On connait désormais l’affiche des demies et celles des matchs de classement. Retour sur une troisième et dernière journée de la phase de groupes riche en émotions.
Groupe A : Les Bleuets sur le fil
Journée décisive dans le Groupe A avec de l’enjeu dans les deux rencontres, la première, entre Costa Rica et Arabie saoudite influant directement sur la revanche de la finale 2022. Autant le dire, le premier acte entre Ticos et Faucons saoudiens ne restera pas dans les annales. Peu d’idées, peu d’envie parfois, on n’a tout simplement pas eu la moindre véritable occasion à se mettre sous la dent. Tout devait donc se décider au cours du deuxième acte pensait-on. Il a pourtant encore fallu attendre notamment la dernière partie de la rencontre avec finalement une lente montée en puissance des Saoudiens qui se sont montrés dangereux à plusieurs reprises mais ont soit buté sur une Lezcano qui s’est rapidement mué en homme du match, soit pêché par maladresse. Tout devait donc se jouer aux tirs au but, moment choisi par Lezcano pour continuer de briller mais également par Mohammed Al-Absi pour imiter son homologue. Le Costa Rica a ainsi flanché, l’Arabie saoudite prenait alors le point de bonus qui lui offrait une première place temporaire.
Temporaire car on savait que tout allait se jouer entre France et Venezuela pour décider du classement final du groupe. La revanche de la finale 2022 n’a pas déçu, offrant une réelle intensité et surtout continuant d’afficher les lacunes déjà mises en évidence côté Bleuets : une grande fébrilité défensive, symbolisée par Mamadou Sarr, systématiquement pris dans son dos ; un manque de densité au milieu, Warren Zaïre-Emery ne pouvant palier tous les espaces, encore moins dans un milieu densifié par le Venezuela et agressif au pressing. Alors les Bleuets se sont englués, peinant à se montrer dangereux si ce n’est la combinaison Ben Seghir – Yoro qui voyait le Lillois buter sur Benitez. Pire, le piège tendu par la Vinotinto s’est refermé. Sur le contre qui suivait, Housni laissait filer son adversaire, un trois contre trois était parfaitement géré par le Venezuela et Romero pouvait ouvrir la marque. Dès lors, les Bleuets se sont heurtés à leurs limites, celles d’un manque de créativité dans l’entrejeu, les hommes de Diomède abusant de tentatives individuelles, et d’une défense en rien rassurante, le Venezuela s’offrant finalement les meilleures situations, les gâchant souvent par mauvais choix. Mais le temps défilait et l’écart n’était pas creusé. La Vinotinto sentait tout de même le danger et finissait par se replier quelque peu. Grave erreur. Sur l’une des seules fautes d’inattention, Aiki s’échappait côté droit, au bout de l’occasion, le capitaine exemplaire Mathys Tel arrachait un nul aux grandes conséquences : la France s’offrait la première place, synonyme de demi-finale, et envoyait le Venezuela dans un match de classement. La fin était alors tendue, les Bleuets tenaient leur séance de tirs au but qu’ils remportaient notamment grâce à un excellent Justin Bengui Joao et pouvaient alors suivre leur capitaine dans une belle joie partagée avec le public.
Groupe B : Australie et Mexique dans le dernier carré
Par Jordan Bozonnet
Les Olyroos se sont imposés deux buts à zéro contre le Mexique pour cette troisième et dernière journée de phase de groupes. Une victoire qui leur permet de terminer en tête de leur groupe et de filer directement en demi-finale. Le Mexique, quant à lui, termine meilleur deuxième et jouera la France pour une place en finale. Rien ne laissait présager une telle issue pour l’Australie. Défaits aux tirs au but lors de leur match d’ouverture face au Qatar dans une rencontre très compliquée à manœuvrer, les hommes de Tony Vidmar ont su réagir par la suite grâce à deux victoires dont celle contre le Mexique, deux buts à zéro, dans un match qu’ils ont su maîtriser dans tous les compartiments du jeu. « Nous nous sommes beaucoup concentrés sur nous-mêmes en veillant à ce que notre équipe soit bien en place, tant offensivement que défensivement, a déclaré le sélectionneur australien à l’issue du match. Nous savions que ce serait une bonne équipe en face, c'est pour cela que nous sommes venus à ce tournoi. Nous avons besoin de jouer contre des adversaires comme celui-ci ». Solide derrière, la différence s’est faite grâce à Marlee François (Bristol City) pour le but du break en fin de match, superbement servi par l’entrant Garang Kuol (Newcastle). Le Mexique, de son côté, termine meilleur deuxième tous groupes confondus et affrontera la France en demi-finale avec un petit arrière-goût amer dans la bouche : « Nous sommes déçus du résultat », a réagi Raul Chabrand, le sélectionneur du Mexique. « L'Australie est une bonne équipe, elle a fait un très grand match. Maintenant nous allons suivre les autres matchs et corriger ce qui n'allait pas aujourd'hui ».
Dans l’autre match de ce groupe, la Sélection de Méditerranée, intéressante dans ce qu’elle proposait depuis le début du festival malgré deux défaites, jouait le Qatar dans un match sans réel enjeu si ce n’est sauver l’honneur de ce noyau de jeunes joueurs issus du bassin méditerranéen. Pari réussi avec une victoire un but à zéro pour les hommes du sélectionneur Nordine Assami, réjouit au coup de sifflet final : « C'est une victoire symbolique pour nous. On avait à cœur de démontrer qu'on n'était pas très loin du niveau international. Le discours était de ne jamais lâcher et avec beaucoup d'application on a réussi à décrocher une première victoire dans ce tournoi ». Même satisfaction du côté de Ugo Bertelli, milieu de terrain de la Sélection de Méditerranée : « On a un sentiment de fierté ce soir pour la première victoire de notre équipe qui a été créée en peu de temps. On a eu que quelques entraînements pour apprendre à se connaître. La victoire et le fait de terminer troisième du groupe est l'aboutissement de notre travail durant cette semaine ». Une belle histoire qui se terminera par un match de classement ce jeudi contre le Japon. Une dernière occasion de se faire remarquer.
Groupe C : Panamá s’invite à la fête
Dernier groupe à jouer, le C définissait ainsi les affiches finales. Si la première rencontre du mardi opposait deux formations assurées de ne pas entrer dans le dernier carré, elle conditionnait quelques matchs de classement. Entre un Japon, toujours intéressant sur le plan collectif, mais parfois trop prévisible et manquant d’inspiration dans les zones d’intérêt, et une Côte d’Ivoire dont la belle prestation en ouverture n’a été finalement qu’un mirage, tout s’est joué sur une récupération haute qui a permis aux Éléphants d’ouvrir rapidement la marque, et une belle passe en profondeur en deuxième période qui leur a offert un court succès après une belle égalisation nippone sur coup franc. Pour le reste, peu de situations à se mettre sous la dent pour les Samurai Blue et quelques tentatives plus ou moins bien gérées par une Côte d’Ivoire qui prend finalement la deuxième place mais laisse quelques regrets au regard de l’impression collective dégagée du premier match mais jamais retrouvée depuis.
Si la Côte d’Ivoire prend la deuxième place, c’est aussi parce que la « finale » du groupe a permis à Panamá de décrocher la première. Il fallait un point aux Canaleros pour s’assurer de remporter le groupe au coup d’envoi d’un match qui s’annonçait prometteur face à un Maroc plutôt séduisant lors de la journée précédente. Si nombreux étaient ceux qui pensaient que les hommes de Jorge Dely Valdes allaient verrouiller la rencontre, le onze de départ et l’organisation panaméenne ont vite répondu par le contraire. Emmenés par un Ángel Orelien redevenu le maître à jouer qui avait tant séduit l’an passé, les Canaleros ont totalement contrôlé la rencontre, même s’ils se sont mis tous seuls en danger en concédant bêtement l’ouverture du score d’entrée de partie. Reste que sans jamais paniquer, Panamá s’est installé dans la rencontre, dominant outrageusement le second acte, et revenant logiquement au score sur un coup franc surpuissant de son magnifique meneur de jeu. Le Maroc tentait tant bien que mal d’aller chercher une victoire sur le fil, mais ne se montrait pas suffisamment dangereux pour perturbe une sélection panaméenne qui n’a cessé de monter en puissance au fil des rencontres et qui s’adjugeait même le point de bonus à l’issue d’une palpitante et interminable séance de tirs au but. Et peut aller désormais défier une autre formation en progrès constant sur ce tournoi, l’Australie, pour une demi-finale qui s’annonce bien difficile à pronostiquer.
Les affiches du tour final
Matchs de classement, jeudi 15 juin
11e et 12e places : Costa Rica – Qatar, 14 heures
9e et 10e places : Sélection de Méditerranée – Japon, 18 heures
7e et 8e places : Maroc – Venezuela, 14 heures
5e et 6e places : Côte d’Ivoire – Arabie saoudite, 18 heures
Demi-finales, vendredi 16 juin
Demi-finale 1 : Australie – Panamá, 14h30
Demi-finale 2 : France – Mexique, 18 heures
Photos : Jordan Bozonnet