La Gold Cup 2021 est lancée et les principaux favoris ont démarré sur un tout petit rythme. De quoi laisser espérer une année à surprises ?

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Gold Cup 2021 : guide de la compétition

La seizième Gold Cup est désormais lancée et dès le match d’ouverture, on a senti que les choses pourraient bien être différentes cette année. Bien évidemment, la question de l’arbitrage est toujours présente, soulevée d’entrée après l’horrible choc entre Chucky Lozano – heureusement apparemment hors de danger – et le portier trinidadien Marvin Phillip qui n’a pas occasionné l’arrêt immédiat du jeu (ni un penalty, l’attaquant de Naples ayant été poussé dans le dos), ou encore lors d’autres duels, pensons notamment aux penalties oubliés pour le Surinam face à la Jamaïque… Mais dans l’ensemble, la première journée a déjà démontré que les gros bras n’étaient peut-être pas aussi solides que l’on pouvait le penser.

En ouverture, le Mexique a certes eu plus de quatre-vingts pour cent de possession, frappé à trente reprises au but, il n’a jamais réussi à faire trembler les filets. La faute à un excellent Phillip dans les buts, mais aussi à une grande maladresse devant les cages alors que le débat de la naturalisation de Rogelio Funes Mori – par ailleurs très bon sur ce match – fait toujours débat. El Tri ne s’est donc pas imposé d’entrée et doit tout de même se méfier d’une potentielle mauvaise surprise, d’autant que dans le même temps, le Salvador a tranquillement disposé d’un Guatemala à peine revenu de vacances pour disputer l’épreuve.

Dans le groupe B, celui de l’autre favori annoncé, les États-Unis, les choses semblent se dérouler comme prévu, mais la marge de manœuvre n’est pas si grande. Car avec sa formation privée de tous ses cadres et terriblement jeune, Team USA manque évidemment de repères collectifs et a parfois souffert face à des Grenadiers d’Haïti pourtant privés de cinq éléments touchés par la COVID-19. Sam Vines a inscrit le seul but du match d’entrée de jeu, les hommes de Gregg Berhalter, ont certes touché les montants à deux reprises, l’entrée de Gianluca Busio a été plus qu’encourageantes, mais la question demeure sur la capacité de cette sélection à hausser son niveau de jeu ou mieux résister quand l’adversaire sera plus coriace. D’autant que dans le groupe, le Canada a fait le travail face à la Martinique. Portés par un Tajon Buchanan qui a fait vivre un enfer à Romario Barthéléry (sorti à la pause), les Rouges ont immédiatement réagi à l’erreur défensive de Mark-Anthony Kaye qui avait profité à Emmanuel Rivière et ont finalement contrôlé des Matinino intéressants offensivement mais bien trop poreux au milieu et en défense pour espérer rester dans la partie. Il y a encore quelques éléments à régler pour le Canada, notamment défensivement, mais ce large succès peut permettre aux Rouges de venir poser bien des problèmes à Team USA dans la course à la première place.

Derrière USA et Mexique, le Costa Rica est un traditionnel prétendant. Malgré le fait d’avoir un sélectionneur qui débute, les Ticos ont livré une première prestation très solide et sérieuse, bien aidés par les erreurs individuelles de Gwada Boys qui ont encore mis trop de temps à entrer dans leur match, commençant véritablement à jouer alors que le score était de 0-2. Mais après l’erreur de Yohann Thuram sur l’ouverture du score de Joel Campbell, la Guadeloupe a enterré les espoirs générés par la réduction de l’écart signée Raphaël Mirval juste avant la pause par l’exclusion de Steve Solvet d’entrée de deuxième acte. Les choses étaient alors plus face pour le Costa Rica qui a tranquillement géré la fin de match, bien aidé par la volée de Celso Borges pour le 3-1 final. Un Costa Rica qui a finalement eu moins de mal que la Jamaïque, auteur d’un excellent premier acte conclu par deux buts, mais qui a été bousculé par un Suriname sans peur et parfois très convaincant sur le plan offensif et au sein duquel Gleofilo Vlijter a été particulièrement intéressant.

Reste enfin le groupe de le plus excitant sur le papier, le Groupe D, qui a finalement confirmé les attentes placées en lui. Face au petit poucet qu’est la Grenade, le Honduras a finalement cartonné mais n’a pas eu le match aussi facile qu’annoncé. Car les hommes de Michael Findlay ont d’abord surpris en regardant les Catrachos droit dans les yeux et grandement menacé un Honduras par moment vacillant. Omar Beckles s’est ainsi offert deux opportunités, une sortie par Luis López, l’autre sauvée par Diego Rodríguez. Mais Grenade s’est tiré une balle dans le pied. Sur une passe en retrait assez quelconque, Reice Charles-Cook a bafouillé et Jerry Bengston en a profité pour ouvrir le score. Le but a tout fait basculer, libérant la H qui a pu accélérer en deuxième période bien aidé par le but rapide d’Edwin Solano parti à la limite du hors-jeu. Si Grenade n’a pas pour autant baissé les bras, les Catrachos ont gérer la suite, accélérant en fin de partie en exploitant des courses dans le dos d’une défense mal alignée. Et s’offrent un large succès qui leur permet de prendre les commandes du groupe. Car dans l’autre match, Qatar et Panamá ont répondu aux attentes en offrant un match totalement fou. Deux équipes joueuses, qui ont laissé bien des espaces que les hommes de Felix Sánchez ont souvent parfaitement exploités. Au point que le champion d’Asie 2019 aurait dû virer en tête à la pause s’il avait su se montrer plus précis ou si Luis Mejía n’avait pas été impérial dans les cages panaméennes, gagnant notamment deux duels face à Ali Almoez. Il allait falloir attendre le deuxième acte pour que le spectacle soit total. Car le Qatar continuait de déferler sur les cages panaméennes, ouvrait logiquement le score d’entrée de mi-temps, mais lançait une course poursuite dans laquelle Panamá ne lâchait rien. Rolando Blackburn répondait deux fois aux Annabi qui reprenaient l’avantage sur une panenka d’Al-Haydos mais cédaient une victoire qui leur tendait les bras sur un nouveau penalty (peu évident mais validé au VAR) à l’entrée du dernier quart d’heure. Comme à la Copa América 2019, le Qatar débute sa compétition par un match nul, mais, emmené par son formidable trio offensif Akram Afif – Hassan Al-Haydos – Ali Almoez, prouve s’il le fallait qu’il a tout ce qu’il faut pour bousculer son groupe.

Crédit photo : imago images/Agencia EFE

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.