Après avoir vu Herediano mettre fin au cycle Saprissa, le championnat costaricain est de retour sur LO avec le Torneo de Invierno qui vient tout juste de débuter. Présentation.
Si vous n’avez jamais suivi le championnat costaricain, son format est d’une extrême simplicité. Comme souvent en Amérique Latine, une saison s’organise autour de deux tournois qui suivent les saisons. Pas d’ouverture et de clôture donc mais plus poétique, un Torneo de Verano (été) et un Torneo de Invierno (hiver). A chaque tournoi, la même chanson. Les 12 équipes qui composent la Primera Division se battent pour prendre l’une des quatre places qualificatives pour les demi-finales du tournoi. Et comme dans l’œuvre d’Alexandre Dumas, ces quatre élus sont quasiment toujours composés de trois mousquetaires officiels, les Athos, Porthos et Aramis costaricains, et d’un D’Artagnan dont le nom peut varier.
Guide des surnoms
Les surnoms donnés aux 12 équipes participant à l’Invierno 2015
- LD Alajuelense : Los Manudos
- Belén : Las Belemitas
- Carmelita : Los Carmelos
- Cartagines : Los Brumosos
- CS Herediano : El Equipo Florense
- Limon FC : La Tromba del Caribe
- Municipal Liberia : Los Coyotes
- Pérez Zeledon : Los Guerreros del Sur
- Santos de Guápiles : Las Santistas
- Deportivo Saprissa : Los Morados
- UCR (Universidad de Costa Rica) : Los Universitarios
- CS Uruguay : Los Lecheros
Qui sont donc ces Athos, Porthos et Aramis ? Les trois à ne jamais être descendus, à truster l’essentiel des titres (84 sur 101). Dans le désordre (à vous de jouer pour attribuer les surnoms) : le Deportivo Saprissa, fondé en 1935, arrivé en 1949 et qui a depuis décroché 31 titres, Alajuelense, fondé en 1919, avec ses 29 titres depuis son arrivée dans l’élite en 1921 pour ne jamais la quitter, égalant avec Herediano, le troisième larron, le record de participations consécutives aux tournois (97). Ce dernier, créé en 1921, suit au palmarès avec 24 titres décrochés, le dernier lors du tournoi d’été 2015 face à la LDA après une séance de tirs au but. Les trois seront les grands favoris dans la course au titre lors de cet Invierno.
Le premier sera donc le champion sortant, Herediano du Roi Midas Odir Jacques, ancien joueur qui a décroché tous ses titres nationaux avec Saprissa avant de devenir coach et remporter 5 de ses six titres avec la Team Florense. Renforcé par les arrivées de Kenny Cunningham, qui rentre au pays après des piges au Japon, en Bolivie et en A-league, et Edgar Solís, l’un des grands coups de l’été, arrivé du Mexique et de Chivas, Herediano sera difficile à bouger. Mais les deux plus grands ennemis du pays, les acteurs du Super Clásico qui réunissent 80% des hinchas du pays, Alajuelense et Saprissa, ont aussi envoyé du lourd durant l’intersaison.
Le dernier finaliste, Alajuelense vire son coach Óscar Ramírez qui a eu la mauvaise idée de ne pas décrocher le titre aux tirs au but et fait dans le colombien. Hernán Torres Oliveros, champion de Colombie en 2012 avec Millonarios (voir Colombie : 24 ans !) pose ses valises et fait de sa LDA une équipe bien ordonnée autour d’une défense rigoureuse et une attaque efficace si on en croit les prestations lors des matchs de préparation, s’offrant comme belle signature de l’été le très technique hondurien Carlos Discua que vous avez sans doute aperçu lors de la dernière Gold Cup. Chez le Monstruo Morado (Saprissa pour ceux qui ne suivent plus), si le jeune Jonathan Moya s’envole ce week-end faire un essai en Belgique, l’ancien double tenant du titre rapatrie David Ramírez après 2 petites titularisations avec l’ETG et à peine 200 minutes de football en 6 mois, et s’offre l’une des belles révélations du dernier tournoi, passé chez lui en équipe de jeune, le latéral gauche capable d’évoluer aussi dans l’axe, Francisco Calvo.
La grande question sera donc de savoir qui parmi les 10 autres équipes sera le D’Artagnan de cette fin d’année. Cela pourrait se jouer, comme bien souvent, entre Santos et Cartaginés. Santos, deuxième surprise du dernier tournoi, fait venir une dizaine de joueur dont une légende du championnat, Víctor Núñez, le meilleur buteur de l’histoire de la Primera Division avec ses 215 buts inscrits au cours de sa carrière. Quant à Cartaginés, le Decano (plus vieux club encore vivant au pays), il fait ses courses du côté de la LDA et attire notamment l’expérimenté Juan Gabriel Guzmán. Derrière, les autres devraient souffrir. Car, comme souvent dans des championnats trustés par 2-3 équipes, les autres sont souvent de petits clubs par les structures ou les finances. On peut alors se retrouver dans des situations telles que celle vécue actuellement par Limón dont les joueurs, faute de salaires impayés depuis 3 mois et demi, viennent de se mettre en grève. On notera cependant le retour de Liberia Mia, désormais Municipal Liberia, champion surprise en 2009 avant de connaître la faillite, la renaissance et donc aujourd’hui, le retour dans l’élite, les supporters parisiens ayant sans doute un regard particulier pour Uruguay et son coach, un certain Martín Cardetti.
Premières journées : les gros sont déjà placés
Trois journées et déjà aucune surprise. Herediano réussit le sans-faute et est talonné par un trio composé de la LDA, de Saprissa et donc de celui qui semble parti pour jouer la 4ème place de demi-finaliste, Santos. Derrière eux, Municipal Liberia et Limón s’accrochent aux côtés de Cartaginés. Tous tombent lors de la troisième journée et se retrouve avec déjà 5 points de retard sur le leader.
Les buts de la 2e journée
Résultats
Classement