Pendant que le Racing et Defensa se livrent une bataille pour le titre, d’autres doivent composer avec la Libertadores alors que la survie dans l’élite se joue en bas de classement.

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Tenir son rang

À cinq matchs du terme de la Superliga, les prétendants au titre ne peuvent se permettre de perdre des points en route, au risque d’offrir le titre à leur adversaire direct. C’est avec cette problématique que le leader du championnat, la Racing, voyait se présenter la faible équipe d’Estudiantes dans son Cilindro. Dominateur durant quatre-vingt-dix minutes, les hommes de Chacho Coudet se sont créés les premières occasions. Par deux fois, sur coups de pieds arrêtés, Licha López et Matías Zaracho sont tout proche d’ouvrir le score mais leurs reprises fuient le cadre du capitaine Mariano Andujar. Ne pas marquer malgré la maîtrise des débats exposent une Academia toute heureuse de voir la frappe de Manuel Castro heurter le poteau avant de longer la ligne de but sans la franchir. La réaction ne se fait pas attendre. Dix minute avant la fin de la première mi-temps, Neri Cardozo voit son centre être parfaitement contrôlé par Dario Cvitanich qui s’emmène le cuir avant d’ouvrir le score d’une frappe puissante à bout portant. La suite de la rencontre sera fidèle au premier acte. Un Racing, puissant qui se procure de nombreuses sans parvenir à assommer d’un second but son adversaire la faute à un trio Zaracho - Cvitanich - Lopez impréci. Auteurs d’un championnat sans relief, les joueurs de La Plata gardent l’espoir d’arracher un match nul. Surtout quand Lucas Albertengo oblige Gabriel Arias à une parade décisive suivie de près par la frappe de Gastón Fernández qui flirte avec le poteau. Le score n’évoluera pas. Le but de l’ex joueur de l’OGC Nice permet au Racing de consolider sa première place, de mettre une grosse pression sur Defensa y Justicia, et de composter son billet pour la Copa Libertadores 2020.

À six points du leader au coup d’envoi, Defensa sait qu’il ne doit pas flancher à l’heure de se rendre à Mar del Plata où la séduisante équipe d’Aldosivi l’attend de pieds fermes. Affronter ce promu n’est pas chose aisé, el Tiburón réalisant une brillante Superliga. Les premières occasions sont à mettre au profit d’el Halcón qui voit Luciano Pocrnjic repousser les assauts des hommes de Sebastián Beccacece. Loin d’accepter son sort, Aldosivi tente de répondre et parvient à s’offrir quelques occasions. La plus dangereuse est à mettre au profit du défenseur central Leonel Galeano qui permet à Ezequiel Unsain de montrer toutes ses qualités et de se racheter lui qui a été pointé du doigt (à juste titre) après la défaite d’el Defe contre Boca. Cette parade a le mérite de maintenir Defensa dans le match. La seconde période est à sens unique. La pression monte d’un cran et la défense d’Aldosivi est acculée sur son but. El Defe va finir par trouver la clé, sur un golazo de son homme à tout faire : Matías Rojas. Milieu paraguayen technique, avec un grand volume de courses, présent à la récupération comme dans l’organisation du jeu, il sait se montrer efficace dans le dernier geste. Sur un coup franc direct à la quatre-vingt-huitième minute, Rojas vient nettoyer la lucarne et inscrit son quatrième coup franc cette saison. L’équipe de BKCC peut continuer à rêver avant de recevoir Banfield à Florencio Varela lors de la prochaine journée.

