Début du groupe B au Preolímpico. Pendant que le Chili tombe d’entrée, l’Argentine offre une nouvelle prestation indigne et sauve un point.

Guide du tournoi

C’était un peu le duel des pays en crises qui ouvrait le groupe B. Entre un Pérou à la dérive depuis que son dernier rêve mondial s’est envolé et un Chili qui se cherche encore un/des projet(s), on savait déjà que le perdant enterrerait le moindre espoir de qualification. Et à ce petit jeu, ce sont les Chiliens qui repartent avec leurs doutes et leurs regrets. Regrets car la Roja a dominé son voisin du nord, est souvent tombée sur un excellent Diego Romero, aurait pu/dû bénéficier d’un penalty qui aurait sans doute tout changé et s’est faite piéger sur la seule véritable opportunité péruvienne, un joli jeu en pivot de Guillermo Larios qui trouvait un autre entrant, Francisco Flores dont l’enchaînement ne laissait aucune chance à Reyes. Trop maladroit, le Chili était ainsi voué à connaître la défaite d’entrée, son prochain rendez-vous face à l’Uruguay qui précèdera un choc face à l’Argentine s’annonce d’ores et déjà décisif pour espérer quoi que ce soit dans ce groupe.

L’espoir, il est immense en Argentine lorsque l’on se pose devant la liste mise à disposition de l’Albiceleste. Il est surtout aussi grand que le niveau de déception que génère cette équipe dirigée par Javier Mascherano. Face au Paraguay, dans un match haché et parfois brutal, l’Argentine n’a une fois encore pas montré grand-chose, se créant très peu d’opportunités et se retrouvant finalement menée en milieu de second acte sur un penalty d Diego Gómez. Incapable de générer du jeu, avec un Thiago Almada totalement isolé dans un milieu sans complémentarité, l’Argentine de Mascherano s’en est remis à ses entrants, en particulier Luciano Gondou pour sauver le point du nul. Mais pendant que sur les rives ouest du Río de La Plata on se convainc que la sélection a outrageusement dominé le match, que son sélectionneur est persuadé qu’il a perdu deux points – expliquant que son équipe a eu trois au quatre occasions claires de but en première période quand les faits lui donnent tort, on évitera soigneusement de rappeler que le but de Gondou aurait sans doute été refusé si le VAR était en place, l’attaquant d’Argentinos paraissant hors-jeu, mais surtout que cette sélection, déjà dépassée au Sudamericano, peu emballante à la Coupe du Monde U20 à laquelle elle fut invitée plutôt que qualifiée, montre encore et toujours le même principal problème : elle n’est aucune idée claire de jeu. Peu de personnes ne semblent s’en inquiéter aux pays, sans doute persuadé que le talent individuel est suffisant pour décrocher une place à Paris. Et pourtant, une fois encore, le chemin parait incroyablement long.

Photo : JUAN CARLOS HERNANDEZ/AFP via Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.