Alors que Nigeria et RDC sortent sans trop trembler de leur quart de finale, l’Afrique du Sud et surtout la Côte d’Ivoire renversent des situations plutôt mal embarquées.

Les deux premiers quarts de finale n’ont pas eu besoin d’aller jusqu’au bout du suspense. Premier à entrer en lice, le Nigeria s’est parfois fait peur face à l’Angola, en début de match lorsque Mabululu butait à bout portant de Nwabili, à l’heure de jeu lorsque Zini trouvait le poteau, mais a dans l’ensemble contrôlé un match qu’il aurait dû remporter plus largement. Emmenés par un trio offensif toujours aussi complémentaire et redoutable que ce soit offensivement ou défensivement – le travail de Lookman et Simon dans les couloirs en phase d’attaque ou dans le repli, celui d’Osimhen dans le pressing constant qu’il impose aux défenses adverses – les Super Eagles se sont donc contentés d’un seul but pour venir à bout d’une équipe angolaise qui leur ressemble sur les principe, mais n’est pas aussi bien armés et à point sur le plan physique pour tenir la comparaison. José Peseiro a véritablement trouvé un équilibre à sa formation qui n’a donc désormais plus encaissé le moindre but depuis la 36e minute du premier match de cette CAN et file vers une demi-finale pour la deuxième fois en trois éditions.

Les demi-finales, la RDC ne les avait plus croisées depuis 2015. Elle les retrouvera après avoir décroché sa première victoire de la compétition. Pour cela, les Léopards ont mis le temps d’entrer dans la partie, se retrouvant menés au score après le but de Mohamed Bayo sur penalty. Les hommes de Sébastien Desabre réagissaient rapidement, grâce à leur capitaine Chancel Mbemba et prenaient véritablement les choses en main et dominaient plus largement en seconde période, notamment après l’entrée réussie de Silas qui obtenait le penalty que Wissa, l’un des hommes clé la RDC à cette CAN, transformait. Il ne fallait alors plus que s’offrir de l’air, Arthur Masuaku le faisait avec la manière d’une merveille de coup franc qui finissait d’enterrer les espoirs guinéens pour qui le parcours s’arrête en quarts, comme en 2015.

Menée par le Mali 1-0 à vingt minutes de la fin, à dix contre onze toute une mi-temps et en difficulté dans le jeu avec seulement deux occasions crées en quatre-vingt-dix minutes, la Côte d’Ivoire a une nouvelle fois accompli un miracle pour poursuivre son chemin dans la CAN qu’il organise. Le pays hôte a marqué à la dernière minute du temps réglementaire puis à la dernière minute de la prolongation pour arracher une qualification inespérée pour les demi-finales. Les Éléphants affronteront la RD Congo pour un remake de la demi-finale 2015.

L’équipe d’Emerse Faé produit peu de jeu, mais se repose sur une volonté de fer et ne lâche rien, en plus d’avoir été bonifiée par les entrées en jeu d’Adingra et Haller. Le Mali, dominateur en première mi-temps, emmené par Sinayoko auteur d’un très bon match, et concentré malgré le pénalty raté par Adama Traoré, a pensé avoir fait le plus dur sur le but fantastique de Nene Dorgeles, mais n’a pas assez insisté sur les faiblesses adverses et s’est exposé à un retour (un énième retour) d’une Côte d’Ivoire pleine de ressources, mais qui devra composer sans Diakité et Kossonou suspendus. Pour le Mali, cette première défaite en quarts de finale d’une CAN (les Aigles s’étaient toujours qualifiés à ce stade de la compétition auparavant) sera dure à digérer. Pour la Côte d’Ivoire, le miracle continue.

Au bout du suspense et au terme d’une séance de tirs au but dans laquelle le gardien des Mamelodi Sundowns Ronwen Williams, a régné (quatre arrêts sur cinq tentatives, une première dans l’histoire) l’Afrique du Sud a intégré le dernier carré de la CAN, en éliminant un courageux mais inefficace Cap-Vert pour retrouver le Nigeria. Ce qui sera un remake de la demi-finale de la CAN 2000 gagnée par les Super Eagles.

Dans un match illustrant la fatigue des deux équipes après un parcours ardu pour en arriver là, le Cap-Vert a proposé le meilleur contenu offensif, mais n’a pas concrétisé ses occasions (Ryan Mendes en première mi-temps, Benchimol en prolongation). Les Bafana Bafana qui, hormis une occasion de Mayambela en prolongation, ont plus résisté et gardé un bloc compact que produit du jeu, semblent émoussés mais atteignent donc le dernier carré pour retrouver l’équipe qui les en a privé en 2019.

 

 

Photo une : ISSOUF SANOGO/AFP via Getty Images

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee