Début de la troisième journée des groupes et enfin du football ! Entre un passionnant Équateur – Venezuela et un joli Pérou – Colombie, on ne s’est pas ennuyé sur les pelouses brésiliennes.

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Copa América : suivez l’épreuve sur Lucarne Opposée !

Vingt ans. Cela fait désormais vingt ans que l’Équateur n’a plus remporté le moindre match de Copa América face à un autre membre de la CONMEBOL (les deux dernières victoires l’ont été face au Mexique et Haïti). À cette époque, la Tri du Bolillo Gómez avait étrillé le Venezuela dans son dernier match de groupe. Vingt ans plus tard, on a un temps cru que le scénario allait être identique. Face à une Vinotinto décimée, les hommes d’Alfaro ont pris les commandes en fin de premier acte sur un ballon récupéré par Ayrton Preciado après une intervention quelque peu ratée de Farínez, conclusion finalement logique d’une large domination marquée notamment par plusieurs situations pour Leonardo Campana. Suffisant pour s’installer ? Oui et non. Car si la Tri avait la possession et semblait contrôler, elle s’exposait en laissant des espaces dans lesquels les offensifs vénézuéliens s’engouffraient et qui profitaient de la moindre opportunité. C’est ainsi qu’Edson Castillo arrivait seul plein axe pour propulser le ballon de la tête dans la lucarne d’Ortiz. Tout était à refaire pour un Équateur au sein duquel Alfaro tentait de redonner du souffle en lançant Noboa et Plata. Comme toujours, l’ancien champion U20 allait dynamiter les lignes arrière de la Vinotinto, alors que la Tri semblait pourtant perdre le fil quand le Venezuela s’installait dans la partie. Pourtant, sur un contre éclair de l’ailier du Sporting, l’Équateur reprenait les devants, Enner Valencia manquait le but du break, Faríñez continuait d’écœurer Campana, faute de tuer le match, la Tri se faisait de nouveau prendre sur un long centre de Castillo que Ronald Hernández coupait et envoyait dans le petit filet. On jouait alors les arrêts de jeu et le Venezuela s’offre ainsi un deuxième nul en trois sorties, pouvant envisager la qualification malgré un contexte totalement contraire.

Depuis 2001 le Pérou est invaincu contre la Colombie en Copa América (la Colombie s’était imposée aux tirs au but en 2016) et la sélection inca l’est restée. Bien plus efficaces que leur adversaire du soir les joueurs de Gareca se replacent et relancent ce groupe grâce à un match bien maitrisé. La première faille était trouvée au quart d’heure de jeu, sur la première occasion de la Blanquirroja : pour sa centième sélection Yoshi Yotún passait tout près d’ouvrir le score mais sa frappe était renvoyée par le poteau. À l’affut dans une défense totalement passive, à commencer par Tesillo, Peña pouvait cependant facilement ajuster le portier colombien pour ouvrir le score. Ce but a été un véritable coup de massue et a permis aux Péruviens de gérer tranquillement un adversaire qui ne s’est plus montré dangereux dans le premier acte après un départ prometteur au cours duquel Zapata, Cuadrado et Borja s’étaient montrés dangereux mais sans réussite. Au retour des vestiaires, les Cafeteros se montraient plus dangereux. Bien lancé dans la profondeur Miguel Borja obtenait un pénalty qu’il transformait lui-même avant de gâcher quelques opportunités, à l’image de sa frappe trop croisée. Et comme en première période, sur sa « première » occasion du second acte, le Pérou faisait la différence : sur un corner qui traversait la défense, Yerry Mina mal positionné trompait son propre gardien. Le plus dur était fait car si Borja essayait tant bien que mal de relever la tête (mais se montrait toujours imprécis), ce but a définitivement mis la tête sous l’eau à une équipe qui semblait totalement perdue. Zapata placé sur le côté gauche n’a pas du tout les caractéristiques d’un joueur de couloir, défenseur central replacé dans le couloir, Tesillo n’apporte pas grand-chose offensivement, Sebastián Pérez a surtout montré que Matheus Uribe est indispensable à cette équipe. Sans trembler, les joueurs de Gareca se sont donc contentés de freiner les timides incursions de la sélection cafetera sans vraiment trembler. Mieux, les moindres accélérations provoquaient la panique dans la défense adverse. Reinaldo Rueda a fait beaucoup de tests sur ces trois premiers matchs et ne semble pas encore avoir trouvé son chemin. On serait même tenté de dire que ces trois matchs apportent plus de doutes que de certitudes. Une bien mauvaise nouvelle alors que dès mercredi ce sera ni plus ni moins que le Brésil sur sa route. S’il n’y a pas encore le feu à la maison, sa qualification est encore loin d’être assurée. La victoire du Pérou relance totalement ce groupe où la bataille derrière le Brésil est ouverte. Finaliste de la dernière édition, la sélection inca a montré que la Copa América restait sa compétition fétiche. Un nul face à l’Équateur lors de la prochaine journée lui ouvrirait les portes du tour suivant.

 
Avec Pierre Gerbeaud
Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.