Les dernières nouvelles venues du Brésil et présentation des derniers matchs de groupes de la soirée.

bandeaubielsa

Copa América : suivez l’épreuve sur Lucarne Opposée !

enbref

Alfaro soutient Tite. Au coup de sifflet final du match nul entre Brésil et Équateur, l’accolade entre les deux sélectionneurs a donné lieu à un échange intense. Gustavo Alfaro a en effet profité du moment pour exhorter Tite de s’accrocher à son poste et lui a ainsi délivré un message de soutien très fort : « Ne pars pas, résiste. Continue à te battre et tu finiras champion du monde, souviens-toi de ce que je te dis. Bats-toi, tu fais honneur à tous. S’il te plait, je te le demande, s’il te plait ». Un échange qui a ému un Tite toujours aussi peu respecté dans son pays, toujours sous pression et qui doit désormais subir une CONMEBOL en mode censure. Un échange qui forcément irrite en Argentine, au simple motif qu’un technicien argentin puisse envisager qu’un Brésilien sera champion du monde…

Tite remet une cartouche. Un sélectionneur du Brésil qui ne s’est tout de même pas privé de mettre une nouvelle cartouche à la CONMEBOL, demandant le respect du droit de parole des sélectionneurs et surtout à ce que ceux-ci soient écoutés : « les sélectionneurs sont des faiseurs d’opinion, concentrés, éduqués, ils ont un très haut niveau technique, personnel et professionnel qui pourrait, si la CONMEBOL le souhaitait, leur permettre de donner leur avis sur les compétitions pour les faire progresser ». Reste désormais à savoir si l’instance suprême du football sud-américain l’entendra de cette oreille.  

vibraelcontinente

Nos dirigeants ont du talent. Magnifique scène en plein Pérou – Équateur. Alors que Lapadula vient de se procurer une occasion, la réalisation nous montre une tribune officielle totalement concernée par la rencontre. On y voit ainsi Alejandro Domínguez en pleine plongée sur son téléphone. Reste à savoir ce qu’il y faisait. Une hypothèse pourrait être la consultation des magnifiques posts Instagram du Chiqui Tapía, président de la fédération argentine, qui communique sur le fait qu’il se rend voir sa sélection pour le match déterminant face à la Bolivie, avant de se rendre compte qu’il n’a pas choisi la bonne ville.

L’affaire du numéro 24. Le Grupo Arco-Íris qui défend la cause LGBT+ depuis plus de deux décennies au Brésil a sommé la CBF à s’expliquer sur l’absence de numéro 24 au sein de la sélection, la seule de toute la Copa América n’en ayant pas. Pourquoi donc ? L’une des raisons pourrait venir du Jogo do Bicho, un jeu de loterie clandestin, dans lequel le numéro 24 est associé au cerf ou veado en portugais. Un terme qui est aussi une insulte homophobe et par extension, être associé au numéro 24 serait être associé au fait d’être homosexuel. La décision de ne pas le décerner dans son équipe peut ainsi être considérée comme une action homophobe. L’association avait déjà pointé le fait que de nombreux clubs du pays ne comptent aucun n°24 dans leur effectif et alors que le 28 juin est une date de commémoration et de fierté, l’occasion était idéale pour rappeler que le combat est encore loin d’être gagné.

Une nouvelle génération. Peut-on avoir trente-quatre ans et être encore attaquant titulaire pour le sixième match d'affilée en moins de quatre semaines ? Au football, c'est possible. Par contre, à la Playstation, forcément, les petits jeunes viennent vous donner une leçon, comme l'a indiqué Luis Suárez sur son compte Instagram après sa défaite contre le jeune Facundo Torres, vingt-et-un ans. Le groupe vit bien.

suarez

programme

Moins d'un mois après leur affrontement lors des éliminatoires pour la Coupe du Monde, l'Uruguay et le Paraguay se retrouvent dans un match qui va définir le classement final du groupe A. Dans un groupe qui homogène, le vainqueur du match s'assurera une place parmi les deux premiers, en fonction du résultat de l'Argentine et aura la certitude d'éviter le Brésil jusqu'à la finale. Le vainqueur jouera la Colombie ou l’Équateur en quarts, puis l'Argentine ou de nouveau la Colombie ou l’Équateur en demies. Un parcours a priori plus facile, même si les règles d'un jour en Copa América sont rarement celles du lendemain. Le perdant sera dans la partie de tableau du Brésil, du Pérou et du Chili. L'Uruguay va donc jouer le coup à fond en conservant son effectif type, avec un seul changement : la sortie de De La Cruz au profit de Bentancur qui apporte plus de sécurité notamment dans les couvertures défensives, un thème cher au Maestro. Valverde, seul joueur sous la menace d'une suspension, sera bien aligné d'entrée. Le seul joueur à l'écart du groupe est Araújo, toujours blessé. Tabárez, qui de toute façon ne fait rarement tourner lors du dernier match de groupes, a déclaré en conférence de presse : « On ne va pas penser au Brésil et si nous devons l'affronter en tant que quatrième ou dans d'autres circonstances nous le ferons comme nous l'avons toujours fait. Nous n'aurons pas beaucoup de chance parce que c'est un groupe et un entraîneur au-dessus du lot, mais nous avons toujours cette façon d'être, de toujours penser que nous pouvons, qu'il y a un chemin pour y arriver et pour réussir. Parfois avec peu de marges, mais tant qu'il y a une toute petite possibilité, il faut y aller et c'est ça l'objectif de la compétition parce que si nous avons peur ou si on donne un match pour perdu avant de le jouer, nous ne serions pas nous même. »

