Après une année de tests, la Saudi Pro league est partie pour une deuxième saison de folie des grandeurs. On fait le tour des forces en présence.
Si beaucoup prévoyaient le début d’un déclin, il n’aura pas lieu cette année, et le championnat s’annonce plus compétitif. Les quotas d’étrangers passent de huit à huit plus deux joueurs de moins de vingt-trois ans. Et le ministère des sports a de son côté autorisé plusieurs jeunes joueurs à s’exporter en Europe, avec en fers de lance Saud Abdulhamid, recruté par la Roma, et Faisal Al-Ghamdi, du côté du Beerschot. Une mesure cohérente qui devrait permettre de renforcer la sélection, et non plus seulement le championnat. Ce dernier va sûrement être particulièrement disputé en 2024/25, avec l’arrivée d’un nouvel outsider. Voici la présentation en dix points de la nouvelle saison de Saudi Pro League.
Al-Hilal encore au-dessus ?
Après une saison 2023/24 de rédemption réussie pour Al-Hilal, place désormais à la domination. L’équipe entraînée par Jorge Jesus vise un nouveau titre et semble déjà bien partie pour l’obtenir. L’ossature avec Bono, Kalidou Koulibaly, Sergej Milinković-Savić, Ruben Neves et Aleksandar Mitrović a été conservée. Un seul départ majeur, celui de Saud Abdulhamid en Serie A. L’emblématique Salman Al-Faraj, le tenace Saleh Al-Shehri et le virevoltant Brésilien Michael ont été poussés vers la sortie, tout comme une dizaine de jeunes prêtés en première, deuxième et troisième divisions. Parmi eux notamment, un certain Abdullah Al-Zaid, qui rejoint le monstre financier NEOM en seconde division, et qui était une des révélations saoudiennes du dernier Tournoi Maurice Revello. Pour les remplacer, Al-Hilal, de plus en plus accusé d’être favorisé par le PIF, a été chercher le jeune Marcos Leonardo, attaquant du Benfica. Du côté des latéraux, Joao Cancelo arrive pour remplacer Saud Abdulhamid, tandis que Moteb Al-Harbi, longtemps pisté par Al-Nassr, apportera une concurrence à Yasser Al-Shahrani et Renan Lodi. Un seul feuilleton reste en suspens : le retour de Neymar. Annoncé de retour à l’entraînement cet été, l’attaquant brésilien devrait avoir encore besoin de quelques semaines, ou même quelques mois, pour revenir parfaitement.
Al-Nassr peut-il créer l’exploit ?
Depuis son arrivée à Al-Nassr, Cristiano Ronaldo n’a toujours pas remporté le moindre titre national. Terminant deux fois deuxième, une fois finaliste de la Coupe du Roi et une fois finaliste de la Supercoupe, Al-Nassr a vécu depuis un an et demi dans l’ombre d’Ittihad et surtout d’Al-Hilal. Les choses vont-elles évoluer cette saison ? Cela paraît complexe, tant Al-Hilal semble au-dessus. Al-Nassr s’est pourtant renforcé, notamment à des postes historiquement faibles, comme la défense. Le Français Mohamed Simakan a débarqué pour trente-cinq millions et devrait former avec Aymeric Laporte une charnière bien plus solide qu’avant, où Ali Lajami faisait beaucoup d’erreurs. La profondeur à ce poste reste encore faible, mais les titulaires sont au niveau des ambitions, c’est un progrès. En quête d’un latéral gauche pour compenser les départs d’Alex Telles et Ghislain Konan, Al-Nassr misera sur la jeunesse de Salem Al-Najdi, acheté à Al-Fateh, et de Majed Qasheesh, de retour de prêt. Au milieu, peu de changements. Mukhtar Ali est de retour après un