Pour la première fois depuis le Japon du début des années 2000, le tenant du titre a conservé sa couronne. Revenu de l’ombre, le Qatar s’offre la plus belle des lumières.
Les interrogations avaient été nombreuses. Que ce soit le passage (dramatique) de Carlos Queiroz, venu bousculer une méthode qui avait porté ses fruits, ou dans la stratégie globale un peu floue, le projet footballistique qatari était aussi peu lisible que son équipe sur le terrain. L’arrivée de Tintín Márquez en décembre dernier semblait cependant signifier un retour à la politique victorieuse, celle qui consiste à s’appuyer sur les anciens de l’Aspire Academy – l’entraîneur espagnol ayant déjà côtoyé la pyramide en passant par Eupen – et reconstruire sur ces bases. Ainsi avons-nous vu revenir la génération jugée trop âgée par l’ancien sélectionneuer, à commencer par son meilleur élément en 2024 : Akram Afif. Déjà décisif à chaque sortie, l’attaquant qatari n’a pas failli à sa réputation de facteur X de la sélection. Car la stratégie de Tintín Márquez est assez simple pour entamer sa reconstruction : un bloc compact, parfaitement organisé, une toile d’araignée dans laquelle on s’englue, et des flèches, des éléments décisifs.
La Jordanie et son trio Ali Olwan – Yazan Al-Naimat – Mousa Al-Tamari s’y est ainsi pris les pieds. Incapable de prendre le dessus sur la défense adverse, la Jordanie a fini par se déséquilibrer et s’est faite piéger. Akram Afif avait envoyé un premier avertissement qui n’a pas été reçu, il s’en allait ensuite obtenir un premier penalty qu’il transformait en un tour de magie pour ouvrir la marque. Le coup était dur à encaisser pour les hommes d’Houcine Ammouta qui se montraient rarement dangereux mais sembler pouvoir trouver quelques solutions en fin de premier acte. Impression confirmée en début de deuxième mi-temps. La Jordanie contrôlait mieux, faisait vaciller la défense adverse et en était justement récompensée, après quelques belles occasions, par un enchaînement parfait signé Yazan Al-Naimat. On pensait alors que le plus dur était fait. C’était sans compter sur une nouvelle erreur, Salem Al-Ajalin fauchant Ismaeel Mohammad et concédant un nouveau penalty cinq grosses minutes plus tard. Akram Afif s’offrait un doublé qui assommait de nouveau les Jordaniens. D’autant que le piège s’était refermé, jamais les hommes d’Ammouta ne parvenait à menacer un excellent Barsham. Afif s’en allait alors tuer le suspense d’entrée de temps additionnel, obtenant et transformant un troisième penalty pour le Qatar et le pays hôte conserve ainsi sa couronne, une première depuis le doublé japonais de 2000 et 2004.
Photo : Robert Cianflone/Getty Images