Grâce à la défaite de Boca, le Bicho se retrouve tout seul à la tête de cette Superliga. La course au titre reste toujours aussi serrée avec huit prétendants qui se tiennent en quatre points. Avec de grosses affiches au programme, la seizième journée du championnat nous a réservé son lot de surprises.

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L’affiche du week-end : Dans la douleur, San Lorenzo braque le Millonario

Au menu de cette seizième journée de Superliga, un clásico entre deux grands d’Argentine : River Plate accueille San Lorenzo avant la trêve estivale. Les deux équipes sont en forme en cette fin d’année. Les locaux sont à seulement quelques points des cimes du classement et les visiteurs tentent de rattraper leur retard dû à un début de saison très décevant. En vue de cette dernière réception de l’année, Marcelo Gallardo avait décidé d’aligner un onze offensif en sortant Ponzio pour Enzo Pérez. De plus, le Muñeco faisait aussi confiance à Juanfer Quintero, enfin récompensé de ces derniers excellentes entrées en cours de match. Une titularisation comme un symbole, un an presque jour pour jour après la victoire en Libertadores contre l’éternel rival, Boca, dont il fut le héros. En ce début de match, le Millonario impose son rythme au Ciclón. Très présent dans la moitié de terrain adverse, la bande à Gallardo opère un pressing très haut qui asphyxie considérablement les hommes de Diego Monarriz, pendant que le Monumental donne de la voix. Pourtant, sur sa première occasion, San Lorenzo venait climatiser le plus grand stade du pays. À la réception d’un ballon en cloche, le jeune buteur Adolfo Gaich mystifiait Javier Pinola puis Milton Casco avant de fusiller Armani, sous sa barre. Bien plus utilisé depuis le départ de Juan Antonio Pizzi, l’international espoir est en grande forme, annotant son troisième but en deux matchs. Trois minutes plus tard, River croyait revenir au niveau des Gauchos de Boedo, mais la réalisation de Rafa Borré était annulée par l’arbitre de touche pour un hors-jeu plus que discutable. Fort de son avantage, le Ciclón tente de résister aux assauts de River grâce à deux solides rideaux défensifs. Pour le soulager, les Millonarios réalisent beaucoup de maladresses techniques inhabituelles par l’intermédiaire de Gonzalo Montiel ou Borré. Pourtant, ses efforts se voyaient menacés par une faute malencontreuse de Herrera dans sa surface : le point de pénalty était désigné sans hésitations. La frappe de de Borré était arrêté sans problèmes par Sebastián Torrico, qui avait parfaitement lu l’attaquant colombien. Alors que le repos arrivait à point nommé pour San Lorenzo, le soulagement était de courte durée au retour des vestiaires. Sur un centre en retrait de Matías Suárez, l’Uruguayen De la Cruz était fauché dans la surface de réparation. Nouveau penalty et nouveau raté pour River alors que la tentative puissante de Quintero heurtait le poteau de Torrico, encore une fois parti du bon côté. Toujours sans but malgré deux penalties, Gallardo bouillait sur son banc. Cet échec marquait aussi la fin d’un orage intense sur les buts de San Lorenzo. Plus entreprenant depuis, à l’image des frères Romero, le Ciclón arrivait alors à mieux déployer son jeu. Jusqu’à toucher le haut de la barre de Franco Armani, sans réellement l’inquiéter cependant. Côté River, les fautes de nervosité commentaient à se multiplier, facilitant la tache aux compères de Fabricio Coloccini. Et ce, à l'image d'un nouveau tournant dans cette partie passionnante : River subissait la perte de Palacios, homme de base du système du Muñeco, écopant d'un second carton jaune pour une intervention trop engagée. À dix, l’idée de remontada se compliquait pour le finaliste de la Libertadores. À dix minutes de la fin, le sort semblait s’acharner sur le peuple millonario alors que le piqué manqué de Suárez était redressé tant bien que mal par Pratto sur le poteau. En plus de ce deuxième montant du match, la suspension de Martinez-Quarta et la sortie sur blessure de Suárez s’ajoutaient aux mauvaises nouvelles du soir pour River. Après une grosse occasion de chaque côté dans les arrêts de jeu, le duel se terminait sur cette victoire surprise de San Lorenzo à Nuñez. Surprise car River semblait s’être remis sur de bons rails depuis l’échec de Lima et surtout car il n’avait plus perdu contre un grand d’Argentine depuis l’automne 2017 (0-1 contre Independiente). En tout cas, c’est la quatrième défaite de River en championnat cette saison : toutes ont eu lieu à domicile, alors que le club est invaincu à l’extérieur. L’occasion est manquée de prendre la tête du championnat avec les mauvais résultats de Boca notamment, et les coéquipiers de Pinola sont relégués à la cinquième place. Les joueurs du Ciclón peuvent exulter : ce résultat aussi grand qu’inattendu leur permet de se replacer toujours plus haut au classement, à quatre points du leader Argentinos. Ils n’ont plus perdu depuis quatre journées. 

Lanús recolle, le Racing peu rassurant avant le Trofeo de los Campeones

Au ralenti, Lanús n’avait plus connu le sentiment de la victoire depuis trois journées. Pour se relancer et terminer l’année en beauté, les Granates devaient s’imposer face au Racing dans ce duel entre prétendants au titre. Pas le plus simple quand on sait que la Academia n’a plus perdu un match sur les douze derniers qu’il a joués. Pour continuer la série, les hinchas de la Guardia Imperial avaient fait le court déplacement du Cilindro au stade Néstor Díaz Pérez de Lanús. Après une première demi-heure pauvre tant dans le jeu qu’en occasions, le Racing ne pouvait pas trouver les clés face à un Lanús qui lui imposait son rythme. La première tentative arrivait sur une volée de Matias Rojas qui était beaucoup trop timide pour inquiéter Rossi. La tâche de la Acade aurait aussi pu être facilitée si l’arbitre de la rencontre avait sifflé un tirage de maillot sur Mauricio Martínez, qui aurait pu mériter sanction. Avec peu de choses à se mettre sous la dent au niveau footballistique, le spectacle était assuré par les joueurs dont les esprits commençaient à s’échauffer, à l’image d’un accrochage entre Matías Zaracho et Leo Di Plácido. Après un repos nécessaire, le match allait pencher définitivement en faveur des Granates. Totalement indigent au retour des vestiaires, le Racing s’apprêtait à subir la pression constante des joueurs de Lanús. Ces derniers avaient pourtant du mal à se montrer dangereux, et ont dû s’en remettre aux inspiration de leur enganche en titre, Marcelino Moreno. Sur une roulette zidanesque qui mettait Martínez au sol, le meneur de jeu lançait un premier message à ses adversaires directs par une offrande de l’extérieur à Acosta, trop juste pour la transformer. Largement dominé, le Racing semblait impuissant en l’absence de cadres comme Lisandro notamment. Porté sur l’attaque, le latéral granate Alexandro Bernabei déposait un centre parfait pour la tête de Auzqui qui se précipitait et gâchait une bonne occasion d’ouvrir la marque. A dix minutes du terme, une superbe ouverture de Marcelino dans le dos de la défense de la Acade plaçait Bernabei en position intéressante. Le centre au corps d’eau du défenseur était finalement repris victorieusement par… Eugenio Mena, tout malheureux de tacler la balle dans ses propres filets. Décidément dans un grand soir, Marcelino aurait pu aggraver le score après un enchainement crochet intérieur-frappe en angle fermé mais son ballon venait s’échouer dans le petit filet de Gabriel Arias. Mis à contribution dans ce second acte, l’international chilien avait le mérite d’avoir évité un naufrage à son équipe sur quelques interventions bien senties, devant Pedro de la Vega notamment. Abattu sur son banc, le Chacho Coudet semblait tout aussi perdu que ses joueurs. Il n’imaginait surement pas que son dernier match d’une Superliga, qu’il a gagnée quelques mois auparavant, serait si pathétique. La victoire finale de Lanús était plus que logique, tant ce triste Racing n’était pas à la hauteur. Il encaissait sa première défaite depuis son naufrage contre River, en août dernier, ce qui n’est pas de bonne augure avant la finale du Trofeo de los Campeones contre Tigre. Pour son tout dernier match aux manettes de la Academia, le Chacho Coudet aura l’occasion d’ajouter une dernière ligne à son beau palmarès du côté d’Avellaneda. A l’inverse, Lanús se relance enfin, emmené par Marcelino et Bernabei, tous deux de gala pour clôturer cette première partie de championnat.

Face à Boca, Central crée la surprise et envoie un message

Alors que des dizaines de milliers de hinchas de Boca étaient en train d’élire la nouvelle direction du club, leur équipe chérie affrontait Rosario Central. Ce dernier était en forme, avec trois défaites et un nul en quatre matchs, particulièrement à domicile avec notamment un carton contre Godoy Cruz pour sa dernière sortie. À l’inverse, Boca n’a plus gagné loin de la Bombonera depuis fin septembre et une victoire sur San Lorenzo. Dans un stade chauffé à blanc en pleine vague de chaleur en Argentine, le duel s’annonçait brulant. Et c’est Boca qui a failli se bruler tôt dans le match : seul aux six mètres, Diego Zabala aurait dû ouvrir le score d’une puissante reprise si Esteban Andrada n’avait pas fait un miracle sur sa ligne. Il ne pouvait que repousser l’échéance puisque fin minutes plus tard, Central trouvait la faille dans la meilleure défense du championnat. Sur un centre-tir de Molina qui atterrissait devant le but, l’ancien joueur de Dijon, Sebastián Ribas passait devant Izquierdoz pour pousser la balle au fond. Malgré une belle occasion pour Más, Boca n’arrivait pas à se trouver et faisait preuve de trop de maladresse lorsque cela arrivait, à l’image de Wanchope qui a manqué toutes ses passes pendant une demi-heure. Après un remake de la volée de Zabala, la tête décroisée de Ribas oblige Andrada à sortir le grand jeu. Une nouvelle fois, le portier international était le meilleur joueur xeneize, et son équipe aurait pu rentrer au vestiaire avec un retard de trois buts. En plus de ses difficultés offensives, la défense boquense éprouvait beaucoup de mal à contenir l’activité de Gamba, Ribas ou encore Gil. En seconde mi-temps, une frappe trop enlevée de Salvio à trente mètres symbolisait le mauvais jour de ses coéquipiers : Boca attaque totalement à l'arrêt et est contraint de tenter sa chance de loin. Devant ce pauvre spectacle, Alfaro décidait de tenter le tout pour le tout en sortant ses deux latéraux Buffarini et Más pour Reynoso et Obando. Vouée à l’attaque, cette équipe du Xeneize mettait une forte pression sur la défense des Canallas. Dans la surface, Toto Salvio trouvait le montant, le ballon revenait dans les pieds de Franco Soldano, fraichement entré, dont le tir était stoppé sur la ligne de but par Emmanuel Brítez. L’avantage de Central tenait plus qu’à un fil, mais Boca se réveillait trop tardivement. Excédé par l’échec de son plan, Alfaro en venait à se faire expulser par l’arbitre, comme Nicolás Capaldo quelques secondes ensuite. Parti à l’abordage, le Xeneize était à deux doigts de se faire punir si Riaño ne ratait pas son face-à-face avec Andrada. Au coup de sifflet final, Diego Cocca, l’entraineur rosarino, pouvait laisser éclater sa joie : il n’a toujours pas perdu contre le géant argentin en huit matchs. Surtout, son équipe envoyait un message à tout le pays, et s’affirmait comme un outsider à prendre au sérieux dans cette Superliga. Beaucoup moins jovial, Alfaro annonçait dans le même temps son départ de Boca. Sans jamais convaincre, ni par le jeu proposé par sa formation, ni par ses résultats en Libertadores, le técnico laisse l’institution en très bonne position au plan national, deuxième de Superliga.

Argentinos seul en tête, Vélez confirme sa bonne dynamique

En clôture de la seizième journée, Argentinos accueillait Estudiantes dans un match qui ne s’annonçait pas facile pour le leader. Devant au score, le Bicho s’est finalement fait rejoindre en fin de match et concède le nul (1-1) : Argentinos trône seul en tête de Superliga. À Paraná, le Vélez de Gabi Heinze a confirmé son retour sur le chemin de la victoire face à une modeste équipe de Patronato (0-1). Le Fortín s’affirme comme l’un des plus sérieux poursuivants, en étant seulement à deux points des joueurs de la Paternal. Quelques semaines après avoir remonté dans le classement à grandes enjambées à coup de cinq victoire consécutives, l’Atlético Tucumán piétine. Avec la réception des Leprosos de Rosario, les Tucumanos ont enchainé leur troisième nul d’affilée (1-1) : ils sont à la neuvième place. Juste derrière eux, l’Arsenal Sarandí a rendu une copie parfaite en s’imposant chez Huracán (0-2). Alors que le Globo n’en finit plus de décevoir, le promu confirme une fois de plus son niveau plus qu’honorable. Le seul score nul et vierge de cette journée s’est joué dans l’antre de Talleres à Córdoba face à Unión : les Cordobeses perdent une belle occasion de remonter au classement contre une équipe santafesina largement à leur portée. Dans le ventre mou du classement, le combat entre Independiente et Banfield a tourné à l’avantage des visiteurs sur la plus petite des marges. Le Rojo laisse revenir son adversaire à un point et reste quatorzième. À égalité de points, Defensa y Justicia a logiquement dominé une équipe de Godoy Cruz (2-0) à qui la pause estivale devrait faire beaucoup de bien. Le premier relégable, Aldosivi, a été chercher une victoire très importante en vue du maintien sur le terrain de Colón (0-2). Il lui faudra récidiver ce genre de performance pour sortir de la zone rouge et devancer Central Córdoba. Justement, les Cordobeses ont été impuissants face au Lobo qui a gagné dans son stade pour la première fois de la saison. Le Gimnasia reste la lanterne rouge malgré ce succès qui a ravi un Diego Maradona, toujours aussi exubérant.

Les buts

Résultats

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Classement

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Andoni Ospital
Andoni Ospital
Sur la voie du bonheur, tous les chemins mènent à El Calafate.