Peu convaincant en ouverture, le Brésil a encore déçu face au Venezuela dans un stade qu’il ne parvient pas à remplir. Pendant ce temps, le Pérou lance enfin sa Copa América.

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Bolivie 1-3 Pérou

Par Nicolas Cougot

L’un était tombé d’entrée, l’autre avait été accroché. Autant dire que le clásico du Titicaca sonnait comme une opération dernière chance dans la lutte pour la qualification. Aucun de changement côté Bolivie en comparaison du match d’ouverture, quand du côté de Ricardo Gareca, on optait pour un choix plus offensif avec la titularisation d’Andy Polo devant. Dans les faits, on a eu un copier-coller du match 1 pour la Verde qui s’est longtemps contenté de surtout défendre quand le Pérou se montrait bien trop maladroit pour espérer menacer Lampe. Les minutes défilaient et le match commençait à ressembler au Brésil-Bolivie jusqu’à ce que sur une action anodine, le ballon ne vienne heurter la main de Zambrano et permette à Marcelo Moreno de célébrer son anniversaire par un but au Maracanã. Un temps assommé, le Pérou allait finalement arrêter de douter en toute fin de premier acte, sauvé par son Guerrero dont la lutte avec Edu Vargas va animer l’épreuve. 1-1 à la pause, la Blanquirroja pouvait alors se libérer en seconde période, accélérer et dominer largement la rencontre. Farfán d’entrée de second acte, Flores pour conclure la partie dans les arrêts de jeu, le Pérou s’offrait une victoire finalement méritée tant la Bolivie a paru limitée dans ses idées et dans son impact au fur et à mesure que les minutes ont défilé. La Blanquirroja se place ainsi parfaitement dans la course à la qualification, pour la Verde, l’affaire parait quasiment entendue, sauf énorme performance face au Venezuela.

La Bolivie ne tient qu’une mi-temps

Par Thomas Allain

À l’image de sa rencontre face au Brésil, la Bolivie n’aura existé qu’une mi-temps. Sur un terrain désastreux, les hommes d’Eduardo Villegas ont démarré la rencontre avec de meilleures intentions que face à la Seleçao. Bien disciplinée tactiquement, la Verde a pris confiance au fil des minutes après avoir contenu les initiatives offensives adverses. Petit à petit le Pérou s’est mis à déjouer laissant aux Boliviens la possibilité de développer leurs premières combinaisons de ce tournoi. La frappe de Saucedo a la 26e minute aura permis à la Bolivie de se procurer un penalty heureux après avoir vu la trajectoire du ballon être déviée de la main par un défenseur péruvien. Validé par le VAR, c‘est l’attaquant Marcelo Moreno Martins qui s’est chargé de faire trembler les filets au Maracanã, comme il avait l’habitude de le faire dans le championnat brésilien. Peu avant la mi-temps, une perte de balle de Saavedra suivie d’une erreur de concentration de la défense centrale auront permis au Pérou de revenir dans la partie (1-1). Après avoir commencé à jouer, la Bolivie s’est mise à déjouer. Le second acte a démarré comme lors du match d’ouverture, par un but adverse. Farfán s’est envolé dans le ciel de Rio pour donner l’avantage à son pays (1-2). Sans idée et incapable de créer la moindre combinaison, la Bolivie, éteinte physiquement, a montré ses limites en seconde période. Le changement de dispositif associé aux entrées de Fernández, Vaca puis Álvarez n’aura pas modifié le cours de la rencontre et les accélérations péruviennes auront eu le mérite de pointer les carences défensives de la Verde. Comme à son habitude, Carlos Lampe se sera montré décisif mais n’aura pas pu éviter le coup de grâce de Flores à la 96e minute (1-3).

Le vrai Pérou ?

Par Romain Lambert

Ricardo Gareca a reconduit son 4-2-3-1 classique avec un seul changement : Andy Polo pour Christofer Gonzáles. L'équipe de Gareca a encore été très brouillonne et imprécise dans ses transmissions de balle. Même en étant menée, la Blanquirroja ne réagissait pas. C'est encore Cueva qui débloquait la situation avec un caviar pour Guerrero qui dribblait Lampe avant de tirer dans le but vide juste avant la mi-temps et ainsi égaliser. C'est une autre équipe du Pérou que l'on a retrouvée en deuxième période. Plus d’agressivité, plus de confiance à l'image du coup de boule de Jefferson Farfán pour propulser le cuir au fond des filets boliviens à la 55e. L'intensité et la précision ont permis aux Rouge et Blanc d'inverser la vapeur et de passer devant au score. Le Pérou décidait alors de prendre enfin les choses en main et de proposer un jeu plus alléchant et plus vertical. Dans la surface, les Péruviens jouaient en une touche de balle sur des passes courtes et créaient le danger à plusieurs reprises. Lampe devait s'employer à plusieurs fois pour maintenir la Bolivie à flot. Mais la Bolivie prenait peu à peu l'eau et craquait dans les derniers instants sur un but sublime d'Edison Flores, entré depuis peu. C'est le Pérou de la deuxième période que l'on aimerait voir samedi prochain face au Brésil. Car même avec quatre points, la qualification est loin d'être assurée.

