Jeudi 13 décembre 2012

Sao Paulo

Après l’énorme tension du match aller, la finale retour de la Sudamericana 2012 a franchi un palier au retour. Alors que São Paulo dominait les débats et rentrait devant à la pause, tout a fini par basculer dans le ridicule.

« Il y a des joueurs blessés. Nous avons été menacés par des armes par les hommes de la sécurité locale. Nous ne reviendrons plus sur le terrain ». Les mots sont signés Nestor Gorosito à la pause. Alors que la première mi-temps vient de se terminer, la discussion dérape entre Lucas et Orban.

Comme au match aller, le Matador a répondu à la technique brésilienne par un impact physique parfois au-delà du raisonnable. Et comme au match aller, la discussion houleuse débouche sur une bagarre entre les deux camps. Jusqu’ici rien de bien anormal pour un match sud-américain. Sauf que la sécurité intervient et dérape. Albil est menacé et blessé par une arme venu frapper sa poitrine, Galmarini et Diaz sont frappés, Rubén Botta blessé à l’œil, Matías Escobar l’entraîneur adjoint Jorge Borrelli terminent avec des ecchymoses au visage.

« Ils étaient 20, sont venus et ont frappé tout ce qui bougeait. L’un d’entre eux, armé, était un dirigeant de São Paulo car nous l’avions rencontré lors de la réunion technique d’avant match ». S’en suivront de longues minutes de confusion. Enrique Oses reviendra sur la pelouse où l’attendaient les joueurs du Tricolor.

Après de multiples va-et-vient du quatrième arbitre, la décision est prise : la partie est arrêtée, le résultat entériné. Pas de suspension de match, la CONMEBOL a donc décidé, sans bien même qu’une enquête fasse la lumière sur ces évènements de sacrer São Paulo (alors même que son président Romer Osuna affirmera à la pause ne pas savoir ce qu’il s’est passé).

Côté brésilien, on accusera le jeu dur des joueurs de Gorosito (Rogerio Ceni affirmant qu’« ils ne sont pas venus jouer mais pour se battre »). Loin de l’agitation, le Tricolor pouvait alors célébrer sa victoire, la première dans cette épreuve. Après avoir dominé la première période, les brésiliens emmené par leur formidable trident Osvaldo – Lucas – Jadson avaient réussi à rentrer aux vestiaires avec une avance de deux buts. Si la victoire leur semblait quasiment acquise tant le Tigre se montrait peu dangereux, on regrettera que ces incidents soient venus gâcher la fête. Rogerio Ceni cèdera le brassard de capitaine à Lucas qui quitte ainsi le Tricolor en lui offrant un succès continental.

En coulisses en revanche, ce qu’il s’est passé hier soir pose déjà de graves questions quant à la perspective de la prochaine Coupe du Monde.

Résumé :

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.