Superliga, Libertadores, Sudamericana et Selección : l’heure du bilan a sonné.

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La Superliga : Disfrutarlo

Après quinze journées de championnat (sur vingt-cinq) un sentiment prédomine : le plaisir. En effet, cette édition 2018 - 2019 nous offre du spectacle, du jeu, des émotions. Vous voulez une preuve ? On vous en donne cinq ! Racing, Defensa y Justicia, Atlético Tucumán, Huracán et Vélez. Ces équipes occupent la tête du classement et ont basé leurs succès sur le jeu, sur l’intensité, sur la volonté, et comme toujours en Argentine : avec énormément de passion. La Academia domine la Superliga, le jeu proposé est splendide. Chacho Coudet fait un travail remarquable et il peut compter sur un Licha Lopez, meilleur buteur du championnat, qui semble rajeunir à chaque match. Les poursuivants ne sont pas en reste. Qu’il s’agisse du collectif huilé de Sebastián Beccacece avec Defensa (seule équipe toujours invaincue), des exploits de la Pulga Luis Miguel Rodríguez (PR7 pour les intimes) chez le Decano, d’un Globo qui n’abandonne jamais et qui va devoir faire sans Gustavo Alfaro (parti prendre les commandes de Boca) ou du feu d’artifice offensif proposé par la jeunesse d’el Fortín de Gabriel Heinze, dans cette Superliga le spectacle est partout.
Si Independiente est dans le ventre mou du championnat, Boca Juniors et River Plate paient leur parcours en Libertadores. Ces derniers ont perdu des points en route mais ils ont surtout deux matchs en retard pour les Xeneizes et quatre pour les Millonarios ce qui peut leur permettre de se rapprocher considérablement du leader. Oui le sprint final devrait être passionnant et l’attente jusqu’à la fecha 16 semble interminable. En bas du classement, un géant inquiète. San Lorenzo est un triste vingt-troisième sur vingt-six. Si son avenir dans l’élite n’est pas remis en cause (merci au système argentin), il est quand même anormal de retrouver un tel club à cette place. Espérons que l’arrivée récente de Jorge Almirón sur le banc d’el Ciclón permette au club de redresser la barre qui aura la lourde tâche de bien figurer en Libertadores.
Les quatre derniers et susceptibles d’être relégués (aux promedios) sont pour l’instant Tigre, San Martín de Tucumán, Patronato et Belgrano. El Pirata va devoir faire une grosse fin de saison s’il ne veut pas descendre en Primera B Nacional.

Équipe type de la saison à mi-parcours (avant que le mercato ne vienne tout changer)

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Le top but après 15 journées


La Copa Libertadores : domination de l’Argentine

Pouvait-il y avoir un meilleur parcours possible pour les clubs argentins ? Une finale River - Boca, la finale du siècle en guise de cerise sur un gâteau au dulce de leche. Si l’ultime rencontre a flirté avec le fiasco (merci à l’organisation, aux barras, à la CONMEBOL et même à la FIFA, d’avoir tout gâché), l’Argentine a brillé. Impossible d’oublier le parcours de l’Atlético Tucumán qui a montré toute la folie de son hinchada, d’abord en disposant de Peñarol et The Strongest en poule, puis en éliminant l’Atlético Nacional avant d’être stoppé en quart de finale par Grêmio, tandis que les meilleurs ennemis d’Avellaneda auront été brillant. Il aura fallu un grand River Plate pour sortir le Racing dans un huitième de finale bouillant et un manque de réussite d’Independiente pour s’incliner en quart contre les Gallinas. Quant à Boca Juniors, le parcours était, jusqu’à la finale, parfait, disposant tour à tour de Libertad, de Cruzeiro et de Palmeiras. Enfin, River Plate. Ce titre semblait promis à Marcelo Gallardo tant son emprise sur ses adversaires, sur le football argentin et sur tout le continent est incroyable. Une maîtrise parfaite de la phase de poule et une justesse tactique en fin de compétition a conduit River à arracher leurs qualifications et à s’adjuger une finale historique, qui marquera à vie Millonarios comme Bosteros.

