Dans un stade Mohamed V chauffé à blanc, l’équipe de John Toshack est venue à bout de Kénitra au prix d’une seconde mi-temps aboutie et des changements tactiques salutaires.
Les fans du Wydad, présents en masse deux heures avant le coup d’envoi, annonçaient la couleur d’emblée : « Ca ne va pas être simple. Kénitra, comme El-Jadida, a le chic pour nous en faire baver. Bon positionnement, un jeu fluide, ils ont leurs repères sur ce terrain et vont tout faire pour nous mettre en difficulté. »
Le WAC s’est montré particulièrement actif durant le mercato estival -tout comme le rival rajaoui- en recrutant 8 joueurs, notamment l’ex-auxerrois Kamel Chafni, transfert le plus onéreux de l’histoire du championnat marocain (800 mille euros). Blessé lors du stage de préparation au Portugal, Chafni était indisponible pour l’ouverture du championnat.
Côté Kénitra, la vedette du jour se nommait Badr Hari. Le champion du monde de kickboxing, récent président d’honneur du KAC, s’est offert un petit tour d’honneur dix minutes avant le coup d’envoi, ce qui a contribué à faire monter la température aussi bien dans les travées acquises à la cause du Wydad que dans le parcage visiteurs dans le virage Sud.
En alignant une défense à trois, Toshack voulait densifier le milieu de terrain et mettre le transfuge de l’AS FAR Noussaïr dans les meilleures conditions pour mettre en valeur sa qualité de centre. Ainsi, durant la première mi-temps le Wydad a oscillé entre 3-5-2 ( Le gabonais Evouna et le jeune espoir Hadjouj en pointe) et 3-4-3, Hadjouj décrochant à droite et un poste inhabituel d’ailier gauche pour le capitaine Berrabeh.
Ce système n’a absolument pas fonctionné. Gênés par le pressing haut de Kénitra le milieu Wydadi (Walid El Karti en particulier) a eu d’énormes difficultés à poser son jeu et multiplié les pertes de balle dans l’axe. La domination du KAC ne s’est traduite qu’en termes de possession, les coéquipiers du vétéran Bourouass ne trouvant que très rarement leur attaquant sénégalais Oumar Sow.
Et c’est contre le cours du jeu que le Wydad ouvre la marque. Le trio qui constitue l’entrejeu de Kénitra s’enhardit, monte trop haut, et se fait prendre à revers sur une percée d’El Karti dans l’axe, qui décale Hadjouj sur la droite. Ce dernier déborde et au lieu de centrer adresse une frappe soudaine au premier poteau qui surprend totalement le gardien adverse (1-0, 18’).
Ce but ne change pas la physionomie de la rencontre, et Kénitra finit par être récompensée des ses efforts. 6 minutes plus tard, Sow sur son premier ballon exploitable sert Bourouass en retrait dont le tir est repoussé en corner par le jeune gardien Benachour. Profitant de l’apathie des locaux, le coup de pied de coin est vite joué et sur sa deuxième tentative Bourouass place une merveille de frappe enroulée du coin de la surface qui vient mourir dans le petit filet (1-1, 25’).
L’entrée en jeu de Koné change la donne
Alors que le public gronde et réclame la sortie d’Evouna, critiqué pour sa lourdeur et ses mauvais choix, Toshack décide de corriger le tir et passe en 4-3-3. Nekkach (débauché du DH El Jadida) est placé devant la défense, l’ivoirien Bakaré Koné et Lakhal sur les ailes, et une position axiale plus conforme à ses qualités pour Berrabeh.
Le Wydad s’empare alors de tout ce qu’il n’avait pas en première mi-temps. La possession, les occasions, les prises d’initiatives, et impose au KAC de longues séquences de jeu qui mettent les visiteurs au supplice. La vitesse et la percussion de Koné, la qualité de relance de Nekkach, font reculer Kénitra de plusieurs crans. Evouna croit redonner l’avantage à son équipe de la tête à la 51ème , mais El Karti prolonge la balle dans le but en position de hors-jeu.
Les situations chaudes se multiplient. Berrabeh trouve le poteau sur une frappe des 25 mètres, Koné frôle le cadre sur coup-franc, Noussair adresse un centre au cordeau que ses coéquipiers manquent de peu. Et Kénitra finit par céder à la 79ème, sur un corner repris par Omrani. Et alors que le stade s’embrase les wydadis finissent le boulot quelques minutes plus tard.
Le trio de devant montre une coordination parfaite : percée balle au pied de Koné, Evouna décroche, et Lakhal plonge dans l’axe pour profiter de la passe en profondeur. Face-à-face, lob sur le gardien, le break est fait (3-1,86’).
Débuts réussis et deux bons points pour le WAC : une belle capacité à réagir et des changements tactiques efficaces opérés par l’ex-entraîneur du Real Madrid et de l’Olympique de Marseille. A charge pour eux de confirmer dés la semaine prochaine à Fès.
Les buts
