Les joueurs d'Arsenal encadrent Andrés Merlo, le scandale du week-end relance le championnat

Avec l’incroyable et quasi-intenable rythme imposé par River au reste de l’Argentine, les concurrents tombent les uns après les autres au fil des semaines. La quinzième journée a bien failli voir le tournoi perdre tout suspense. C’était sans compter sur un scandale à l’argentine.

Annoncé de transition, le dernier tournoi court argentin subit depuis plusieurs mois la domination du champion sortant River Plate. Meilleure attaque et meilleure défense d’Argentine, la bande à Gallardo n’en finit plus de chasser les records historiques du club, effaçant tour à tour ses illustres prédécesseurs. Dans un tel contexte, il est toujours difficile pour les concurrents directs de maintenir le cap semaines après semaines. Au point que parfois, un peu d’aide est la bienvenue.

Le scandale

Ouverture de la 14e journée, Lanús accueille Arsenal et peut, en cas de victoire, revenir à un point du leader. Le Granate frappait d’entrée de match, une nouvelle fois par Silvio Romero, croyant s’offrir une soirée tranquille. Mais Arsenal n’était pas décidé à se laisser faire Alemán et Carrera lui donnant l’avantage avant la pause. Lanús allait tente, longtemps en vain, de revenir dans la partie lors du second acte mais Arsenal, bien organisé se procurait les meilleures situations, faisant briller un Marchesín infranchissable. Alors que tout semblait entendu, le match allait basculer dans l’irréel.

Cinq minutes d’arrêts de jeu, Lanús se rue à l’attaque, Arsenal contrôle. Dernière minute, un ultime corner pour le Granate. Acosta surgit au premier poteau, Andrada réalise un miracle mais González a suivi, 95 minutes et 3 secondes, le Granate sauve le nul. Martin Palermo est furieux même si jusqu’ici il n’y a pas de scandale (le technicien d’el Arse demande d’où viennent les 5 minutes). Roberto Abbondanzieri, son adjoint s’en prend à l’arbitre Andrés Merlo. Début de chaos sur le terrain. Le point concédé dans les ultimes secondes laisse des regrets à l’ensemble des joueurs et du staff d’Arsenal au vu des occasions manquées. Palermo et Abbondanzieri sont exclus, l’arbitre du match décide alors d’ajouter encore du temps additionnel sans que personne ne sache pourquoi. Et forcément, l’impensable se produit. Dernier long ballon, énorme cafouillage entre trois joueurs du Granate qui se gênent, Ayala reprend de volée, Romero contrôle de la main puis reprend le ballon dans les mains d’Andrada, Acosta marque. Lanús s’impose sur un but entaché de nombreuses fautes et au bout de 9 minutes d’arrêt de jeu sans que personne ne comprennent d’où elles viennent. La fureur des joueurs et du staff d’el Arse est sans commune mesure, le chaos s’abat sur le terrain.

L'inconnu au 9 mm, l'autre polémique du match

L'inconnu au 9 mm qui fait face à Martin Palermo, l'autre polémique du match

Depuis, la polémique n’a cessé de croître. Merlo est suspendu par la fédération après avoir reconnu son erreur, Julito Grondona, président d’Arsenal entame des recours pour faire annuler le but de la victoire du Granate, menace de ne pas jouer son match de retard face à Independiente. Pendant ce temps, Clarin publie des photos d’un homme armé en civil, présent sur le terrain, alors que personne ne sait pour qui il travaille (même si le Granate aurait finalement déclaré que ce dernier était un policier travaillant pour le club). Aussi scandaleuse qu’elle soit, cette victoire des hommes de Barros Schelotto (étonnamment discret depuis ce samedi) leur permettait de revenir à un point de River et mettre la pression sur Independiente qui accueillait chez lui le Gimnasia.

Independiente craque, River est ralenti : le tournoi est relancé

Alors que la rencontre s’annonçait plutôt tranquille, le Lobo se contentant d’une victoire par mois dans ce tournoi, le Rojo a craqué. Appliquant une recette qui jusqu’ici fonctionnait remarquablement – Rolfi Montenegro en chef d’orchestre s’appuyant sur la précision d’un Mancuello ou la vitesse d’un Riaño – Independiente a surtout pêché par maladresse, contenu par un Gimnasia qui a subi avant de sortir peu à peu pour planter quelques banderilles, dont l’une des meilleures situation du premier acte. Dans un copier-coller du premier acte, avec un Monetti qui confirme qu’il reste un des bons gardiens du championnat, le Gimnasia va réussir le coup parfait à l’heure de jeu, le but de Licht plongeant Independiente dans la pénombre.

Restait donc à savoir si River allait parvenir à résister à Vélez. Même si le Fortin ne joue plus rien, la mission de faire enfin tomber le Millo de Gallardo était un motif de motivation pour les hommes de Turu Flores. Une fois encore, le match aura atteint des sommets. Les deux équipes se rendant coup pour coup ont offert un spectacle d’une rare intensité, Vélez faisant souffrir le Millo comme rarement cette saison. Mais la Machine de Gallardo est une machine intraitable. Même bousculé, River ne craque pas. Mercado sauve le point du nul, River égale son record historique de 31 matchs sans défaite et conserve deux points d’avance sur Lanús son principal concurrent au titre. Gallardo pourra ironiser en demandant si le match du Granate est bien terminé, l’enseignement du week-end reste cependant que le scandale de La Fortaleza relance le tournoi.

Car derrière, le Racing, qui s’impose face à Banfield, n’est finalement qu’à trois points du leader et espère un faux-pas de ce dernier face à Estudiantes cette semaine pour croire encore au titre (le Racing accueillera River dans une semaine).

Derrière, Boca se replace à la cinquième place en dominant Tigre (doublé de Gigliotti), emmenant dans son sillage Estudiantes qui s’est défait de Central chez lui. A noter enfin la huitième défaite de San Lorenzo face à Newell’s qui intervient quelques jours après un impensable match amical disputé en milieu de semaine dernière à Milan. Plus que jamais, le Ciclon inquiète l’Argentine à quelques semaines de la Coupe du Monde des clubs.

Résultats

Classement

Les buts

 

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.