Il n’y aura pas eu d’exploit pour les Tigres de Gignac. Malgré un but du Français en fin de rencontre, les Tigres perdent une quatrième finale internationale en quatre ans face à leur rival de Monterrey. Un rival qui met fin à une malédiction.

banlomag

Six finales aux Géant d’Acier par des représentants des Rayados (des A aux filles en passant par les u17), cinq défaites (la seule victoire étant une Copa MX) et un but maudit, celui montré par Miguel Samudio en 2016, lieu de multiples penalties décisifs et buts encaissés depuis. Autant dire que même si l’avance prise au Volcán la semaine passée pouvait donner quelque confiance à l’heure d’aborder le match retour, l’inquiétude restait de mise. Surtout que face aux Rayados se dressaient des Tigres usés par les trois finales perdues ces dernières années. Il y avait donc un parfum de superstition au coup d’envoi, de malédiction à laquelle il fallait mettre fin, les plus fervents supporters des Rayados allant jusqu’à invoquer des forces obscure en plaçant une maquette du stade remplie de sel afin de faire fuir le mauvais œil.

Restait donc à y parvenir sur le terrain. Les deux formations prenaient un bon quart d’heure à s’observer avant qu’un centre de Dorlan Pabón détourné par Carlos Salcedo permette à Nahuel Guzmán de briller et au Géant d’Acier de véritablement connaître ses premières grandes vibrations. La deuxième vibration ne tardait pas puisque que quelques minutes plus tard, l’excellent Rodolfo Pizarro poussait el Chaka Rodríguez à la faute et obtenait un penalty qui permettait à Nico Sánchez d’ouvrir le score et inscrire au passage son cinquième but dans un Clásico Regio et ainsi devenir le deuxième meilleur buteur de l’histoire de ces duels côté Rayados. Les locaux continuaient d’exploiter les espaces laissés par les Felinos. Funes Mori passait à un Guzmán près de tuer le match dans la foulée, mais à la pause, les Rayados semblaient pouvoir gérer.

Tout allait changer au retour des vestiaires. Ferretti sortait les fantômes d’Edu Vargas et Jurgen Damm pour faire entrer Aquino et Gignac. Comme par hasard (ou pas), Tigres allait alors prendre le contrôle du match. Barovero détournait un but d’André-Pierre Gignac au prix d’une parade exceptionnelle d’entrée de second acte, et si les Rayados s’offraient quelques contres, le plus incroyable étant cette demi-volée de Funes Mori qui venait s’écraser sur la barre du Patón Guzmán, Diego Alonso optait pour une stratégie plus défensive, attendant l’occasion en contre. César Montes et Jonathan González entraient en jeu pour fermer davantage les espaces. Si Gignac allait magnifiquement profiter de l’un d’eux pour s’envoler dans le ciel de Monterrey et signer l’un des golazos de la compétition, ramenant ainsi un peu d’espoir aux siens, rien n’y faisait et les Rayados pouvaient célébrer leur quatrième titre après quatre minutes de temps additionnel. Tout un symbole. Interrogé en conférence de presse d’après match sur le fait de ne pas avoir aligné APG d’entrée, Tuca se montrait sec « décision tactique » sans vouloir répondre davantage en n’autorisant pas l’auteur de la question à rebondir. Sans doute est aussi là son erreur, Tigres perd une troisième finale de CONCAChampions en quatre ans, la quatrième continentale en quatre ans et ne peut que regarder son voisin, les Rayados soulever leur quatrième titre dans cette épreuve et ainsi mettre à une malédiction. Une malédiction internationale qui risque de peser sur l’avenir des Felinos dont la réaction est attendue avec grand intérêt en Liga MX.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.