Après une phase de groupes tumultueuse, les quarts de finale de la Copa de la Liga ont livré leur verdict : aucun des deux vainqueurs de groupe ne remportera le trophée.

Dans le premier des quatre matchs, Estudiantes a rugi fort et dévoré Barracas Central à Vicente López. Le Pincha a convaincu son public avec un jeu, écrasant son rival du soir 3-0 grâce à un doublé de Guido Carillo et un but de Javier Correa. Les hommes d’Eduardo Domínguez affronteront Boca en demi-finale et peuvent rêver grand.

Car la grande affiche du week-end, le superclásico a échappé au vainqueur de la Zona A, River Plate, pour être décroché par le quatrième de la Zona B, Boca Juniors. Superclásico oblige, il n’y avait pas de réel favori au coup d'envoi. Mais une fois n’est pas coutume, le match a été plaisant à regarder. Grâce à ses Uruguayens, Boca a surclassé River au terme d'un match qui a été indécis pendant une heure. Les Millonarios avaient pourtant ouvert le score dès la 10e minute grâce à un superbe contre (et un retour défensif désastreux côté xeneize) conclu par Miguel Borja. Boca a ensuite pris le contrôle du jeu, sans pour autant se montrer dangereux. Les Xeneizes ont terminé la première mi-temps avec près de 60% de possession et River l'a payé au pire moment : dans le temps additionnel du premier acte, lorsque Luis Advincula débordait et trouvait Miguel Merentiel pour le 1-1. Personne ne semblait se détacher en seconde période jusqu’à la grande controverse de la semaine lorsqu’à la 55e minute, Christian Lema semblait marquer contre son camp, mais Chiquito Romero se détendait pour sortir un ballon qui semblait dans un premier temps avoir franchi la ligne. Cette impression était celle du corps arbitral, qui signifiait le but avant que le VAR n'intervienne pour finalement indiquer après quelques minutes que le ballon n'avait pas entièrement franchi la ligne. À l'instar du clásico espagnol, il n'y a pas non plus de goal line technology en Argentine et à l’heure actuelle, il est encore impossible de savoir si le ballon a entièrement franchi la ligne de but. Reste que ce moment était le point de bascule de la rencontre.

Peu de temps après, à la suite d’une horrible relance de la défense de River Plate, Kevin Zenón récupérait le ballon et délivrait un centre impeccable pour la tête du Matador Edinson Cavani. Boca prenait l’avantage et tuait pratiquement le suspense cinq minutes plus tard, une nouvelle fois grâce à Miguel Merentiel. Boca a donc ensuite laissé la possession à un River stérile, approximatif, qui a tenté de précipiter les choses. Si Paulo Díaz a réduit l’écart au bout du temps additionnel à la conclusion d’une séquence de ballons repoussés dans la surface, ce sont les seules occasions inquiétantes qu'a obtenues River après le 3-1. Boca Juniors élimine ainsi pour la troisième fois consécutive son éternel rival et s'apprête donc à affronter un adversaire qui s’annonce bien plus redoutable. Du côté des Millonarios, il devient de plus en plus difficile de défendre Demichelis à l’heure où la Libertadores semble être le nouvel objectif principal.

Dans les autres matchs, pourtant alléchant sur le papier, le duel Godoy Cruz - Vélez n'a pas tenu ses promesses. La faute à un Tomba qui nous refait le coup du pétard mouillé. Après une superbe phase de groupes, Godoy Cruz a de nouveau déçu lors des matchs importants. Tout avait pourtant bien commencé, avec le Tomba menant 1-0 à la 18e grâce à Facundo Altamira. Mais le Fortín est rapidement revenu et a retourné la situation grâce à Braian Romero, qui a inscrit deux buts. Face à un Vélez pourtant réduit à dix d’entrée de second acte, Godoy Cruz n’a jamais trouvé l’inspiration suffisante pour revenir, terminant à son tour à dix. Comme l’an passé face à Platense en quarts ou plus récemment face à Colo-Colo en barrages de la Libertadores, le Tomba s’est donc encore effondré au pire moment. Moribond il y a quelques mois, Vélez s’offre donc une demi-finale face à Argentinos. Mené d’entrée de partie face à Defensa y Justicia, le Bicho a dû attendre la toute fin de match pour trouver l’ouverture dans un match plutôt compliqué à gérer jusqu’ici, Alan Rodríguez libérant les siens en arrachant une séance de tirs au but. Une séance qui ne restera pas dans les annales avec seulement cinq tirs transformés sur les douze tentatives. Mais au final, el Ruso Rodríguez s’est mué en héros du peuple de La Paternal et envoie Argentinos dans le dernier carré.

Les buts des quarts

 

 

Photo une : Luciano Bisbal/Getty Images

Vincent Dupont
Vincent Dupont
Éperdument amoureux d'une région où fútbol est synonyme de religion, sur les rives du Rio de la Plata j'assouvis ma passion.