excellent prêt à Al-Fateh, Marcelo Brozović, Otavio et Abdullah Al-Khaibari sont toujours là, et les efforts au mercato se sont concentré sur deux autres postes majeurs : le gardien et l’attaque. Cinq portiers se sont succédés dans les buts des Jaune et Bleu en 2023-2024. David Opsina a enchaîné les blessures, Nawaf Al-Aqidi a été suspendu et les autres se sont aussi blessés. Il fallait donc retravailler ce poste, recruter un vrai numéro 1 et dégraisser. David Ospina, Waleed Abdullah, Faris Afandy et Mohammed Al-Otaibi ont quitté le navire. Seuls Nawaf Al-Aqidi, numéro deux, et Raghed Al-Najjar, numéro trois, ont été conservés. Le numéro un a finalement été trouvé en la personne de Bento, de l’Athletico Paranaense, également international brésilien. Le gardien de vingt-cinq ans a vécu des premiers matchs délicats, mais reste une excellente recrue d’un football saoudien qui se concentre de nouveau beaucoup sur les joueurs brésiliens. Enfin, l’attaque a également été un chantier. CR7, Talisca et Sadio Mané ont parfois du mal à s’entendre sur le terrain. Le Sénégalais a été assez décevant et son départ a été envisagé tout l’été. Il est finalement resté, mais aura de la concurrence cette année. Le jeune de dix-neuf ans Angelo, de Chelsea, sera un gros client. Un clan lusophone semble se former en attaque, puisque l’ailier gauche Wesley est arrivé du Corinthians. De quoi accentuer la mise à l’écart de Sadio Mané ? Al-Nassr a en tout cas vécu un début de saison compliqué, avec la défaite en Supercoupe, puis deux matchs nuls lors des trois premiers matchs. De quoi évincer Luis Castro, remplacé par l’Italien Stefano Pioli, qui a initié une belle série de victoires.
Ittihad et sa quête de rédemption
Après une saison catastrophique tant sportivement qu’extrasportivement, marquée par des tensions entre les joueurs, des coachs incapables de gérer le groupe et des dirigeants plus souvent devant les micros des journalistes que dans les bureaux à travailler, Ittihad n’a pas le droit de montrer à nouveau pareil pathétique spectacle. Un nouvel homme fort a remplacé Marcelo Gallardo : Laurent Blanc. Une ossature autour de joueurs majoritairement francophones a été mise en place, tandis que des joueurs historiques du titre 2022/23 sur le déclin comme Marcelo Grohe, Ahmed Hegazy, Coronado et Romarinho ont été poussés vers la sortie. Les Jaune et Noir ont trouvé leur nouveau gardien, l’ancien de Reims Pedrag Rajković. Malgré le départ d’Abderrazak Hamdallah, la colonie francophone a été poursuivie, avec l’Algérien Houssem Aouar, que Blanc avait connu à Lyon, et Moussa Diaby. L’ancien parisien Danilo Pereira offrira des solutions en défense ou dans le double pivot, bien que Ngolo Kanté et Fabinho semblent intouchables. La défense a été rajeunie, avec le jeune prometteur Saad Al-Mousa, déjà excellent pour ses premiers matchs, et Mario Mitaj, Albanais de vingt-et-un ans. L’attaque, qui posait problème depuis quelques saisons, a aussi été renforcée par Steven Bergwijn, international néerlandais, et Saleh Al-Shehri, attaquant très expérimenté du championnat, capable de mettre sept ou huit buts par saison et de permettre à Benzema de souffler, sans pour autant lui faire réellement concurrence. Pas très rayonnant mais efficace, Ittihad n’a perdu qu’un seul match : celui face à Al-Nassr.
Al-Ahli doit faire mieux
Troisième, mais avec trente-et-un points de retard sur Al-Hilal la saison dernière, Al-Ahli doit faire mieux, que ce soit dans les résultats, ou le jeu produit, manquant parfois cruellement de maîtrise et de force collective. Si l’on peut imputer ça aux gros bouleversements de l’effectif l’été dernier, refait quasiment en entier, cette année Matthias Jaissle et ses hommes n’auront pas le choix que de se battre véritablement pour le titre. D’autant que contrairement au rival Ittihad qui refait tout, Al-Ahli a gardé une bonne partie de ses joueurs. Les seuls départs majeurs sont le latéral Ezgjan Alioski, les ailiers Allan Saint-Maximin et Haitham Asiri, et le défenseur central Abdulbasit Hindi. Sur ce dernier poste, Jaissle comptera sur les jeunes du club, notamment le très prometteur Rayan Hamed, pour suppléer Roger Ibañez et Merih Demiral. Outre le retour de prêt de la pépite Yaseen Al-Zubaidi, deux éléments seulement ont été recrutés : le buteur Ivan Toney, et le jeune milieu défensif Alexsander, pour cinquante-et-un millions au total. Malheureusement pour les Vert et Blanc, après une bonne entame de saison, ils sont retombés dans leurs travers et ne comptent que deux victoires en six matchs. L’avenir de Jaissle s’assombrit déjà.
Al-Shabab et Al-Qadsiah, plus que des outsiders ?
Le mythique club d’Al-Shabab a vécu une saison 2023/24 cauchemardesque, devant lutter pour le maintien, après un mercato estival frustrant et trop tardif. Cependant, cette année plus qu’oubliable a posé les bases d’un effectif intéressant. Et les investissements de l’été ont permis de fortement renforcer l’équipe. Supervisé par Vitor Pereira, coach portugais qui a redressé la barre entre février et mai, le mercato du club de la capitale a été intelligent, s’appuyant beaucoup sur des joueurs connaissant déjà le championnat. On peut citer le légendaire Abderrazak Hamdallah, arrivé d’Ittihad avec son coéquipier Haroune Camara, attaquant fiable. Le défenseur Mohammed Al-Shwirekh, artisan du maintien d’Al-Riyadh a rejoint les Blanc et Noir, tout comme les jeunes milieux Musab Al-Juwayr et Younes Al-Shanqeeti, prêtés respectivement par Al-Hilal et Al-Ahli. Enfin, quelques joueurs plus connus comme Giacomo Bonaventura, Wesley Hoedt et Daniel Podence viennent se greffer à quelques cadres indétrônables, à l’image du Belge Yannick Carrasco, du Colombien Gustavo Cuellar et du gardien sud-coréen Kim Seung-gyu, référence continentale. Sur les premiers matchs, l’équipe se cherche encore, mais semble développer un jeu de transition, assez tranchant, sauf dans le dernier geste. Al-Shabab semble néanmoins un peu juste pour inquiéter Al-Hilal.
Ce n’est pas le cas en revanche d’Al-Qadsiah. Géré par Aramco, le club de la côte Est, promu, a effectué un mercato à quatre-vingt-deux millions. Comme Al-Ahli l’an dernier, il fallait tout refaire. Contrairement à Al-Nassr et sa majorité de joueurs étrangers lusophones, et à Ittihad et sa majorité de francophones, ce sont les hispanophones qui ont été recrutés en masse par le club de Khobar et leur coach, Michel : Gastón Álvarez et surtout Nacho Fernández en défense, Ezequiel Fernández, Nahitan Nández et Cameron Puertas au milieu, Iker Almena et Julián Quiñones en attaque. Ce dernier qui a d’ailleurs montré son talent dès le premier match et qui part pour s’imposer comme un des meilleurs éléments de Saudi League. Les deux seules exceptions ont été au poste de gardien, qu’occupe le Belge Koen Casteels, et d’avant-centre, où c’est Pierre-Emerick Aubameyang qui évoluera. Peu de joueurs saoudiens ont été recrutés par Qadsiah, qui avait anticipé et était allé chercher des bons éléments de SPL l’été dernier, alors qu’ils étaient en deuxième division. On note cependant parmi les quelques nouveaux saoudiens les anciens internationaux Qasem Lajami, Mohammed Qasem, Hussain Al- Qahtani, Ali Hazazi et Haitham Asiri. Le début de saison a été intéressant, avec quelques belles victoires. Malheureusement, la défaite contre Al-Shabab un peu contre le cours du jeu est venue freiner l’équipe de la côte Est.
Les trouble-fêtes
Comme en 2023/24, deux clubs semblent pouvoir embêter le théorique « Big Six ». Le premier, Al-Taawoun, a longtemps visé la podium la saison dernière, avant de terminer à la quatrième marche, devant Ittihad et Al-Shabab entre autres. Malgré la perte du coach brésilien Pedro Chamusca, remplacé par l’Argentin Rodolfo Arruabarrena, les cinq cadres brésiliens sont restés et forment toujours la colonne de l’équipe. Mailson défend les cages, Andrei Girotto s’est imposé comme un des meilleurs défenseurs centraux de SPL, Flávio casse des lignes et trouve la profondeur grâce à ses passes, Mateus Castro percute et fait vivre un enfer aux défenses, et enfin Joao Pedro brille par sa qualité de placement et sa capacité à finir les actions. Ce quintette, épaulé par d’autres références comme Awn Al-Saluli, Aschraf El Mahdioui, Musa Barrow et Abdulfattah Adam, a perdu peu de joueurs réellement importants et ce malgré la très bonne saison. Le principal départ est celui du prometteur Abdulmalik Al-Oyayari, du côté de NEOM, pour presque neuf millions. Les recrues en revanche sont très intéressantes. Les trois à retenir sont le jeune milieu international bolivien Lucas Chávez, l’expérimenté milieu marocain Fayçal Fajr, qui connaît bien ce championnat et le mythique attaquant Hattan Bahebri, quarante sélections et passé par les plus grands clubs du championnat. Le début de saison du club de Buraydah est très bon.
Le deuxième trouble-fête est, comme Al-Taawoun, sur une saison de continuité. Ettifaq a certes perdu quelques joueurs importants, notamment Saad Al-Mousa, Ali Hazazi et Paulo Victor, mais a conservé son ossature. Fait assez rare pour être souligné, le club a aussi conservé son entraîneur et travaille sur le long terme. Une situation presque délirante en Saudi League, adepte de ne laisser aucune marge d’erreur aux tacticiens. Celui du club de la ville portuaire de Dammam est Steven Gerrard, ce qui aide. Ce dernier a vu son équipe monter en puissance en 2023/24, et met en place un projet de jeu cohérent, avec de belles sorties de balle, même sous pression, et du jeu court, assez dynamique, où tout le monde participe. Il est orchestré par Seko Fofana, qui revit, Alvaro Medran et Georginio Wijnaldum. Cependant, Medran est parfois mis sur le banc, au profit du jeune Abdullah Radif, prêté par Al-Hilal. Avant-centre de formation, l’international saoudien se positionne dans une sorte de dix, soutenant Karl Toko Ekambi à gauche. Une attaque très bien fournie, avec Moussa Dembélé, Demarai Gray, Vitinho et les recrues Joao Costa et Abdulaziz Al-Aliwa. Sur le papier une faiblesse, avec le départ de Marcel Tisserand et l’absence de Jack Hendry, la défense fait un excellent début de saison. Abdulbasit Hindi et Abdullah Madu, en manque de temps de jeu à Al-Ahli et Al-Nassr, forment un duo qui n’a encaissé qu’un seul but sur les trois premiers matchs et n’a réellement craqué qu’une fois, contre Al-Nassr. Ils sont bien aidés par les performances du gardien slovaque Marek Rodák, impérial. Ettifaq a réussi à enfin développer une vraie identité de jeu et a conservé ses cadres. Même si les problèmes d’efficacité sont toujours un peu présents. Le retour d’Al-Qadsiah, rival géographique, pourra transcender un peu plus les joueurs, le derby de la Côte Est étant assez tendu.
Le ventre mou
Des mercatos opposés, des situations financières différentes, mais Damac, Al-Wehda, Al-Fateh et Al-Fayha semblent se diriger vers la même issue : le milieu de tableau. Après une belle saison 2023-2024, Damac a beaucoup renouvelé son effectif. L’ailier Georges-Kévin Nkoudou, dix-sept réalisations la saison dernière, est cependant resté, tout comme l’Égyptien Tarek Hamed, le Roumain Nicolae Stanciu et la défense centrale cent pourcent algérienne composée de Farouk Chafaï et Abdelkader Bedrane. Les deux chantiers majeurs pour le club de Khamis Mushait ont été le gardien et la profondeur de banc. Cette dernière avait coûté des places en fin de saison, au moment où la fatigue s’est fait sentir. Et en particulier pour les hommes de Cosmin Contra, qui demande beaucoup de courses dans la construction, et un certain pressing. Quelques cadres de clubs relégués comme Al-Tai ou Al-Hazem ont rejoint les rangs de Damac, notamment Tareq Abdullah, Rayan Al-Mousa et François Kamano. Le club a aussi attiré quelques bons joueurs en prêt, notamment sur le front offensif avec les arrivées de Habib Diallo, Abdullah Al-Mogren et Meshari Al-Nemer. Enfin, la question du gardien a été réglée fin août. L’international roumain de trente-sept ans Florin Niță, titulaire à l’EURO, a rejoint l’équipe de Cosmin Contra, qui a dû jouer un rôle dans sa venue ; le tacticien étant lui aussi roumain.
Des chantiers un peu similaires pour Al-Wehda. Le club de La Mecque n’a cependant pas la même dynamique. Assez attendu l’an dernier, il a déçu et a vu son stade être déserté. Sa moyenne de spectateurs a ainsi été divisée par deux et demi par rapport à l’année précédente. La ville de La Mecque étant située à une demi-heure de voiture de Jeddah, beaucoup d’anciens supporters occasionnels préfèrent voir les matchs d’Al-Ittihad ou d’Al-Ahli. Triste déchéance pour une équipe qui fêtera ses quatre-vingt ans en 2025. Sur le terrain, pas beaucoup plus d’optimisme. Le nouveau coach, l’allemand Josef Zinnbauer, arrivé du Raja Casablanca, n’a pas encore trouvé la recette. Les recrues Juninho Bacuna, Youssef Amyn, Saad Bguir ou encore Ali Al-Salem peinent à s’adapter. Même la référence Jawad El Yamiq, titulaire avec le Maroc contre la France à la Coupe du Monde 2022, passe à côté de son début de saison. C’est aussi le cas de l’Uruguayen Ignacio de Arruabarrena, gardien arrivé en toute de fin de mercato et qui a très mal débuté. Néanmoins, la qualité individuelle de l’effectif est suffisante pour remonter un peu au classement et se stabiliser sûrement entre la dixième et la treizième place.
Contrairement aux deux précédents clubs qui ont vécu un mercato correct, Al-Fateh s’est très affaibli. Le premier choix étrange de la direction a été de se séparer du croate Slaven Bilić. Même si la saison précédente avait été plutôt décevante, le technicien avait commencé à inculquer des idées de jeu intéressantes. Mais comme souvent en Arabie saoudite, les coachs n’ont pas le temps de mettre leurs idées en place. C’est le suédois Jens Gustafsson qui devra gérer les bribes d’un effectif pillé. Quelques cadres sont restés, notamment Jason Denayer, Marwane Saadane, Sofiane Bendebka, Mohammed Al-Fuhaid et Lucas Zelarayán, qui a connu une première année alternative. Ils peinent à cacher l’avalanche de départs : Jacob Rinne, un des meilleurs gardiens du championnat, de retour en Suède ; le prometteur Salem Al-Najdi à Al-Nassr ; le défenseur international Qasem Lajami à Al-Qadsiah ; l’ailier Christian Tello à Al-Orobah ; le latéral Mohammed Al-Saeed à Al-Okhdood ; le buteur Abdallah Al-Mogren à Damac ; enfin le jeune milieu polyvalent Abbas Al-Hassan à NEOM. Des départs comblés avec les moyens du bord, notamment grâce au centre de formation très productif, qui va lancer dans le grand bain des jeunes comme Ahmed Al-Julaydan, Montadhar Al-Shqaq et Ali Al-Jassem. L’ailier de Grenoble Amine Sbaï et le troisième gardien de la Hongrie Péter Szappanos sont les deux seules recrues étrangères d’un club qui semble connaître des difficultés financières. Si l’effectif semble quand même pouvoir assurer son maintien sans encombre, le début de saison est particulièrement mauvais.
Enfin, l’ambiance est à l’opposée pour Al-Fayha. La saison 2023/24 a été assez décevante, mais le club a bien travaillé cet été. Premièrement, en faisant venir l’entraîneur Christos Kontis dès le début de l’été, afin qu’il puisse superviser le recrutement. Anthony Nwakaeme, Ricardo Ryller et Sultan Mandash, symboles d’une attaque vieillissante et décevante, sont partis. Ce sont le Vénézuélien Aldy Contreras et l’Uruguayen Renzo López qui accompagneront l’ancien monégasque Henry Onyekuru. Le club du Sudair a trouvé un nouveau gardien, avec le panaméen Orlando Mosquera, et a fait quelques bons coups en défense, avec l’expérimenté international anglais Chris Smalling et le jeune latéral brésilien Rangel. Enfin, au milieu, l’arrivant et international ouzbek Otabek Shukurov formera avec le bosnien Gojko Cimirot un double pivot très travailleur. De quoi espérer le top dix.
Al-Khaleej sur sa lancée ?
Équipe surprenante par la qualité de son jeu la saison dernière et ce, malgré un petit budget, Al- Khaleej luttera cette saison encore pour son maintien. L’excellent coach Pedro Emanuel est parti, laissant sa place au Grec Georgios Donis, qui récupère une équipe qui n’a pas trop changé. Quatre départs sont néanmoins très préjudiciables : l’ailier Ivo Rodrigues, à Arouca au Portugal ; le défenseur Lisandro López, en deuxième division espagnole ; le milieu défensif et international coréen Jung Woo-young à Ulsan ; et l’ailier Fawaz Al-Terais, chez le promu et concurrent au maintien Al-Orobah. Le coach Donis les a cependant rapidement remplacés en faisant venir deux Grecs, Konstantinos Fortounis et Dimitrios Kourbelis. La défense a aussi été renforcée avec les arrivées de Marcel Tisserand et Abdullah Al-Fahad. Néanmoins pour l’équipe de la Côte Est, il y a un gros manque de qualité offensive, avec des éléments comme Fabio Martins, Khaled Narey, Mohammed Sherif et Mansour Hamzi qui ont été très insuffisants la saison précédente.
Qu’attendre des promus Al-Kholood et Al-Orobah ?
Si l’an dernier les promus Al-Okhdood et Al-Hazem étaient assez modestes et ont passé la saison à jouer le maintien, ceux de cette saison sont bien plus fantasques et ambitieux. Le président d’Al-Orobah avait par exemple annoncé cet été qu’il ferait venir un joueur qui deviendrait la troisième plus grosse star du championnat, après CR7 et Neymar. C’était Sergio Ramos qui était pisté, mais le transfert n’avait finalement pas abouti. Le club s’est néanmoins bien renforcé à ce poste, avec l’international français Kurt Zouma et le Marocain Ismaël Kandouss. Le recrutement s’est beaucoup orienté sur des joueurs évoluant en Belgique et au Royaume-Uni, avec pêle-mêle les arrivées du gardien de Malines Gaëtan Coucke, du milieu de Hull Jean Michaël Seri, de l’ailier de Burnley Johann Gudmundsson, ou encore du jeune attaquant Brad Young, arrivé de The New Saints, club majeur du championnat du Pays de Galles. Le promu a aussi flairé quelques bons coups à faire en SPL, à l’image de Christian Tello, Fawaz Al-Terais et Fahad Al-Rashidi. L’effectif s’est rodé assez vite sous la supervision du portugais Alvaro Pacheco, qui a mis en place un jeu de transition assez intéressant. Le début de saison a été un peu plus compliqué pour Al-Kholood, le troisième promu. Le club a pourtant été intelligent, en allant chercher des joueurs qui connaissent le championnat. Étincelant à Al-Okhdood, Alex Collado, formé à la Masia, réalise un excellent début de saison, leader offensif d’une équipe plutôt séduisante à voir jouer. Il est entouré de l’ancien Niçois Myziane Maolida et du Congolais Jackson Muleka. Néanmoins, le problème majeur du club d’Ar Rass est défensif. Les recrues William Troost-Ekong et Norbert Gyömbér commettent beaucoup trop d’erreurs. L’équipe est aussi assez vieillissante, et ne devrait pas réaliser une aussi belle saison qu’Al-Orobah. Al-Kholood semble néanmoins bien armé pour le maintien.