defensa

Un rêve qui porte un nom : la Libertadores

Ils sont six à débuter la phase de groupes de la Copa Libertadores, six à se lancer dans un marathon qui peut les conduire à Santiago de Chile le 23 novembre prochain, six à rêver de la plus belle des compétitions continentales, mais six à devoir composer avec la Superliga. En déplacement à Santa Fe pour y défier Unión et désireux d’assurer une troisième place en championnat, Boca Juniors a fait le choix d’aligner son équipe type (à quelques exceptions près). Sans idée en première période les Xeneizes ont concédé l’ouverture du score sur un penalty de Franco Fragapane, ancien bostero, suite à un tirage de maillot du capitaine Carlos Izquierdoz. Le match va changer de physionomie lorsque Damian Martinez se fait expulser juste avant la mi-temps pour un coup de coude au visage d’Iván Marcone. La seconde période est à l’avantage de Boca qui, dans un premier temps, égalise par Wanchope Ábila avant de prendre l’avantage par Carlitos Tévez qui reprend un ballon mal renvoyé par une défense qui souffre. Un troisième but à va mettre fin à la rencontre. En contre, Julio Buffarini dépose un centre sur la tête d’Agustin Almendra qui n’a plus qu’à glisser le ballon au fond des filets. Malgré les faibles prestations de Boca depuis le mois de janvier, force est de constater que les résultats plaident en faveur d’un Gustavo Alfaro qui réalise des débuts prometteurs avec dix-sept points pris sur vingt-quatre. Souvent critiqué, le bilan d’Alfaro serait-il un trompe-l’œil ?

À quatre jours de ses débuts en Libertadores, le tenant du titre a fait le choix de faire tourner son effectif en championnat. Avant son rendez-vous mercredi au Pérou pour y défier l’Alianza Lima, River Plate s’est imposé 4 à 2 contre Newell’s. Lucas Martinez Quarta, Matías Suárez (le quatre-centième but sous l’ère Gallardo) et Cristian Ferreira (certainement inspiré par les golazos de Quintero) ont tous les trois marqués en première période. Le jeune attaquant Leproso, Alexis Rodríguez, a bien réduit l’écart mais c’est bien avec une avance de deux buts que les Millonarios ont regagné les vestiaires. Enfin de retour de blessure, Nacho Scocco est entré à l’heure de jeu, inscrivant le quatrième but sur penalty face à son ancienne équipe. El Muñeco Gallardo peut se satisfaire de ce retour tant les échéances à venir vont être exigeantes. Dans les arrêts de jeu, Luis Leal, bien lancé en profondeur par Victor Figueroa, a permis à Newell’s de repartir de Nuñez avec une addition moins corsée.

Avant de se mesurer aux brésiliens de Grêmio en Copa Libertadores, Rosario Central avait l’occasion de renouer avec la victoire en recevant au Gigante de Arroyito un Belgrano avant dernier au promedio de Superliga. Mais avec deux équipes malades, soucieuses de rassurer défensivement, il est injuste d’exiger un grand niveau de jeu. Pas de but dans cette rencontre pourtant dominée par des Canallas imprécis. Confronté au même difficultés, San Lorenzo est un géant à la rue en championnat. Tout heureux de rester en Primera l’an prochain bénéficiant d’un promedio favorable, les Cuervos pouvaient préparer leur déplacement à Arequipa en s’imposant contre Argentinos Juniors. Il n’en a rien été. Défait 3-2 sur sa pelouse, San Lorenzo fait peine à voir. Seul le jeune défenseur Marcos Senesi semble être au niveau d’une équipe qui ne devrait pas pouvoir sortir de son groupe en Libertadores.

Un clásico de Cuyo entre San Martín de San Juan et Godoy Cruz peut être sympa, quand les deux équipes proposent du jeu et affichent des intentions. Celui ne restera pas dans les annales. Le seul fait du match est la nomination de Lucas Bernardi au poste d'entraîneur du côté du Tomba. Un 0-0 qui aurait pu tourner en faveur des Santos. Comme San Lorenzo et Central, Godoy Cruz devrait rapidement se réveiller et mettre fin à son rêve continental.

