Au terme d’une finale face au Mexique qu’il a totalement écrasée, Panamá s’adjuge le Revello. L’Australie complète le podium.

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Il y a toujours un parfum particulier à l’heure d’aborder une « petite finale ». Doit-on la jouer à fond ? Faire tourner ? Cette deuxième solution a été celle choisie par la France quand l’Australie a préféré l’entre-deux. Sur le terrain, si les Bleuets de Bernard Diomède ont un temps paru trouver un équilibre collectif qui leur avait tant manqué en repassant à une défense à quatre, l’Australie a finalement rapidement pris le match en main, ne concédant aucune occasion dangereuse et jouant à son rythme, comme elle a su l’imposer à chacun de ses adversaires jusqu’ici. C’est alors assez logiquement que les Olyroos ont pris de l’avance. D’abord sur un coup franc d’Alou Kuol repoussé par Justin Bengui Joao dans les pieds de Jake Hollman, ensuite sur une énorme boulette du portier français qui a profité à Kuol pour offrir à Louis D’Arrigo le but du break. Menée 2-0 à la pause, sans aucune occasion à se mettre sous la dent, la France a alors lancé ses facteurs X. Malheureusement pour elle, si les entrées de Mathys Tel et Eliesse Ben Seghir ont un temps semblé pouvoir changer les choses, rapidement le déséquilibre observé en début de tournoi et réapparu et a fini par plomber des Bleuets plus souvent proche du 0-3 que de la réduction de l’écart. C’est donc en toute logique et toujours sans jamais donner l’impression d’avoir à forcer que les Olyroos s’imposent et prennent la troisième place du tournoi.

Un message posté par le Président de la République en personne, saluant un « titre historique pour le football panaméen ». Pendant ce temps, au centre du terrain de Salon-de-Provence, une prière collective d’une folle intensité. À l’exception d’un Campeonato Centroamericano y del Caribe de Fútbol (compétition disparue en 1961) décroché en 1951 et d’une Copa Centroamericana décrochée en 2009, jamais un football panaméen de sélection n’avait triomphé. À l’heure d’écrire l’histoire, ce que les U23 ont fait au Revello ne fut pas seulement un triomphe, mais surtout une démonstration. Balayés les doutes nés d’un premier match raté face à la Côte d’Ivoire, match perdu aux tirs au but après une égalisation venue de nulle part sur le fil. Lentement mais sûrement, on a retrouvé le Panamá que l’on avait adoré l’an passé : capable de jouer à haute intensité, de faire plier n’importe quel autre adversaire et briller par son abnégation et son talent. En finale, les hommes de Jorge Dely Valdés ont offert un récital de maîtrise. Jamais le Mexique n’a paru capable de résister à l’ouragan qui s’est abattu sur un Tri totalement dominé sur le plan physique – les choix surprenants du coach, se passer de Fields et d’Ángel Orelién étant payant – que sur le plan technique et tactique. Emmené par un duo défensif Cragwell – Fariña qui a absolument tout bloqué, s’appuyant sur l’incroyable capacité de perforation du duo Phillips – Bernal et un Alvarado véritable poison en pointe, les Canaleros ont mis une dizaine de minutes à prendre la mesure de leur adversaire avant de totalement contrôler la rencontre. L’ouverture du score, peu avant la pause sur un penalty de Ricardo Phillips n’a finalement fait qu’annoncer le feu d’artifice du deuxième acte : un déboulé de Bernal, un golazo de Lenis, une nouvelle merveille d’Orelién, en une demi-heure, le Mexique avait totalement sombré, emporté par une incroyable vague rouge. Il n’y a donc pas eu de suspense dans une finale aux parfums de Gold Cup qui n’aura laissé aucun moment de répit, et Panamá peut ainsi célébrer un titre magnifiquement remporté et preuve supplémentaire qu’un mouvement est enclenché au pays. Ce ne sont pas les lecteurs de LO qui seront surpris.

 

Photos : Jordan Bozonnet

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.