Vendredi dernier, j’assistais à une victoire de 2-0 de Nashville SC face au Fury d’Ottawa, mettant fin à une série noire d’une seule victoire en sept matchs. Récit d’un périple dans l’État du Tennessee où j’ai pu interagir avec les supporteurs des Boys in Gold l’instant de trente heures. Plongée au cœur de l’USL.

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Décembre 2017, en écoutant l’annonce de l’expansion de Nashville en MLS, je voyais ces supporteurs qui étaient fous de joie. Des fans qui avant même avoir vu un match pro à Nashville étaient déjà derrière leur équipe. Après m’être renseigné sur la ville et ses supporteurs afin d’écrire un article sur les projets d’expansions, je fus séduit par le Nashville SC, sa ville et ses habitants. Je sentais que quelque chose de grandiose allait se produire. Je m’impliquais donc dans les Roadies, le plus important groupe de supporteur à Nashville et un jour, un supporteur, désormais un ami, Angelo me dit qu’il serait plaisant que j’assiste à un match au First Tennessee Park, le domicile du NSC. J’étais emballé mais ne me faisais pas de faux espoirs, me rendre à Nashville n’allait pas être facile, étant à vingt heures de route. Au fur et mesure des semaines et des mois suivants, le projet semblait prendre vie et en mai dernier, mon sort était fixé, le 10 aout 2018, venu par avion la veille, je serais à Nashville pour être présent lors du premier match à domicile contre une équipe canadienne et ce grâce à la générosité d’Angelo qui déboursait de sa propre poche, pour m’avoir à ses côtés.

Arrivé le jeudi soir, je profitais du vendredi pour jouer au touriste avant le match avec un habitué de la ville, Angelo. Il me montra les plus beaux coins de la ville comme Broadway Street, le futur emplacement du stade MLS, le Fairground, ou bien le Nissan Stadium, le domicile des Titans du Tennessee en NFL et me fit déguster ou devrais-je dire m’engouffrer dans les mets typiquement américains où le gras et la friture ne sont pas une option. Le match étant à 19h30, vers 16h nous nous rendîmes dans un bar nommé Pastime, l’endroit où tous les Roadies se rencontrent avant les matchs afin de se préparer, à l’aide de bières et de nourritures, à chanter et encourager les Bleu et Or durant toute la rencontre. Le temps passait très vite avec tous ses fans qui m’accueillaient à merveille, disant les quelques mots en français qu’il avait appris et à 18h50 nous prenions la direction du stade après avoir fait quelques chants, menés par Stephen pour se mettre dans l’ambiance dans le bar.

 

Nous nous placions donc pour la marche annonçant notre arrivée au stade et ils me fient l’honneur de tenir la banderole des Roadies à l’avant du peloton. Arrivée à la section des supporteurs, je prenais ma place dans la première rangée, un drapeau canadien à la main et lors de l’hymne national, je chantais haut et fort mon hymne pour la première fois sur le sol américain en brandissant dans les airs, le drapeau à la feuille d’érable rouge. Dès les premières minutes, Nashville mettait le pied sur le ballon et à la 31e minute, devant les 8694 personnes présentes au stade, Matt Lagrassa ouvrait le score à la suite d’un beau centre ras de terre signé Lebo Moloto, le Sud-africain qui est l’un des favoris de la foule.

 

 

À la mi-temps, Nashville virait logiquement en tête et je prenais une petite pause de chants afin de déguster la bière à l’effigie du Nashville SC, la Goalden Ale de la brasserie Mill Creek. D’ailleurs, si vous passez dans les environs de Nashville, faites un arrêt à leur brasserie où ils concoctent l’un des meilleurs burgers que j’ai mangés dans ma vie. En deuxième mi-temps, Nashville confortait son avance lorsque Tucker Hume chutait dans la surface. Brandon Allen convertissait le penalty et j’avais l’honneur de faire sonner la sirène qui annonçait le but avec une panoplie de fumigènes aux couleurs de Nashville SC autour de moi. L’ambiance était fantastique et je me permettais même de faire quelques attaques verbales en français au gardien du Fury d’Ottawa, Maxime Crépeau, qui est québécois comme moi. Le score allait rester ainsi et Nashville remportait des trois-points plus que mérités. Avec un peu plus de la moitié de la saison d’effectuée, Nashville est désormais sixième de l’Est avec trois points d’avance sur la huitième place, dernière place qualificative pour les play-offs.

 

 

Après le coup de sifflet final, les joueurs prenaient leur temps afin de fêter la victoire avec les supporteurs à l’image de Bradley Bourgeois qui montrait ses talents au tambour ou Justin Davis qui buvait deux bières à la fois (et oui, nous sommes en USL) à la façon de Stone Cold Steve Austin pour les connaisseurs de lutte.

 

 

J’avais donc la chance de prendre des photos avec la majorité des joueurs parlant avec quelques-uns du voyage que j’avais fait et je fus aux anges lorsque Bradley Bourgeois, l’un des meilleurs défenseurs du club cette année, me remit un maillot signé par lui-même. Après avoir fêté la victoire, de retour au Pastime, pour ranger instruments, drapeaux et bannières, nous décidions d’aller à un bar tout juste en face du stade nommé le Von Elrons. J’étais agréablement surpris de voir que quelques joueurs et membres du staff du club y étaient. Je pus donc discuter avec le CEO du club en USL, Court Jeske, Chris Jones le directeur général, ou bien Gary Smith, l’entraineur-chef avec qui j’eu une conversation de quelques minutes me permettant de lui glisser plusieurs louanges. Tout le monde avait des bons mots pour moi, qui était le premier supporteur au stade non américain. Je pus également discuter avec les joueurs qui étaient facilement approchables. Je m’entretenais donc avec Bradley Bourgeois le remerciant à nouveau pour le maillot autographié, CJ Cochran, Lebo Moloto, Ropapa Mensah, Matt Lagrassa et le capitaine du club, Michael Reed.  J’étais surpris de cette proximité, mais les supporteurs m’avaient averti, un des points forts de la USL est la proximité avec les joueurs et les dirigeants. Cette rencontre était l’un des moments les plus mémorables de ma vie et pour tous ceux qui doutait, Nashville sera bel et bien prêt pour la MLS et déjà en USL, il n’a rien à envier au club MLS avec une fanbase qui s’agrandit de match en match.

Au lendemain de cette expérience incroyable, je me sentais l’un des leurs et repartir vers le Nord me rendait quelque peu triste, mais je promis de revenir et mon cœur est et sera pour toujours Bleu et Or.

Merci aux Roadies et spécialement à Angelo pour cette expérience, à bientôt !

Résumé du match

Antony de Varennes
Antony de Varennes
Québecois croyant à l'évolution de la MLS, ayant un faible pour le plus grand club du Tennessee, le Nashville SC