Dernière équipe à rêver, Huracán. Le Globo est bien loin des certitudes qu’il avait sous Gustavo Alfaro. Aujourd’hui entrainé par Antonio Mohamed qui montre plus de talent pour assortir ses tenues sorties d’un clip de reggaeton que pour faire jouer son équipe. Résultat, une nouvelle défaite contre Patronato 1 à 0 et toujours pas de victoire depuis sa nomination en janvier dernier. Huracán montre des signes inquiétants alors qu’une rencontre compliquée contre Cruzeiro est en ligne de mire.

Faute d’une double confrontation non maîtrisée contre Palestino, Talleres voit son rêve virer au cauchemar. Incapable de tenir un score face au chiliens, la T peut se concentrer de nouveau sur la Superliga. Quoi de mieux que recevoir Colón pour retrouver le sourire ? Alors que Pablo Cholo Guiñazú, quarante ans, vient d’annoncer qu’il mettait un terme à sa longue carrière, les Matadores ont enfoncé un peu plus les Sabaleros dans la crise. Un but du défenseur Juan Komar et un penalty du colombien Dayro Moreno permettent à Talleres de s’imposer 2-0. Au bout après cette nouvelle défaite, Julio Comesaña, l’entraineur uruguayo-colombien des santafesinos s’est lâché dans la presse colombienne critiquant allègrement le club. Faute de résultat et après de telles déclarations, les dirigeants de Colón n’avaient d’autre choix que de se séparer de leur entraîneur.

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Un maintien sinon rien

Le classement général est une chose, le promedio, ce système de relégation faisant la moyenne des résultats des trois derniers tournois, en est une autre. L’objectif est de ne pas faire partir des quatre derniers de ce promedio.

Treizième au classement et longtemps dernier au promedio, Tigre est l’équipe en forme en cette fin de saison. En déplacement à Liniers, Tigre enchaîne une troisième victoire consécutive en Superliga. Ce succès 1-2 aussi surprenant que flatteur face à un Vélez qui doit faire preuve de plus de maturité en concrétisant sa domination et validant le jeu proposer par davantage de buts, permet aux visiteurs de laisser la dernière place à San Martín de Tucumán défait à la Ciudadela sur le même score contre Lanús. Avec une passe décisive (pour Pepe Sand) et un but Lautaro Acosta a été l’homme du match pour el Granate. Du côté d’el Ciruja, le but du défenseur Lucas Acevedo ne devrait pas éviter la relégation à son équipe.

Qui a dit qu’avoir la possession est l’unique chemin qui mène à la victoire? Une première mi-temps à l’avantage des Lobos (sans le ballon) qui peuvent compter sur le retour aux affaires de la pépite Jan Hurtado. La défense d’Independiente a souvent plié sans avoir rompu, grâce à son portier uruguayen. En début de seconde période, après un gros travail de son numéro neuf vénézuélien, Lorenzo Faravelli place une jolie frappe enroulée au ras du poteau. Martín Campaña se détend mais ne peut empêcher l’ouverture du score. Pour son premier match à la tête de Gimnasia, Hernan Dario Ortiz s’offre le scalp d’Independiente. Un précieux succès pour rester parmi l’élite et avant le Clásico de La Plata lors de la prochaine journée de championnat.

La Libertadores n’est pas un rêve immédiat l’Atlético Tucumán mais son excellent parcours 2018 lui a donné des envies d’y retourner. Longtemps troisièmes du championnat, les Tucumanos ont vu Boca les doubler suite à une série de résultats négatifs à cause d’un mercato agité. Mais les joueurs de Ricardo Zielinski ont de la ressource. Après sa victoire à la Bombonera, le Decano s’impose une nouvelle fois à l’extérieur. Une victoire 1-2 contre Banfield grâce à des buts de Leandro Diaz et Gervasio Núñez qui fait du bien avant de recevoir River Plate dimanche soir dans un match qui sent la poudre pour une décrocher la quatrième et dernière place qualificative pour la prochaine Libertadores. À noter le golazo d’Agustín Urzi (dix-huit ans) qui inscrit en fin de match le premier but de sa jeune carrière.

Les buts

Classement

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Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca