Il aura fallu attendre la toute fin d’une partie un temps dominée par le Mexique pour que l’inexpérimentée sélection américaine donne une leçon de gestion à son rival du sud. Et prenne une éclatante revanche quatorze ans après la dernière victoire en face à face.

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24 juin 2007. Il y a plus de quatorze ans, la Team USA emmenée Landon Donovan s’imposait d’un rien face au Mexique en finale de la Gold Cup. C’était le dernier affrontement entre les deux géants de la CONCACAF, le Tri remportant les trois suivants. Au coup d’envoi de ces retrouvailles, il n’y avait cependant pas grand suspense. Le Mexique arrivait avec une équipe A’ qui était montée en puissance au fil des matchs alors que Team USA et son équipe B voire C, n’avait guère convaincu. Les premières minutes confirmaient les craintes d’avant match, le Mexique s’installait dans le match, contrôlait le ballon, un attaque-défense s’installait alors que les hommes de Gregg Berhalter attendaient uniquement les contres. Le scénario allait donc être constant : domination mexicaine avec montée des latéraux, Chaka Rodríguez d’un côté, Jesús Gallardo de l’autre, un cœur du jeu Pineda – Dos Sanos pour percuter dans l’axe, Edson Álvarez en rampe de lancement reculée, Hector Herrera parfait relai et importance du jeu de pivot de Funes Mori lorsqu’il fallait allonger avant de profiter des mouvements incessants de Tecatito. Sur le papier, tout était réglé, mais dans les faits, le Mexique a retrouvé les carences qu’il avait montré sur quelques matchs : son incapacité à transformer son outrageante domination en but. L’exemple parfait a été Rogelio Funes Mori, de tous les bons coups, mais qui a soit buté sur un Matt Turner toujours aussi parfait dans ses cages, soit pêché par maladresse devant le but. Le Mexique a donc empilé les situations durant le premier acte, mais n’a pas su tenir compte de l’avertissement donné par Paul Ariola sur une énorme erreur de relance. Le capitaine de Team USA se retrouvait seul face à Talavera et envoyait sa frappe sur le poteau. C’était la meilleure occasion du premier acte.

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imago images/ZUMA Wire

Scénario identique au score en deuxième période, avec cependant une Team USA plus conquérante. Un deuxième acte qui débutait par une grosse occasion pour Orbelin Pineda à laquelle Zardes répliquait par un nouveau face à face avec Talavera au cœur d’un axe défensif toujours aussi fragile dans son dos. Toujours aussi fébrile à la relance, le Mexique se retrouvait ainsi plus souvent en danger, les meilleures situations du second acte était finalement en faveur des hommes de Berhalter. Le Mexique avait perdu pied, avait décroché de la rencontre et si le score n’évoluait pas, si les occasions franches s’amenuisaient, le match avait basculé. Il fallait attendre la prolongation pour qu’il trouve son dénouement, sur un coup de pied arrêté et un nouveau ballon dans le dos d’une défense trop naïve que Miles Robinson exploitait et propulsait dans les buts. Il restait alors moins de trois minutes à jouer, l’affaire était pliée, le piège s’était refermé. Après la Nations League, les États-Unis s’offrent un deuxième succès face au Mexique en 2021, Tata Martino perd son deuxième choc face au rival du nord, sans doute le plus gênant pour sa sélection. Car si le Mexique n’avait pas envoyé toutes ses grandes forces, la sélection américaine n’avait rien d’un géant, composée en grande majorité de jeunes n’ayant que trop peu joué ensemble. C’est aussi en cela que cette défaite du Tri fait mal et que la position de l’Argentin à sa tête pourrait en être menacée.

 

 

Crédit photo : imago images/Agencia EFE

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.