Côté Paraguayen, même sérieux avant le match, Eduardo Berizzo ayant déclaré « on ne spéculera pas sur le classement du groupe. Nous allons sur le terrain pour gagner comme nous le faisons toujours […] nous allons nous confronter avec un adversaire très dur, avec des vrais dangers, de l'expérience, un milieu dynamique, ce sera un match rythmé et nous nous préparons pour cela ». Berizzo ne pourra pas compter sur Bareiro, blessé aux ligaments lors du match contre le Chili et définitivement sorti du groupe. L'attaque sera emmenée par l'intenable Almirón, et par la surprise, en pointe, Gabriel Ávalos, attaquant étant passé pendant quelques matchs par Peñarol, et n'ayant pas laissé un souvenir impérissable.

L’autre rencontre sera en comparaison bien moindre niveau intérêt même si l’Argentine doit s’éviter toute contre-performance pour tranquillement remporter son groupe. Face à elle, la Bolivie semble déjà tournée vers la suite et les éliminatoires de septembre même si César Farías peut compter pour la première fois sur un effectif au complet avec les retours de Marcelo Martins, Henry Vaca et Luis Haquin. Un sélectionneur qui a déjà fait le bilan de la compétition avant la dernière rencontre : « Je remercie la fédération, son président et tous ses membres. Nous sommes totalement engagés dans la suite, il ne s’agit pas de voir un seul résultat. Il y a aussi des choses positives. La route des éliminatoires a été très bonne pour nous et jouer quatre autres matchs [en Copa América] contre des adversaires que nous allons affronter plus tard, c’est comme les matchs amicaux du mois de mars dernier. Les joueurs sont en train de s’habituer aux rivaux, aux caractéristiques du jeu, aux besoins. Dans l'aspect tactique, il y a eu une évolution, en termes d'ordre défensif, dans la façon de tenir face à de grands joueurs, de grands rivaux, dans la possession du ballon, dans l’approche au but. La Bolivie commence à montrer des fondamentaux tactiques qui ne se limitent pas à l’altitude ». Face à la Verde, Lionel Scaloni entend faire tourner au maximum, à une exception : « dans cette sélection, il n’y a qu’un seul joueur qui a sa place assurée, les autres doivent la gagner. Et l’on sait tous de qui il s’agit ». Cet homme est évidemment Lionel Messi qui profitera du choc de la soirée pour devenir seul joueur le plus capé de l’histoire de la sélection. Pour le reste, l’heure est à la rotation de l’effectif avec comme enjeu de gagner sa place. Une situation qui concerne notamment el Kun, qui devrait également débuter ce soir et qui n’a plus marqué en sélection depuis la petite finale de 2019.

Les compos probables

Uruguay – Paraguay, 2 heures à Rio

Uruguay : Fernando Muslera; Giovanni González, José María Giménez, Diego Godín, Matías Viña; Matías Vecino, Federico Valverde, Rodrigo Bentancur, Giorgian De Arrascaeta; Luis Suárez y Edinson Cavani.

Paraguay : Antony Silva; Alberto Espínola, Gustavo Gómez, Junior Alonso, Santiago Arzamendia; Andrés Cubas, Robert Piris da Motta; Alejandro Romero Gamarra, Miguel Almirón, Ángel Romero; Gabriel Ávalos

Argentine – Bolivie, 2 heures à Cuiabá

Argentine : Franco Armani; Gonzalo Montiel, Germán Pezzella, Lisandro Martínez, Marcos Acuña; Guido Rodríguez, Exequiel Palacios, Alejandro Gomez, Ángel Correa; Lionel Messi, Sergio Agüero.

Bolivie : Carlos Lampe; Luis Haquin, Adrián Jusino, Diego Bejarano, José Sagredo; Erwin Saavedra, Leonel Justiniano, Danny Bejarano; Marcelo Martins, Henry Vaca, Rodrigo Ramallo.

 

Avec Jérôme Lecigne

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.