On connait désormais l'affiche de la finale du championnat d'Asie de l'Ouest, le pays hôte, l'Irak, sera opposé au Bahreïn.

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Erbil rend son verdict

Déjà éliminés, Jordaniens et Saoudiens voulaient finir sur une bonne note. Ce sont les hommes de Vital Borkelmans qui prennent le taureau par les cornes et lancent d’incessantes offensives. Comme prévu, il leur manque un buteur capable de mettre le ballon au fond puisqu’ils butent sur Malaiekah ou perforent les nuages. La première mi-temps est à sens unique pour les Jordaniens mais Ahmed Nawwas doit quand même s’employer sur deux face-à-face face à Hassoune Camara. Les Saoudiens reviennent des citrons avec de meilleures intentions, Alnemer le sosie capillaire de David Luiz cherche le penalty mais, à la 58e, suite à un beau travail de Ersan sur sa gauche, Murjan place une tête imparable dans la lucarne saoudienne. 1-0 et c’est plus que mérité. Par la suite, les Jordaniens ne lâchent pas le bout de gras et s’offre même un deuxième but en toute fin de match grâce à Rawashdeh qui trompe Malaiekah à l’entrée de la surface (93e). Ça se finit là ? Que nenni ! Sur une dernière ogive d’Ahmed Samir, le gardien relâche dans les pieds de Dardour qui s’écroule. Carton rouge pour Malaiekah et Shelbaieh crucifie une dernière fois les Saoudiens (96e). La Jordanie a enfin réalisé la partition qu’on attendait d’elle, dommage qu’elle arrive au moment où il n’y a plus rien à jouer.

La finale du groupe opposait donc les surprenants Koweïtiens aux non moins surprenants Bahreïnis. Le Koweït peut se mordre les doigts de ne pas avoir réussi à conserver son avantage face à la Jordanie au match précédent (égalisation à la 94e) mais le suspense restait du coup totalement entier. On a donc eu droit à un match à 100 à l’heure où combinaisons et occasions pleuvaient de part et d’autre. Les deux gardiens, Abdulghafour et Shubbar, sortent les arrêts qu’il faut et on se dit que la victoire peut arriver d’un côté comme de l’autre. Et c’est finalement Ismail Abdullatif, héros du premier match et frustré tout au long de celui-ci, qui délivre Bahreïn en reprenant de la tête un tir raté de Aswad. Les défenses sont poreuses et Bahreïn manque l’opportunité de tuer le match mais le score en restera là, les Guerriers de Dilmoun se retrouvent en finale avec deux buts en trois matchs et surtout zéro encaissé.

Feu d’artifice à Kerbala

La Palestine devait croire à plusieurs coups de pouce du destin pour envisager une finale. Elle devait gagner par au moins deux buts d’écart contre la Syrie et espérer que le Yémen s’impose face à l’Irak. Tâche compliquée mais aux rêveurs la ferveur. Pourtant, tout commence mal puisqu’elle encaisse un but après seulement trois minutes de jeu, Al-Mobayed concluant une belle combinaison côté droit de Jwayed. Pris à froid, les Palestiniens vont revenir au score sur une énorme erreur d’Ibrahim Alma, le gardien relâchant le ballon sur Islam Batran à la retombée d’un corner. L’attaquant palestinien n’a plus qu’à pousser le ballon au fond. En deuxième mi-temps, les Lions de Canaan prennent le jeu à leur compte et leur audace est récompensée lorsqu’Abdallah Jaber s’écroule dans la surface. Oday Dabbagh ne tremble pas et offre l’avantage à son équipe. La suite est surréaliste : alors que les Syriens donnent le coup d’envoi et font tourner la balle, Oday presse jusqu’au bout, chipe la balle à Al-Shami et s’en va battre Alma pour la troisième fois de la soirée. On atteint enfin le cap des quatre goals dans un seul match dans cette compétition ! On pense la Syrie dans les cordes, mais l’éternel Firas al-Khatib s’en va convertir un penalty après qu’Al-Salama ait obtenu un penalty suite à une faute de Yaser Hamed. Sept minutes plus tard, Mardikian prend le meilleur sur Bahdari sur un centre d’Al-Khatib et remet les deux équipes à égalité. Mais, puisqu’il faut un vainqueur dans cette fresque dramatique, c’est Mohammed Yameen qui fusille Alma à bout portant à la 89e dans une défense apathique. Pas assez pour passer au tour suivant mais la Palestine aura montré un beau visage dans cette compétition.

La véritable finale du groupe opposait l’Irak au surprenant Yémen. Même si les Lions de la Mésopotamie sont favoris, les Diables rouges ont démontré qu’ils peuvent poser de gros problèmes à n’importe quelle défense avec un jeu de contre-attaque bien huilé. Ainsi, les premières mèches flambent de tous les côtés, Abd Mohd forçant Hameed à une belle parade dans les premières minutes. Mais l’Irak reste un cran au-dessus et prend l’avantage à la 26e lorsque Alkaabawi bat le gardien en deux temps sur un centre de Mahdi Kamel. Cinq minutes plus tard, Alaa al-Fartoosi est déséquilibré dans la surface et Hussein Ali double la mise sur penalty. La suite de la partie se résumera à des tirs de loin Irakiens et des incursions potentiellement dangereuses des Yéménites. Finalement, ceux-ci réduiront le score à la 89e suite à un beau numéro d’Al-Matari et quittent la compétition après avoir ébloui les spectateurs. Nul doute qu’ils seront des adversaires coriaces pour la course au Mondial.

La finale opposera donc l’Irak au Bahreïn le 14 octobre à 21h30, soyez devant vos écrans !

Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.