Brésil 0-0 Venezuela

Par Nicolas Cougot

Si dans la manière l’entrée en lice n’avait pas été des plus convaincante, que ce soit côté Brésil ou côté Venezuela, le résultat avait permis au Brésil de lancer parfaitement sa campagne 2019 par une victoire quand la Vinotinto avait réussi à accrocher le nul face au Pérou. Autant dire que la pression était partagée même si, en tant que pays hôte et afin de lutter contre l’indifférence dans laquelle elle baigne, la Seleção n’avait d’autre alternative que celle de s’imposer. D’entrée de partie, les hommes de Tite se lançaient à l’assaut des cages de Fariñez mais ne parvenaient pas véritablement à se montrer menaçants, la meilleure occasion étant pour les hommes de Dudamel en contre et une tête de Rondón qui flirtait avec le montant d’Alisson. La meilleure situation pour les locaux était pour Richarlison, sans doute le joueur le plus actif qui forçait Fariñez à une parade décisive. C’en était tout pour le Brésil en première période, comme face à la Bolivie, le contenu était bien maigre. Alors Tite changeait ses plans. Il sortait Richarlison (sic) pour faire entrer Gabriel Jesus aux côtés de Firmino. Le Brésil dominait, sans pourtant véritablement inquiéter le portier vénézuélien, quand le Venezuela ne faisait que défendre et ne cherchait plus véritablement à faire mal à son adversaire. Venait alors la première polémique, le but refusé à Gabriel Jesus, le VAR estimant que Firmino était hors-jeu et donc que la remise de Villanueva était un « ballon qui rebondit sur l’adversaire ». On jouait alors l’heure de jeu et évidemment, ce but aurait tout changé. La Seleção continuait de pousser plutôt maladroitement, les occasions se raréfiaient jusqu’à la deuxième polémique du soir, le but de Coutinho, parfaitement servi par un Everton une nouvelle fois tranchant. Refusé au VAR car la vidéo montrait que le ballon avait touché Firmino à la limite du hors-jeu. Suffisant donc pour priver le Brésil d’un deuxième succès et faire que le pays hôte jouera la première place face au Pérou lors de la dernière journée du groupe. Une dernière journée qui pourrait profiter au Venezuela qui avec deux points a besoin d’une victoire pour assurer sa qualification.

Un Brésil peu inspiré

Par Marcelin Chamoin

Malgré trois buts annulés (faute de Firmino en première mi-temps, deux hors-jeu en seconde mi-temps), le Brésil a déçu contre le Venezuela. Une nouvelle fois après le match de la Bolivie. Face à une défense regroupée, la Seleção n'est pas parvenue à faire la différence malgré une large possession du ballon. Coutinho, placé dans une position libre dans le système de Tite, peine à imposer son jeu, étant trop lent et ne parvenant pas à faire la différence, que ce soit par une passe ou par un dribble. Son association avec Roberto Firmino, une nouvelle fois très peu en vue, est quasiment inexistante. La différence doit alors se faire sur les côtés, malgré l'apport offensif limité de Dani Alves et Filipe Luís, tous deux se contentant d'appuyer le milieu de terrain. On a vu un Richarlison convaincant, sans toutefois se montrer réellement dangereux. David Neres, bien que parfois brouillon, a été actif, que ce soit à droite ou à gauche, avant de disparaître avec l'entrée en jeu de Gabriel Jesus. Tite a lui aussi été peu inspiré, sortant rapidement Richarlison, pourtant l'un des meilleurs brésiliens sur le terrain, puis en faisant rentrer Fernandinho à la place de Casemiro, laissant ainsi sur le banc Allan et Lucas Paquetá, qui auraient certainement amené plus de danger. Pour son retour, Arthur a été plutôt bon, même s'il a du mal à se projeter dans ce système. Difficile de juger la défense, tant le Venezuela s'est peu projeté lorsqu'il récupérait le ballon. Bref, sans Neymar, la Seleção a perdu son point de référence et ne parvient pas à amener de vitesse dans son jeu, les permutations offensives souhaitées par Tite étant pratiquement absentes. Il faudra faire vite mieux, à commencer par le match contre le Pérou samedi, afin d'éviter une cruelle désillusion.

Le Venezuela a manqué d’ambition

Par Nicolas Cougot

Organisé en 4-1-4-1, le Venezuela de Dudamel avait une ambition principale : bloquer les offensives brésiliennes. Mission plus ou moins accomplie car sauvée par deux interventions vidéo. Pour le reste, Fariñez n’a pas eu à montrer l’immensité de son talent, signe que l’adversaire a été particulièrement inoffensif. Bilan, ce n’est pas tant sur les aspects défensifs que ce Venezuela est « critiquable », le système fonctionne parfaitement, c’est avant tout dans les intentions. Certes le points pris offre à la Vinotinto une possibilité non négligeable de qualification, une victoire face à la Bolivie et l’affaire sera entendue, mais ce que l’on peut regretter se situe en termes d’ambition. Car la Vinotinto aurait pu faire mal à ce Brésil, en exposant davantage ses failles, à commencer par les couloirs. Machís et Murillo ont parfois mis en danger les Dani Alves et autre Filipe Luis, mais ont manqué de tranchant et de justesse pour pousser jusqu’au bout. En première période, le Venezuela a eu de quoi faire mal, il a choisi en seconde de reculer d’un cran pour laisser l’initiative aux hôtes alors qu’en proie au doute, le Brésil aurait été vulnérable. Il faudra donc attendre la dernière journée pour voir ce Venezuela calculateur passer en mode offensif. Car face à la Bolivie, il n’aura pas d’autre choix que celui de s’imposer. Alors lui faudra-t-il retrouver l’ambition.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.