L’année US touche à son terme. Sans trembler, Atlanta a décroché l’opportunité de disputer la première finale MLS de son histoire à la maison. Favoris, les Five Stripes devront pourtant se méfier d’un Portland bien plus dangereux qu’il n’y parait.

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Après trente-quatre journées de phase régulière et deux (voire trois) tours de play-offs, Atlanta et Portland vont offrir le dernier chapitre de la saison 2018 de MLS. Une dernière dans la folie du Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta pour la dernière de Gerardo Martino.

Be Brave(s) again

S’il est un favori à l’heure d’aborder la finale, c’est bien Atlanta. Le groupe Tata Martino a longtemps survolé la saison régulière, ne voyant le Supporters’ Shield lui échapper au dernier moment, mais n’a finalement jamais tremble pour atteindre sa première finale. En finale de conférence, les Red Bulls, qui avaient ravi cette place de meilleure équipe de la phase régulière, n’ont pas pesé bien lourd. Écrasés par le rouleau compresseur offensif au Mercedes-Benz Stadium, Martínez y allant de son 34e but de la saison, décrochant au passage le titre de MVP de l’année, New York n’a jamais eu l’occasion de véritablement espérer au retour, voyant Atlanta à un rien de plier l’affaire en première période avant de devoir vivre avec un deuxième but logiquement refusé après intervention du VAR (mais finalement sauver l’honneur en s’imposant en fin de match au retour). Les Five Stripes ne sont donc plus qu’à une marche de décrocher la MLS Cup dès leur deuxième saison d’existence, les 73 000 personnes attendues au Mercedes-Benz Stadium, nouveau record pour une finale MLS en vue, devraient les y aider.

Pour Atlanta, le défi n’est pas anodin. Depuis que les Braves ont décroché les World Series de 1995, la ville n’a plus célébré le moindre titre majeur en sport US. Une parade est même prévue en cas de victoire cette nuit. Depuis, les Falcons ont échoué lors du Superbowl 2017 alors qu’ils menaient de 25 points à trois minutes de la fin du troisième quart temps face aux Patriots. Bien maigre pour la ville. Un succès des hommes de Martino serait également un point majeur dans la stratégie de la ligue dans son développement des extensions, faisant d’Atlanta un exemple à suivre dans sa stratégie globale, qu’elle soit économique, sportive et en termes de communication, pour les futurs nouveaux arrivants. United a réussi en peu de temps à attirer les regards par sa capacité à attirer de jeunes espoirs sud-américains mais aussi en décrochant plusieurs records en MLS, à commencer par celui du soutien : avec plus de 53 000 spectateurs en moyenne cette saison, Atlanta écrase la ligue en termes d’affluence, en est sa plus belle publicité. Pour le soccer local, il permettrait à la ville d’ajouter un titre national après celui des Chiefs en 1968, champions de NASL dès leur première saison d’existence.

La menace Portland

Favoris, les Timbers n’ont pas besoin de l’être pour avancer, les hommes de Giovanni Savarese semblent même se satisfaire du contraire. Cinquième de conférence, Portland est passé par deux tours de play-offs renversants et une finale de conférence tout aussi renversante pour arriver à leur deuxième finale de leur histoire. Après avoir scalpé Dallas et sorti l’ennemi de toujours Seattle au terme d’un match retour totalement fou, les Timbers ont renversé le Sporting Kansas en finale de conférence. Bougés et menés au score à la pause, les hommes de Savarese s’en sont remis à une merveille de Blanco et un nouveau match XXL de Diego Váleri auteur d’un doublé dont le but qui a définitivement scellé la qualification à la 99e minute. S’ils seront privés d’une grande partie de leurs fans, Atlanta ne laissant que 1300 places aux visiteurs au grand désarroi du peuple vert, les Timbers savent voyager en play-offs et devront résister à l’armada rouge et noire.

La question sera ainsi de savoir si Savarese va reconduire son classique 4-2-3-1 ou reproduire la défense à trois centraux qu’il avait proposée lors du dernier duel entre les deux franchises, soldé par un résultat nul. Les trois centraux avaient bloqué Martínez alors que le dense milieu à cinq visait à réduire les espaces dont un Miguel Almirón est friand. L’une des clés sera de savoir qui voudra prendre la possession du ballon. Certes en juin dernier les Five Stripes de Martino avaient eu le ballon 70% du temps, mais les deux formations sont avant tout des maîtres du contre, de la transition rapide. La finale 2018 sera ainsi avant tout une affaire d’occupation et d’exploitation des espaces plutôt qu’une affaire de possession et de contrôle total comme l’aimait Toronto par exemple l’an passé. Elle en sera ainsi des plus ouvertes, son issue finalement bien plus imprévisible que prévue.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.