En affrontant des mal-classés, les co-leaders San Lorenzo et Boca pouvaient en profiter pour prendre le large pendant que leurs poursuivants directs se frottaient à des équipes en forme. Et les deux inséparables n’ont pas manqué l’occasion.

Savoir saisir l’opportunité. Lorsque vous êtes engagés dans un marathon tel qu’est la Primera Division argentine 2015, il faut faire de cette phrase une devise. En accueillant Crucero del Norte, le leader San Lorenzo entendait bien la faire sienne.

Annoncé proie facile, Crucero del Norte n’a pourtant pas été des plus aisé à dominer. Car s’il est un enseignement à retenir de ce match, c’est que la réalité du classement ne fut pas celle du terrain tant les Colectiveros auront posé bien des problèmes au leader. Dans un Nuevo Gasómetro clairsemé, es hommes de Sebastián Rambert ont surpris tout le monde en pressant haut et montrant quelques dispositions à jouer. Conséquence, la première opportunité était pour eux, Ávalos profitait d’un ballon cafouillé par Torico pour se retrouver face au but mais voyait Carruzo sauver sur sa ligne. San Lorenzo réagissait en cherchant à jouer plus haut sur le terrain et allait trouver être récompensé de ses intentions par une frappe de Buffarini qui venait s’écraser sur la barre, faisait rebondir le ballon sur la ligne avant que Matos ne le pousse au fond. Une fois encore, le leader avait fait parler l’expérience et marquait au meilleur des moments. Mais il était dit que Crucero ne déposerait pas les armes aussi facilement. Toujours joueur, Crucero allait à son tour faire trembler les filets, ramenant les équipes dos à dos aux vestiaires. Le second acte était bien différent. Obligé d’aller chercher la victoire, San Lorenzo dominait les débats, se procurait plusieurs situations (notamment par Blandi entré en jeu à l’entrée du dernier quart d’heure, mais restait toujours sous la menace des contres Colectiveros. Finalement, le destin allait choisir un vainqueur sur un dernier corner pour le Ciclón. Matías Caruzzo plaçait sa tête dans le petit filet, le Gasómetro pouvait exulter, San Lorenzo était assuré de rester leader et mettait la pression sur Boca et River.

Quelques heures plus tard, les Xeneizes rendaient donc visite à Arsenal de la grande gueule Caruso Lombardi qui avait déclaré quelques jours plus tôt que le seul moyen de bloquer Tevez était de prier. Après avoir été piégé par Unión au terme d’un match assez exceptionnel la semaine passée, les hommes d’Arruabarrena ont réagi. D’entrée de partie, les Xeneizes prenaient le contrôle du jeu, le duo Fernando Gago - Pablo Pérez organisant parfaitement les offensives des visiteurs. Même si Boca ne se créait pas véritablement d’occasions, on sentait alors rapidement que les Xeneizes étaient supérieurs à el Arse. Boca ouvrait ainsi logiquement le score à la demi-heure sur un centre de Tevez remis de la tête par Gago et poussé dans le but par Pérez. Arsenal se procurait une situation de but juste avant la pause, montrant aux hommes d’El Vasco que rien n’était acquis. Boca allait alors appuyer de nouveau, une nouvelle fois avec Tevez, et l’homme du moment, Jonathan Caleri inscrivait le but du break. Caruso Lombardi avait probablement oublié quelques prières à son encontre. A 2-0, Boca allait tout de même réussir à se faire peur, la fébrilité de sa défense permettant à un pourtant faible Arsenal à se procurer quelques occasions, dont certaines, à l’image de celles de Silva et de Campos, qui auraient pu permettre à la troupe de Caruso Lombardi de revenir plus tôt dans le match. Luna ramènera Arsenal à 1-2 dans les arrêts de jeu, Boca reste au contact de San Lorenzo.

L’affaire est d’autant meilleure pour le duo que derrière, River a cédé. Au Monumental, les hommes de Gallardo pensaient pouvoir tranquillement célébrer leur dernier titre international, il n’en fut rien. Face à un San Martín de San Juan qui n’avait perdu qu’un seul de ses dix derniers matchs, Marcelo Gallardo osait le 3-4-3 avec Bertolo et el Pity Martínez dans le rôle des sources de ballon pour un Javier Saviola seul en pointe. Etait-ce une conséquence de cette réorganisation ? Toujours est-il que si River prenait le contrôle de la partie, le jeu incombant au seul Gonzalo Martínez, l’ensemble paraissait moins fluide qu’habituellement. Mais River se procurait quelques situations, San Martín s’occupant avant tout à bien défendre dans l’attente du contre meurtrier. Celui-ci se présentait en début de seconde période, Iberbia éliminait Mercado et centrait vers Figueroa qui tentait éliminait l’axe millonario d’un sombrero qui profitait finalement à Pumpido. Malgré l’exclusion de Gónzalez cinq minutes plus tard, les joueurs de Carlos Mayor allaient préserver leur avance, profitant de la désorganisation et du manque de précision des Millonarios et mettent ainsi fin, à la surprise générale, à 11 matchs sans défaite pour River dans son Monumental. Voilà les hommes de Gallardo désormais à six points de la tête.

Ils sont ainsi rejoints au classement par Belgrano, qui a fait du Belgrano face à Tigre, victoire 1-0 sur une énorme boulette de D’Angelo, et du Racing, revenu victorieux de Santa Fe grâce notamment à un golazo du futur ex-partant Gustavo Bou. Tous deux profitent de la défaite de Central, pris à son propre jeu par l’une des équipes du moment, Quilmes. Les Canallas ont ouvert le score par l’inévitable Marco Rubén (auteur de son quatrième but en cinq matchs) avant de subir le retour des hommes de Sava. Quilmes s’impose finalement 3-1, signe son 3e succès de rang et se replace dans la course à la Sudamericana.

Derrière ce trio, deux équipes foncent. Première d’entre elles, Independiente qui a réussi la belle pioche de l’été en installant Mauricio Pellegrino sur son banc. Pendant qu’Estudiantes continue d’être totalement insipide sous les ordres de Miltito, le Rojo de l’ancien coach pincha est innarrêtable. Si Independiente n’a pas brillé chez lui face à Defensa y Justicia, un but de Benítez à la demi-heure de jeu lui permet de signer un cinquième succès consécutif, le cinquième d’affilée pour Pellegrino (le sixième en ajoutant la victoire en Copa Argentina). Voilà el Rojo à deux points de River. Dans sa roue, l’autre équipe folle du moment, le Gimnasia de Troglio. Mené 2-0 à la pause par Argentinos, Alvaro Fernández ayant vu son penalty repoussé par Adrián Gabbarini, le Lobo, qui avait raté sa première période, est revenu avec bien d’autres intentions en seconde mi-temps, Troglio ayant modifié son schéma de jeu et joué le tout pour le tout. Cette stratégie audacieuse est avérée payante : transfiguré, le Gimnasia est parvenu à retourner complètement le match et a attendu les cinq dernières minutes pour claquer trois buts, ceux d’une quatrième victoire en cinq matchs qui lui permet lui aussi de revenir à deux points de River.

Mais l’évènement du week-end reste sans aucun doute la première victoire en Primera Division 2015 de la Nueva Chicago. A Mataderos, stade réputé comme étant le plus dangereux d’Argentine (voir l’inside qui lui était consacré), le Torito a enfin pu savourer l’ivresse d’une victoire. Pour cela, il a tranquillement dominé un Huracán toujours aussi indigeste et s’impose 3-0. La fête est totale, le Torito n’avait plus inscrit 3 buts en championnat depuis octobre 2014, c’était alors en Primera B, que le club cherche à éviter de retrouver. Rien n’est pour autant gagné, la Nueva revient à trois points du duo Arsenal – Crucero. De son côté, le Globo vire Apuzzo et après avoir essuyé les refus de Omar De Felippe, actuellement en poste à Emelec (et qui serait bien fou pour fuir d’Equateur pour aller se lancer dans cette galère qu’est Huracán) et de Matias Almeyda, qui préfère rejoindre le football mexicain et Santos Laguna, se tourne vers Eduardo Domínguez. L’objectif s’annonce compliqué, éviter la relégation.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.