Dernière journée de l’Hexagonal final du Sudamericano u20 avec un double enjeu : une qualification olympique et un titre continental. Si la Colombie pouvait espérer se rapprocher des JO, Argentine et Uruguay allaient s’affronter pour le titre.

La Colombie se rapproche de l’Olympe, l’Argentine décroche le titre

En ouverture de la dernière soirée de Sudamericano, Pérou et Paraguay se voyaient donner l’occasion de quitter l’Hexagonal sur une bonne note. La jeune Blanquirroja n’aura mis que 20 minutes pour retrouver le sourire. Le temps pour Peña, Cossio et Ugarriza de tuer le match. Mené 3-0 dès la moitié de la première période, le Paraguay était assommé et n’allait finalement sauver l’honneur qu’en fin de match, inscrivant ainsi le premier but de son Hexagonal.

La pression allait monter dès le match suivant entre un Brésil qui ne jouait plus rien et une Colombie qui pouvait espérer une qualification pour les Jeux Olympiques. Après une première période assez fermée et équilibrée, le Brésil, qui acculait la Colombie dans son camp allait se faire piéger par la vitesse des attaquants cafeteros à l’image de Juan Otero. D’un énième débordement de ce dernier arrivait le premier but du match qui allait alors libérer la Colombie. João Rodríguez s’offrait un doublé en fin de rencontre, la Colombie écrase la Brésil 3-0 et prenait alors la deuxième place de l’Hexagonal synonyme de qualification pour le barrage olympique.

Tout allait alors dépendre du résultat du clásico rioplatense entre Argentine et Uruguay, grande finale qui offrirait le titre à son vainqueur. Obligé de s’imposer (un nul pouvait suffire aux argentins), la Celeste pressait d’entrée de match le 4-3-3 mis en place par Grondona. Le duo Suárez – Amaral faisait vivre un véritable calvaire à Casasola sur son côté et allait être à l’origine de l’ouverture du score dès la 6e minute par le magnifique Gastón Pereiro qui récupérait un centre mal jugé par Batalla. Menée au score, l’Argentine s’en remettait comme souvent lorsqu’en proie au à son capitaine Ángel Correa dont le débordement côté gauche profitait à Driussi.

Au retour des vestiaires, dès l’engagement, Gio Simeone, servi par Tomás Martínez, passait à quelques centimètres de jeter un coup de froid sur le Centenario. De quoi permettre aux hommes de Grondona à poser le pied sur le ballon, faire parler leur maîtrise collective et laisser Augusto Batalla montrer pourquoi il est la grande promesse du pays à son poste et déjà dans l’œil de plusieurs grands clubs européens sans avoir même joué la moindre minute en Primera Division. L’Argentine pouvait se contenter de gérer son match nul mais à l’entrée des dix dernières minutes allait définitivement assommer la Celeste lorsque son capitaine Ángel Correa lui donnait le but de la victoire. L’Argentine décroche son cinquième titre continental, le premier depuis 2003 (déjà remporté en Uruguay). Côté Celeste, la déception est terrible : outre le titre perdu, l’Uruguay ne s’envolera pas pour Rio en 2016, laissant la Colombie en barrage pour la dernière place. Ne reste plus que la prochaine Coupe du Monde.

 

Résultats

Classement

Bilan : le renouveau argentin, les promesses colombiennes et uruguayennes

Ainsi se conclut le 27e Sudamericano des moins de 20 ans qui aura montré une nouvelle fois l’émergence de la Colombie des Borré et autres Lucumí dans le paysage footballistique continental. Tentante de titre, la sélection cafetera échoue sur la deuxième marche derrière une relève argentine à fort accent millonario mais dont le talent se situe à toutes les lignes. De Batalla à Correa en passant par Mamana, Suárez, Martínez et Simeone, ce dernier rendant ses lettres de noblesses aux grands numéros 9 argentins, la relève albiceleste est riche et promet au pays un futur qui ne dépendra plus uniquement d’individualités mais sur un équilibre entre solidité défensive et créativité offensive.

Si la tristesse de la troisième place est dans l’esprit des uruguayens, elle ne doit pas effacer l’impression collective laissée par les hommes de Coito. Solide à chaque ligne, avec un milieu au sein duquel ont émergé des Nández et autres Arambari derrière l’élégance et la classe de Gastón Pereiro, la jeune Celeste n’aurait pas volé un titre et restera l’une des belles formations de l’édition 2015. Au point qu’on a hâte de la voir défendre sa place de finaliste au prochain mondial de la catégorie.

Derrière ce trio de tête se trouve le Brésil. S’il n’a pas vécu le cauchemar de 2013, le Brésil 2015 n’a pas non plus impressionné par manque de consistance et de régularité. A l’image de Gerson, étincelant en début de tournoi avant de disparaître ou de Kennedy, capable de fulgurance mais aussi de disparaître totalement d’un match, la jeune Canarinha a de la qualité mais devra trouver l’équilibre pour espérer franchir un palier.

Reste bien évidemment les déceptions avec, au premier rang, le Chili. Jamais la Rojita n’aura paru en situation d’espérer quoi que ce soit dans ce tournoi. Symbolisée par la prestation d’ensemble assez médiocre de sa star Cristián Cuevas,  la sélection d’Hugo Tocalli n’aura rien montrée. Côté paraguayen, on regrettera que la maturité affichée lors du premier tour ait laissé place à un repli sur soi qui fait qu’au final, les jeunes Guaranies ont traversé l’Hexagonal sans montrer grand-chose. Ailleurs, on notera le tournoi moyen des péruviens, souvent trahis par des erreurs défensives indignes de ce niveau alors que l’Equateur s’est montré trop dépendant de son duo Cevallos – Burbano, le Venezuela parfois trop naïf. Enfin, pour la Bolivie, le travail à accomplir semble encore bien trop important pour rattraper son retard.

Si vous souhaitez revivre l'édition 2015, rendez-vous sur cette page.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.