À l’autre bout du monde, les nations d’Asie du Sud s’apprêtent à en découdre pour la suprématie régionale. Cette édition, qui a vu son nombre de participants et d’hôtes fluctuer, s’est ouverte ce week-end sur l’atoll paradisiaque des Maldives.

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Le National Football Stadium de Malé accueillera toutes les rencontres de cette édition à cinq participants. Initialement prévue au Pakistan en 2020, la compétition échoue au Bangladesh à la suite de la suspension du Pakistan après le coup d’état d’une faction opposée. La COVID-19 étant passé par là, les Bangladais n’étaient plus capables d’assumer l’organisation. Seuls restaient en lice le Népal et les Maldives, ces derniers raflant la mise. Initialement composé des sept nations de la South Asian Football Federation (Inde, Pakistan, Bangladesh, Bhoutan, Népal, Maldives et Sri Lanka), le SAFF Championship a vu la défection du Pakistan, toujours sanctionné par la FIFA, et du Bhoutan, dont les footballeurs se sont vus refuser la sortie du territoire bhoutanais. La SAFF a donc décidé de faire une poule unique d’où les deux premiers se rencontreront en finale.

Difficile de donner un favori tant les écarts entre chaque équipe sont minimes. L’Inde de Štimac est certes la candidate la plus affirmée, mais le technicien croate est fort décrié et n’a remporté que trois de ses dix-sept matchs à la tête des Blue Tigers (mais deux d’entre face au Bangladesh et au Népal). L’inusable Chhetri sera encore à la pointe de l’attaque indienne, mais la relève se fait attendre…

L’autre favori masqué est l’atoll des Maldives, hôte et surtout tenant du titre ! Les hommes de Martin Koopman peuvent compter sur un contingent local fort expérimenté avec la légende Ali Ashfaq, recordman de buts dans la compétition (vingt, record en cours), Ashad Ali, Mohammed Umair ou Akram Abdul Ghanee. Ils espèrent compter sur un public réduit mais bouillant pour faire un back-to-back après la grosse surprise de 2018. Le football est une affaire qui monte au Bangladesh, vu le nombre de joueurs de renom à être passé dans le championnat récemment (Bekamenga – lire son interview – ou Hernán Barcos pour les plus connus), et quelques joueurs commencent à émerger tels les latéraux Yeasin Arafat et Tariq Kazi ou le gardien Anisur Rahman « Zico ». Cette belle génération est encadrée par le capitaine Jamal Bhuyan, ex-international danois chez les jeunes. Le changement d’entraineur très récent (l’Espagnol Bruzón remplaçant l’Anglais Jamie Day) va-t-il porter ses fruits ?

Sous la houlette du Koweïtien Al-Mutairi, le Népal est loin de paraître ridicule, même s’il lui est difficile de tenir la cadence avec le reste des équipes asiatiques. Ses cadres sont heureusement de la partie tel que Rohit Chand, toujours actif en Indonésie, le gardien chouchou des dames Kiran Chemjong ou le nouvel artilleur en chef Anjan Bista. L’or semble compliqué à atteindre, sauf si Al-Mutairi trouve l’alchimie. Enfin, le petit poucet srilankais semble intégrer ses expats avec la présence de Razeek (ex-Berliner AK 07), Marvin Hamilton (Burgess Hill Town) ou le très jeune Dillon Da Silva (U23 de QPR). L’habituel dernier rempart Sujan Perera est revenu au pays après son exil maldivien, mais c’est l’unique joueur de plus de trente sélections (avec Kavindu Ishan) à figurer dans un groupe fort jeune. Mais les hommes d’Alagic ont tenu la dragée haute aux Libanais il y a peu et espèrent faire aussi bien face à des équipes moins fortes.

Réponse le 16 octobre !

La finale 2018

Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.