La Copa Sudamericana : Un Defensa sans justice

Excellent en Superliga, Defensa y Justicia a été brillant sur la scène continentale avant de se voir injustement éliminer par les colombiens de Junior. En effet, le club de Varela a réalisé une campagne remarquable en Copa Sudamericana sans  jamais déroger à ses principes de jeu. On retiendra le 3-0 sur le terrain de l’América de Cali au premier tour, le 2-0 chez le Taladro de Banfield en huitième de finale, avant de se faire sortir par El Tiburón de Barranquilla (qui a marché sur les clubs argentins éliminant tour après tour Lanús, Colón et donc Defensa). En s’inclinant 2-0 à l’Estadio Metropolitano, les joueurs de Sebastián Beccacece ne se sont pas rendus la tâche facile. Pourtant l’exploit face au futur finaliste de l’épreuve était à portée de main. Menant 3 à 0 et avec un but refusé pour une faute imaginaire au départ de l’action, el Halcón avait la qualification en vue. Mais, dans un Libertadores de América vert et jaune pour l’occasion, le Verde Amarelo va déchanter, la faute au chef d’œuvre de Luis Díaz. La pépite cafetero a privé le double buteur du soir Nicolás Fernández et ses partenaires d’une demi-finale historique pour le club. Pour les autres représentants argentins, le bilan est mitigé. Si Banfield et Colón se sont logiquement arrêtés en huitième de finale, notre déception se tourne vers un San Lorenzo incapable de faire mieux qu’en Superliga. Déjà tout heureux d’atteindre les huitièmes de finale grâce à une victoire sur tapis vert contre Temuco dominateur et qui se fait sortir par le Nacional de Montevideo sans avoir véritablement joué. Pour le club de Lanús, le parcours s’arrête très vite, ils ne passeront que le premier tour face au champion péruvien 2018 Sporting Cristal, ce qui est déjà mieux que les rivaux de Rosario. En effet, Central, contre São Paulo, et Newell’s, face au futur vainqueur de la compétition, l’Atlético Paranaense, se sont faits éliminer dès le premier tour. Espérons que la campagne 2019 voient les argentins atteindre le dernier carré.

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L’Albiceleste : Quand l’espoir succède au fiasco

20h30, le 10 octobre 2017 à Quito et ses 2 800 mètres d’altitude, l’Argentine est dos au mur. À l’instant même où débute l’ultime match qualificatif pour la Coupe du Monde de la zone AmSud, l’équipe dirigé par Jorge Sampaoli n’a pas composté son billet pour la Russie, la faute à des éliminatoires pathétiques. Mais quand on dispose d’un Messi le miracle n’est jamais bien loin. Mené dès la première minute de jeu par l’Équateur, l’Albiceleste s’en remet à sa Pulga. Résultat 1-3, triplé de Léo et qualification pour le Mondial en Russie. Leo Messi est un génie, mais il est aussi l’arbre qui cache la forêt. Au bord du gouffre, les argentins, à juste titre, ne se satisfont pas du jeu proposé. Mais c’est plus fort que lui, même agonisant, l’Argentin pense toujours être le meilleur du monde, rien ne peut être plus beau que l’Argentine ou plus fort que sa sélection. À côté, le chauvinisme français n’existe pas. C’est donc tout naturellement que les supporters argentins n’imaginent qu’un titre mondial, permettant ainsi à son divin d’être enfin couronné.
фиаско ! Ne cherchez pas, on vous aide un peu ça veut dire « fiasco » en russe. Sans rentrer dans les détails ce Mondial a été désastreux et nous retiendrons que le positif. C’est à dire la mobilisation incroyable des hinchas argentins. Pour ce qui est du terrain, les coupables sont nombreux : Claudio Tapia (président incompétent d’une fédération sans cap), Jorge Sampaoli et son staff (des choix plus que douteux et abandonnant leurs principes de jeu), Léo Messi (qui dicte sa loi, malgré lui parfois), un effectif limité (aucun jeu, aucune initiative, uniquement dans l’attente d’un exploit de Messi). Résultat, on gardera en mémoire l’élimination contre la France dans un match fou perdu 4-3 et une opposition épique contre le Nigeria où le but de Marcos Rojo a envoyé l’Albicelste en huitième de finale d’un Mondial qu’elle ne méritait pas.

Si la fin du mois de juin rime avec gueule de bois, le mois de juillet laisse place à l’espoir. Sampaoli ayant pris son chèque et libéré son poste, Chiqui Tapia nomme Lionel Scaloni à la tête de la sélection. L’ex sélectionneur des moins de vingt ans se voit propulsé sur le devant de la scène avec un objectif clair, assuré l’intérim jusqu’à la fin de l’année 2018. Entouré de Pablo Aimar et de Walter Samuel, le trio doit faire face au désintérêt de Leo Messi mettant sa carrière internationale entre parenthèses. La décision est prise par le staff technique, cette fin d’année doit permettre de voir un maximum de joueurs et donner les clefs aux Icardi, Dybala, Lo Celso et Paredes. Le bilan de Scaloni est bon, six rencontres, avec quatre victoires (3-0 contre le Guatemala, 4-0 contre l’Irak, et par deux fois 2-0 contre le Mexique), un match nul (0-0 contre la Colombie) et une défaite honorable (1-0 contre le Brésil), en testant 41 joueurs différents. Les sourires semblent revenir dans le groupe, le jeu s’affinent au fil des matchs, des joueurs qui semblent s’installer et faute de mieux (ce n’était pas l’idée de départ de l’AFA), Lionel Scaloni et son staff sont confirmés dans leur fonction avec un nouvel objectif : gagner la Copa América 2019 (qui débute en juin prochain). Nul doute que la bande à Scaloni va devoir compter sur un retour de Léo Messi pour espérer décrocher le graal en terre brésilienne. Préparez-vous, le célèbre « Brasil, decime que se siente, tener en casa a tu papá,… » n’a pas fini de raisonner.

Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca