Alors qu’elle nous avait presque espérer le contraire, comme sa grande sœur, la Copa Sudamericana se prépare également à une finale 100% Brésil, Bragantino et l’Athletico Paranaense ayant réalisé les belles affaires de la semaine.

bandeaubielsa

Le championnat brésilien a toujours été un championnat puissant, notamment sur le plan économique. Ceci est encore plus vrai à l’ère moderne avec pour bien des clubs des modèles économiques mis en place qui ont permis d’entrer dans notre siècle. Et quand les pays voisins ont gardé l’ancien système, celui de la petite combine et de la gestion à la semaine, l’écart ne pouvait que se creuser dans un monde où les inégalités sont de plus en plus grandes. Ajoutez à cela que quinze clubs du championnat brésilien (oui quinze) sont engagés dans les compétitions continentales et vous comprendrez aisément que ces dernières terminent inéluctablement par se régler entre membres auriverde. Ils étaient huit sur la ligne de départ de la Libertadores, quand d’autres pays historiques n’avaient droit à quatre, ils étaient sept en phase de groupes de la nouvelle mouture de la Sudamericana quand, à l’exception de l’Argentine, les autres pays n’avaient droit qu’à deux représentants. Difficile dans ces conditions de s’éviter des finales brésiliennes, ni la Libertadores, ni la Sudamericana ne sont donc parties pour y échapper.

Il y avait pourtant eu des performances, des moments rappelant ce football d’antan, riche par sa diversité. On avait vu quelques équipes brésiliennes tomber en phase de groupes, on avait cru à des retournements possibles, la LDU sortant un Grêmio qui avait des airs de favoris, Libertad s’offrant Santos qui venait d’éliminer Independiente. On avait vibré devant ce huitième de finale 100% uruguayen entre les deux géants, mais au final, même si tellement peu exposée par sa propre confédération, la Copa Sudamericana a vu les deux rescapés brésiliens faire la bonne affaire des deux demi-finales.

Tout a commencé par Bragantino qui accueillait Libertad. Des Paraguayens qui cherchaient surtout à réduire les espaces pour jaillir en contre. L’affaire a tenu une demi-heure, le temps pour Artur d’entrer en piste et de mener la Massa Bruta vers le succès. Ytalo a tranquillement réceptionné un centre parfait du petit numéro 7 pour ouvrir la marque, Bragantino, qui contrôlait déjà la rencontre, a pu gérer. D’autant que d’entrée de second acte, Artur a provoqué une main de Vangioni et a transformé lui-même le penalty du 2-0. Les locaux ont ensuite cherché à marquer en contre, ce qui aurait pu être fait sans VAR, le troisième but signé Luan Cândido étant finalement refusé, le ballon ayant touché l’arbitre au début de l’action.

Puis est venu le tour de Peñarol qui accueillait l’Athletico Paranaense chez lui au Campeón del Siglo. Un Peñarol qui s’est tiré une balle dans le pied tout seul, d’entrée de match. Mauvaise relance de Kevin Dawson, ballon perdu par Juan Manuel Ramos, récupération de Marcinho qui servait Nikão dont le centre était dévié par Bissoli de la tête et permettait à David Terans, ancien de la maison où il était venu relancer sa carrière l’an passé, de s’excuser auprès du public après son retourné victorieux pour le 1-0. On jouait alors la deuxième minute… Tous les jolis plans envisagés s’envolaient et pendant que le Furação contrôlait, les Carboneros peinaient à générer du danger, oubliaient d’utiliser les couloirs. Pourtant, l’une des rares fois où ils y pensaient, le duo Facu Torres - Álvarez Martínez frappait. Le premier servait le second qui inscrivait le but de l’espoir, son dixième dans la compétition, probablement celui qui scelle davantage son prochain transfert. Cela a ouvert sur une période de domination de Peñarol, avec un bon Gargano pour créer le jeu, mais le temps défilant, les hommes de Larriera se sont épuisés. L’Athletico Paranaense contrôlait la pression adverse et attendait le moment, il arrivait à l’entrée du dernier quart d’heure sur une volée de Pedro Rocha. L’affaire était réglée, Peñarol va désormais devoir aller s’imposer au Brésil, là où le Furação n’a perdu qu’une seule fois en dix ans (pour treize victoires et aucun nul), face à Bahia, un autre Brésilien…

Photo : imago images/Agencia EFE

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.