La course pour le maintien
Outre Al-Khaleej et Al-Kholood, trois clubs doivent, sur le papier, jouer le maintien. Al-Okhdood tout d’abord a fait une saison 2023/24 plutôt intéressante, dans un jeu de transition qui a posé beaucoup de problèmes aux gros du championnat. L’équipe s’est maintenue de justesse, au détriment d’Al-Tai et d’Abha, pourtant plus à l’aise financièrement. Cette mission s’annonce encore plus ardue en 2024/25, puisque l’effectif s’est tristement affaibli. Alex Collado, Solomon Kvirkvelia, Léandre Tawamba, Florin Tanase et Andrei Burca, cinq joueurs qui ont porté le club de Najran, sont partis. Le recrutement a été très vieillissant, avec le défenseur jamaïcain Damion Lowe, le milieu défensif Petros et les ailiers Knowledge Musona et Christian Bassogog. Le nouvel entraîneur croate Stjepan Tomas est aussi peu coutumier de ce genre de situation, puisqu’il sort de deux expériences au Sheriff Tiraspol et à Osijek, deux clubs dominants dans leur pays.
La saison a beaucoup mieux débutée pour Al-Riyadh. Le quatrième club de la capitale a très peu dépensé et à enchaîné les coups intéressants. Il fallait un gros renouvellement d’effectif pour passer du jeu assez attrayant d’Odair Hellmann à celui beaucoup plus pragmatique du nouvel entraîneur, Sabri Lamouchi. La direction du club a récupéré beaucoup de joueurs des clubs relégués : Faiz Selemani, Tozé et Yazid Al-Bakr d’Al-Hazem et Bernard Mensah et Enzo Roco d’Al-Tai. Deux gardiens ont été recrutés. Un pour le présent, Milan Borjan, international canadien. Et un pour le futur, Vincent Angelini, international U21 écossais. Enfin, parmi les autres arrivées intéressantes, on retrouve le défenseur français Yoann Barbet, le jeune latéral jordanien Amin Abu Khalifa, le milieu international irakien Ibrahim Bayesh, le numéro six brésilien Lucas Kal, et le buteur burkinabé Mohamed Konaté.
Enfin, le dernier club jouant le maintien sera Al-Raed. Cet historique de SPL est habitué à se sauver. La direction du club connaît des problèmes de gestion et de trésorerie, mais les joueurs peuvent compter sur des ultras parmi les plus chauds du pays. Le club de Buraydah a récupéré le coach Odair Hellmann d’Al-Riyadh et a conservé presque tous ses cadres : Amir Sayoud, Mohammed Fouzair, Karim El Berkaoui, Mathias Normann, Khalid Al-Subaie, André Moreira et surtout Oumar Gonzalez. L’ancien défenseur d’Ajaccio a connu une saison 2023/24 titanesque, où il est devenu le chouchou des fans, notamment pour sa qualité dans le domaine aérien. Outre quelques jeunes joueurs promus, le club disposant d’un bon centre de formation, deux recrues majeures ont été effectuées, avec le milieu Mehdi Abeid, et surtout le latéral très offensif Zakaria Hawsawi. Le jeune saoudien connaît de gros problèmes comportementaux depuis le début de sa carrière, qui l’ont empêché de s’imposer à Ittihad. Son explosivité et ses dribbles fous seront une arme précieuse pour Hellmann et ses hommes. Le début de saison a été plutôt mitigé, mais Al-Raed brille à chaque fois dans le rush final.
Classement après six journées
Photo une : Yasser Bakhsh/Getty Images