur le fait qu'il ne part pas favoris pour tenter un coup. L'objectif étant, avant même de finir champion, de faire éclore de jeunes pousses aux yeux des observateurs du monde entier. Troisième, 1/8ème de finaliste puis éliminé au premier tour. La lente dégringolade de la sélection mexicaine U-20 ne se reflète pas que dans la perte de talents mais aussi dans les résultats. Certes, le Mexique s'est toujours fait une spécialité du Mondial U-17, remporté en 2005 et 2011. Mais la génération suivait pour la catégorie supérieure et l'effectif présentait tout de même de belles pépites. Cette année, pas de Carlos Vela, Giovani dos Santos, Omar Esparza, Carlos Fierro ou encore de Jorge Espericueta.
Et c'est peut-être cela qui fait la force de la sélection mexicaine cette année. Une sélection homogène avec peu de star annoncée pour faire de l'ombre à ses coéquipiers. Dans le groupe, peu de joueurs promis à un avenir comme ce pu l'être pour Giovani dos Santos et Carlos Vela. Ce que l'on retient, c'est que l'attaque est formée en grande partie par des joueurs du Santos Laguna. Ronaldo Cisneros, meilleur buteur du tournoi qualificatif pour le Mondial - le Championnat U-20 de la CONCACAF- est là pour recevoir les centres d'Eduardo Aguirre ou les passes d'Uriel Antuna, qui possède aussi une bonne frappe. Mais dans un groupe B formé par l'Allemagne, toujours là pour sortir de bons joueurs et le Venezuela, qui possède de nombreuses pépites, la tâche sera rude. La victoire face au Vanuatu, dès le début du tournoi, parait donc obligatoire pour espérer passer le premier tour.
Le joueur à suivre : Édson Álvarez, 19 ans, Défenseur central. Tigres-América, finale retour du tournoi Aperutura 2016. 4ème minute de la prolongation. Sur un corner, le numéro 282 délivre l'América. Tout juste entré en jeu, Édson Álvarez, à peine 19 ans, vient de se révéler à la face du football mexicain. Depuis, le jeune défenseur central enchaine les bonnes prestations avec l'América et est désormais quasiment titulaire dans le club où la pression est la plus forte au pays Aztèque. Certains observateurs tentent même une comparaison : Franz Beckenbauer. En effet, ses ressorties de balle en font un défenseur central élégant, technique et intelligent. Alors si déjà il pouvait être le nouveau Rafael Marquez, on serait content...
Argentine
Par Nicolas Cougot
Depuis sa première participation à une Coupe du Monde de la catégorie jusqu’à sa dernière apparition, en 2015, l’Argentine a pris le temps de devenir l’une des plus grandes nations dans cette catégorie d’âge, décrochant six titres mondiaux, couronnant des Diego Maradona, Javier Saviola, Leo Messi et autres Kun Agüero. Mais ça, c’était avant. Car si l’Argentine continue de produire d’énormes talents, au niveau de sa sélection, les résultats ne cessent de chuter, la victoire lors du Sudamericano 2015 n’étant finalement qu’un accident de parcours. Depuis 10 ans, l’Argentine tombe. Incapable de se qualifier aux Coupes du Mondes de 2009 et 2013, éliminée dès le premier tour en 2015, incapable de gagner le moindre match dans un groupe composé du Ghana, de l’Autriche et de Panamá (et donc largement à sa portée), la jeune Albiceleste s’est qualifiée cette année sur un malentendu, sauvée par le raté du Brésil lors de la dernière journée d’un Sudamericano qu’elle a subi plus que maîtrisé. Bien évidemment, cette longue chute de son piédestal n’est pas le fruit du hasard, elle est la conséquence d’années de mauvaise gestion des équipes de jeunes, d’absence de cohérence et de projet pour aider au développement des talents argentins. 2017 n’échappe pas à la règle. Si on est loin de la mascarade que fut la préparation des JO 2016 (soldés par le pire résultat d’une formation albiceleste depuis les Jeux de Tokyo en 1964), la gestion du cas Barco, convoqué mais jamais apparu en sélection, la faute au président d’Independiente, et accessoirement numéro 2 de la fédération, ne voulant pas priver son club de sa pépite lors de la réception du Racing, montre encore le peu de considérations pour cette sélection, jusqu’aux sommets de la pyramide.
Alors qu’espérer de cette Argentine ? A défaut de collectif – sait-on jamais, Claudio Úbeda arrivera peut-être à trouver un moyen de faire prendre la mayonnaise –, on espère donc voir quelques individualités se mettre en évidence. On attend ainsi beaucoup des Pinchas Santiago Ascacibar, Juan Foyth, Lucas Rodríguez, de la pépite de San Lorenzo, Tomás Conechny, l’une de nos pépites du Mondial U17 chilien, ou encore du diamant de Newell’s aujourd’hui en Espagne Ezequiel Ponce et on espère continuer de s’enthousiasmer sur celui qui est appelé à être la star de cette sélection, l’attaquant du Racing Lautaro Martínez. Une fois encore, du talent à chaque ligne mais une cohérence collective à trouver. Dans un groupe composé de la Corée du Sud, pays hôte, de la Guinée et de l’Angleterre, le bricolage ne sera pourtant pas permis.
Venezuela
Par Nicolas Cougot
La cohérence, le travail collectif et le sérieux, ils sont à trouver du côté de la jeune Vinotinto. La belle révélation du dernier Sudamericano a tout pour être l’équipe à suivre de près, elle est le portrait craché du poil à gratter qu’aucun suiveur lointain du continent sud-américain ne pouvait attendre. Car si le Venezuela ne dispose pas de son armoire à légende sur laquelle l’Argentine se repose par exemple, si le Venezuela n’excite pas les imaginaires comme bien d’autres pays sud-américains, le groupe de Rafael Dudamel est probablement l’un des plus équilibrés du continent. A l’image de son sélectionneur, qui a totalement redressé une sélection A aux abois, le Venezuela vit un nouveau cycle avec ses jeunes et dispose de nombreux talents. Si ces talents parviennent à dépasser l’émotion que suscite une deuxième qualification de l’histoire pour une Coupe du Monde de la catégorie, huit ans après la génération huitième de finaliste des Salomón Rondón, elle peut sortir d’un groupe qui lui offre deux géants, l’Allemagne et le Mexique et être la révélation de la compétition.
Les talents sont en effet nombreux dans cette sélection. Il y a les joueurs déjà connus en Europe, Adalberto Peñaranda et Yangel Herrera, il y a ceux qui évoluent déjà en Europe comme Ronaldo Peña, puis il y a les diamants. Les deux plus beaux sont sans doute encore les moins connus du grand public (même si les habitués de LO les connaissent désormais par cœur). Wuilker Faríñez est le premier des deux. Devenu pro à 14 ans, placé dans les buts à 16 ans, le gardien de Caracas a ébloui lors de la campagne de Libertadores de son équipe. Elu meilleur gardien du championnat, il est déjà détenteur du record d’invincibilité en championnat et a été appelé en 2015 chez les A pendant la Copa América puis en 2016 où il y a fait ses premiers. A tout juste 19 ans, il est désormais titulaire en A et représente l’avenir du Venezuela à ce poste, détenteur d’un talent sans limite. La Coupe du Monde de la catégorie sera sans aucun doute l’occasion pour lui de se montrer davantage aux regards des recruteurs européens. L’autre pépite joue devant et se nomme Yeferson Soltedo. Auteur de 52 buts en 67 matchs de première division, la fusée de Zamora a montré son talent en Libertadores, déjà fait ses premiers pas chez les A et a déjà pris ses marques au sein de l’excellente équipe de Huachipato, faisant partie de cette jeune garde que le Chili apprend à découvrir et à apprécier. Il est lui aussi l’avenir du pays à son poste, un autre diamant brut.
Equateur
Par Nicolas Cougot
Avec deux participations à une Coupe du Monde (et deux huitièmes de finale en 2001 et 2011), l’Equateur souffre également d’un déficit de reconnaissance sur et au-delà du continent sud-américain. Pourtant, à l’image de ses clubs, notamment Independiente del Valle, le travail réalisé auprès des jeunes commence à porter ses fruits (lire Coupe du Monde 2018 : non, les défaites de l’Argentine et du Brésil ne sont pas des accidents). Car depuis 2008, l’ensemble des clubs de l’élite équatorienne se voit imposé d’aligner au minimum un jeune sur le terrain pendant 45 minutes. Cette réforme, d’abord difficile à mettre en place auprès des grands clubs du pays, a bouleversé la politique de formation. C’est ainsi que l’Equateur a progressé chez les jeunes, que ses clubs sont de plus en plus performants sur le continent (Independiente del Valle, finaliste de la dernière Libertadores avec ses joueurs issus du centre le démontrant). C’est ainsi que la miniTri a été jusqu’à jouer le titre d’un Sudamericano qu’elle organisait cette année, battue en « finale » par l’Uruguay. A l’image du Venezuela, la sélection de Javier Rodríguez, l’un des techniciens les plus renommés au pays auprès des jeunes (il avait déjà qualifié les u17 à leur deuxième Coupe du Monde de la catégorie en 2011 qu’il avait envoyé en huitièmes de finale, éliminé par le Brésil de Marquinhos), va devoir jouer libérer pour sortir d’un groupe qui apparait largement à sa portée.
Du côté des joueurs, on suivra une fois encore avec attention les deux étoiles de la sélection : Pervis Estupiñán, lancé chez les pros de la LDU par Luis Zubeldia alors qu’il avait tout juste 17 ans et la merveille d’Independiente del Valle, Bryan Cabezas qui a profité de l’énorme parcours en Libertadores pour s’envoler découvrir l’Europe. Mais se focaliser uniquement sur ces deux joueurs, que les habitués de LO connaissent déjà, c’est aussi oublier qu’à leurs côtés, il y aura d’autres grands talents. C’est le cas par exemple de José Gabriel Cevallos, gardien comme sa légende de père, d’Hernán Lino, rapide attaquant qui a fait beaucoup parler de lui lors du dernier Sudamericano, de Washington Corozo, l’un des six représentants d’Independiente del Valle, c’est enfin le cas de Jordan Sierra, révélation du dernier championnat et déjà dans le viseur de clubs comme Manchester City et l’Ajax (duquel il serait le plus proche). Javier Rodríguez dispose d’un groupe homogène et de qualité, vice-champion d’Amérique du Sud qui a tout pour se hisser en huitièmes, l’objectif affiché par la miniTri.
Uruguay
Par Jérôme Lecigne
La Celeste arrive confiante en Corée après son titre continental décroché en février en Equateur. Attention d'ailleurs à l’excès de confiance, dans un groupe relevé, ou chaque match sera important. Les erreurs se paient chères, on l'a vu contre la Corée du Sud en amical. L'effectif est également stable avec la sortie de Diego Rossi de Peñarol et de Sant'Anna en défense, mais l'arrivée de Federico Valverde.
Dans les cages, Mele conserve la confiance du coach. Il est bon sur sa ligne, vif dans ses sorties. Il n'a pas fait beaucoup d'erreur jusqu'à présent, même au sein de son club Fénix. En défense, on devrait retrouver la charnière Bolso Rogel/ Viña, le premier étant une véritable tour de contrôle. Sur les côtés, plusieurs options dont surtout Mathias Olivera, joueur fantôme d'Atenas de San Carlos (il n'y a jamais joué et n'y jouera jamais, on en reparlera plus loin). Il est lui aussi formé au Nacional.
Attention, la vraie force de l'Uruguay, c'est le milieu. Et là, ça envoie du rêve, de la passe, de la course, de la création, de l'art. Bentancur tout d'abord à la récupération, accompagné de Waller côté droit. Le premier est titulaire à Boca, vient d'être vendu à la Juventus de Turin. Excusez du peu. Le second continue de faire rêver tout Colonia mais plus pour très longtemps. Autour, on va voir graviter la crème de la crème de cette coupe du monde. Federico Valverde, 18 ans, au Real de Madrid, il s'est déjà imposé dans les équipes de jeune après seulement un an. Milieu relayeur. Devant, Nicolas De La Cruz, petit frère de Carlos Sanchez, il est le 10 de cette équipe. Et un frisson vous parcourt l’échine quand il caresse la balle. A suivre également Marcelo Saracchi, dont on parle moins mais qui est, sur son côté gauche, un excellent ailier, pouvant jouer en défense ou au milieu. En attaque, on devrait assister à quelques changements. Amaral a terminé meilleur buteur du tournoi sud-américain, il faisait déjà partie de l'équipe ayant perdu en finale contre la France lors de la dernière édition. Mais il n'a pas joué depuis février au football, des suites d'un conflit entre son club et son agent, qui « possède » en quelque sorte le joueur. Il n'a jamais réussi, que ce soit avec Lasarte ou avec Munua, à s'imposer au Nacional. Il devra prouver sa forme avant de jouer. D'autant plus qu'il aura face à lui de très bons joueurs. Nicolas Schiappacasse a été acheté il y a un an par l'Atlético Madrid, club au sein duquel il vivote avec l'équipe B. C'est un très bon attaquant, vif et rapide, ayant un bon sens du but. Joaquin Ardaiz arrive derrière avec un nouveau statut de crack qu'il devra assumer. Après six bons mois fin 2016 avec Danubio, il a été acheté par un groupe d'investisseurs anglais pour 3 millions d'euros puis prêté à nouveau au même Danubio. Depuis, il semble avoir marqué le pas.
C'est tout l'ambivalence de cet Uruguay Sub-20. On y trouve des joueurs qui appartiennent déjà à des grands clubs ou des joueurs appartenant à des investisseurs. Souvent, ces joueurs ne jouent plus au plus haut niveau uruguayen mais dans les équipes de jeunes européennes, ou pire, plus du tout comme c'est le cas d'Amaral et de Olivera, propriétés de leur agent en attendant une éventuelle grosse performance lors de cette coupe du monde. Il faudra faire attention à conserver l'équilibre entre football, performance, plaisir et contrat. Ce ne sera pas toujours simple.
Zambie, Sénégal, Guinée et Afrique du Sud
Par Pierre-Marie Gosselin
Coup de cœur de LO, la Zambie risque d’en surprendre plus d’un pendant cette coupe du monde. Les Chipolopolos junior (boulet de cuivre) arrivent en Corée avec le statut de champion d’Afrique. Une première dans la catégorie pour ce petit pays, coincé entre la RDC et le Zimbabwe et l’Angola aux portes de l’Afrique australe. Le contexte de la dernière CAN Junior disputé en Zambie, est un des arguments principaux de notre choix de cette équipe Zambienne comme l’outsider le plus sérieux venu d’Afrique. Devant l’Afrique du Sud, le Sénégal et la Guinée qui sont pourtant des nations de foot plus importantes.
L’ancienne colonie britannique (Rhodésie du Nord) n’avait jamais organisé de CAN jusque-là. Donc, même s’il ne s’agissait que de jeunes U20, les grands plats ont été servis pour que la fête soit totale. Quasiment une année entière à se préparer autour du coach local Beston Chambeschi, pour arriver avec l’ambition de gagner. Et le moins que l’on puisse dire est que la mission a été réussie. Et avec la manière ! 13 buts marqués, 2 encaissés, une leçon de football donnée aux Maliens pourtant favoris du tournoi (6-1) et une compétition dominée de bout en bout sans jamais vraiment être en danger. Le tout devant un stade national plein à craquer pour chaque match, et des supporteurs enthousiastes dès les premières minutes de la compétition (« Our Land, our Country, our cup »). Beaucoup d’attentes étaient placées dans ces jeunes joueurs. Ils ont vaincu sans trembler, avec un esprit de groupe qui sera assurément une attraction de ce mondial junior.
Voilà pourquoi, seulement quelques semaines après cette CAN, et dans un groupe plutôt abordable (Portugal, Costa Rica et Iran), les Zambiens peuvent légitimement ambitionner de sortir de leurs poules, et pourquoi pas de réaliser un exploit contre une grosse nation du football. Tout le monde au pays suivra leurs performances, et rien que pour leur permettre de faire une grande fiesta, une victoire de prestige est obligatoire. Le premier match est contre le Portugal, nation de Cristiano Ronaldo, l’idéal pour se mettre dans le bain avant de rêver d’Argentine, de France, d’Allemagne, d’Italie, etc...
Leur style de jeu est direct et plutôt restrictif. Mais les excentrés se projettent tellement vite vers l’avant, que cela refroidira les velléités de leurs adversaires. Si en plus ils se mettent à presser haut, nul doute que le buteur Patson Daka aura l’occasion de briller. Patson Daka, c’est justement la star de l’équipe. Élus meilleur joueur de la dernière CAN, il a rejoint dans la foulée l’écurie Red Bull à Salzburg. Il a pu prendre part à la fin de l’UEFA Youth League. 1 but en demi contre le Barça, un contre le Benfica en finale, et déjà un titre en Europe après seulement 66 minutes passées sur le terrain. Un potentiel MVP si son équipe va loin dans la compétition. Il n’est pas le seul joueur à surveiller, ses compères de l’attaque Chelufya et Fashion Sakala vont avaler les kilomètres sur leurs côtés (ce dernier a, lui aussi, rejoint l’Europe et le Spartak Moscou en Russie après la CAN). Emmanuel Banda va assurer le travail de l’ombre au milieu. On ne se risque pas trop à dire qu’il ne restera pas longtemps dans son petit club d’Esmoriz au Portugal. Ceux qui suivent le football africain avec assiduité savent que la Zambie est en plein progrès. Que ce soit au niveau des infrastructures et des clubs, le pays avance sans faire de bruits. Puis, l’esprit qui anime cette équipe va au-delà du terrain de foot depuis le tragique accident d’avion qui avait anéanti l’ensemble des joueurs de la sélection nationale en 1993. Ce n’est pas Hervé Renard qui dira le contraire... Le stade de Lusaka qui a accueille la CAN s’appelle d’ailleurs « Heroes National Stadium » en leur hommage. Ce ne seront pas 11 joueurs qui seront sur le terrain, mais toute une nation en mission pour la réussite de son équipe. Et ça peut faire une grande différence dans un mondial junior qui ne fait pas déplacer les foules.
Respectivement deuxième et troisième de la CAN, Sénégal et Guinée, les deux équipes s’étaient affrontées en demi-finale avec une victoire 1-0 pour les Lions de la Teranga, ont des profils assez similaires. Des joueurs techniques et rapides devant, de la masse et de la solidité derrière, et des joueurs hybrides au milieu de terrain qui collent parfaitement avec les exigences du football moderne. Les deux équipes peuvent légitimement prétendre à quelque chose dans ce tournoi aux vues de leurs niveaux, malheureusement leurs poules ne permettent pas d’afficher les mêmes ambitions.
Le plus mal loti sera le Syli junior. Commencer contre l’organisateur Sud-Coréen, puis se frotter à l’Argentine et l’Angleterre, franchement ce n’est pas simple. Sortir de la poule serait un bel exploit, mais avec les meilleurs 3èmes repêchés, pourquoi pas... Quelques joueurs sont à suivre du côté guinéen, notamment le milieu Oumar Touré qui joue déjà du côté des équipes de jeunes de la Juve. Il devrait former une paire redoutable avec Morlaye Sylla au milieu du terrain. Devant, c’est Mohammed Aly Camara qui devrait occuper le rôle du buteur, au côté du joueur qui évolue avec la réserve Bastia Jules Keita. Mais plus que des individualités, le Syli est un véritable groupe. L’essentiel des joueurs et l’ossature de l’équipe se connaissent bien, car ils sont partagés entre les 3 grands clubs du pays (AS Kaloum, Horoya AC et Hafia), ajouté à une longue préparation suite à leur qualification, ils seront à la hauteur de l’événement.
Le Sénégal, qui a perdu en demi-finale il y a deux ans, a obtenu un tirage beaucoup plus clément que son voisin Guinéen. Avec les USA, l’Équateur et l’Arabie Saoudite, les lionceaux devraient sortir de leur poule sans encombre. Surtout avec leur défense de fer, et leur axe central qui parait infranchissable. Ils ont également la chance de pouvoir s’appuyer sur un sélectionneur d’expérience avec Joseph Koto. Il était déjà de l’aventure avec la génération précédente en Nouvelle-Zélande. Ainsi, il connaît le chemin jusqu’au demi-finale. Le Brésil ne sera pas là pour lui offrir une revanche (ils s’étaient fait battre 5-0), mais ramener une médaille suffira largement à oublier cette mésaventure et à faire de lui un héros à Dakar. Un joueur est à surveiller de près côtés lionceaux. L’attaquant Ibrahima Niane, meilleur buteur de la ligue 1 sénégalaise. Son départ pour le FC Metz est déjà acté pour la saison prochaine grâce à leur partenariat avec son centre de formation génération foot. Après Diafra Sakho, Sadio Mané et Ismaïla Sarr, la filière à encore de beaux jours devant elle. À suivre aussi le milieu de terrain Krepin Diatta qui avait impressionné tout le monde à la CAN. Il devrait encore illuminer le jeu de son équipe. À noter également la présence Ibrahima Baldé, petit frère de Keita Baldé qui a brillé cette année avec la Lazio. Cette équipe sénégalaise à de nombreux atouts pour briller dans ce tournoi, et devrait avec la Zambie, faire la fierté de l’Afrique pendant cette compétition.
Tombée dans une poule difficile, l’Afrique du Sud risque d’avoir du mal pendant cette compétition. Mais cette génération sud-africaine possède un joueur au talent exceptionnel : Luther Singh. L’attaquant qui évolue aujourd’hui du côté de la réserve de Braga au Portugal est une pépite façonnée au centre de formation « Stars of Africa » pendant 7 ans. Il a pris les chemins de l’Europe en septembre dernier en évoluant en deuxième division suédoise. Suite à sa très bonne CAN, il a déjà été convoqué avec les Bafana Bafana, et est même rentré en jeu contre l’Angola en match amical. Il peut être une des attractions du tournoi si son équipe parvient à s’extirper d’un groupe avec le Japon, l’Uruguay et l’Italie.