Si l’on sait déjà que le titre n’échappera pas à la Católica, le sprint final qui s’amorce en première division chilienne s’annonce bouillant dans la lutte pour les accessits mais surtout pour la survie d’un géant local dans l’élite.
On avait vu la Católica peiner quelque peu sur ses derniers matchs, la faute le plus souvent à des adversaires désireux de ne surtout pas laisser le moindre espace quitte à se recroqueviller pour attendre le contre. À La Granja, on a ainsi vu l’exact opposé, Curicó Unido semblant décidé à vouloir jouer. Pari perdu. Lorsque vous laissez de la place à cette machine que sont les Cruzados sauce Quinteros, vous le payez cher. Et les Torteros l’ont appris à leurs dépens. Pourtant, les hommes de Dalcio Giovagnoli semblaient avoir parfaitement lancé leur match. Malgré plusieurs situations concédées d’entrée de partie, Vargas ouvrait le score sur la première véritable occasion des locaux. De quoi mettre en confiance. Mais Curicó Unido a trop laissé d’espace, a surtout laissé le leader combiner. Et a craqué. Une égalisation suite à une merveille de mouvement collectif, une volée tout aussi superbe de Chapita pour le 2-1 et les chevaux étaient lâchés. Pinares tuait le match d’entrée de seconde période, le leader allait ensuite gérer les rares tentatives d’un Curicó Unido qui allait encaisser un dernier but trop facilement inscrit par Pinares. La Católica file donc tranquillement vers le titre, celui-ci pourrait être officiel au soir d’un clásico face à Colo-Colo.
Car le dauphin est bien le Cacique qui jouait gros à La Florida où il y affrontait un Audax Italiano irrésistible ces derniers temps. Irrésistible comme son duo d’attaque, aussi complémentaire que talentueux, qui frappait d’entrée. Jeraldino dans le rôle du passeur, Holgado dans celui de finisseur, et les Tanos lançaient parfaitement la partie. On pensait alors que le Colo-Colo de Salas, qui semble plus souvent douter qu’avoir des idées, allait sombrer. Il n’en fut rien. Barroso égalisait sur corner, Cortés brillait sur une merveille de contre finalement gâchée par Holgado, les visiteurs allaient ensuite déployer leur jeu, passer par les côtés et reposer sur un excellent Gabriel Suazo qui doublait la mise d’une merveille d’exter du gauche. Privé de ses légendes Valdivia – Valdés – Paredes, Colo-Colo compensait par sa jeunesse mais surtout par une vitesse d’exécution qu’il n’avait pas souvent montré cette saison. Suazo à la baguette, Provoste et Bolados sur les côtés, l’efficacité pêchait parfois, à l’image d’un Paraguez qui manquait notamment un but tout fait, mais le Cacique allait tout de même s’offrir quatre buts et surtout reprendre sa place de dauphin et retrouver confiance en son jeu à une semaine d’un explosif Superclásico qui va faire s’arrêter tout un pays.
Si Colo-Colo jouera pour s’accrocher à sa deuxième place, l’Universidad de Chile se retrouve embarquée dans une mission bien plus périlleuse : sa survie. Il y avait clairement du mieux dans le jeu des universitaires depuis quelques semaines, une nouvelle invincibilité de dix rencontres, mais jusqu’ici cela n’avait pas été converti en points (huit nuls sur ces même dix derniers matchs). Malheureusement pour les hommes de Caputto, ce mieux a totalement disparu. La faute à un début de match totalement raté, des espaces laissés à un Palestino qui fait partie des équipes les plus solides et cohérentes de l’élite chilienne cette saison et une double sanction immédiate : un doublé du Pájaro Gutiérrez d’entrée ou presque (1ère et 13e minute) et le Romántico Viajero était KO. Pourtant, après la belle réduction de l’écart signée de son meilleur buteur Leandro Benegas à la demi-heure et malgré le peu d’occasions procurées dans le jeu, les événements ont été un temps côté U. Du rouge qu’aurait pu/dû recevoir Carrasco pour sa faute qui annihilait clairement une occasion de but au Pájaro qui allait se présenter seul face à De Paul à l’égalisation d’un Osvaldo González pourtant hors-jeu cinq minutes plus tard. Mais rien n’y a fait. Car la U a perdu son jeu, laissé bien trop d’espaces d’abord sur les côtés, ensuite entre les lignes, et s’est donc bien trop exposée jusqu’à se faire punir par une frappe lointaine de Jorquera. Impuissante, se contentant d’envoyer de longs ballons espérant un malentendu, l’Universidad de Chile n’a ainsi jamais eu l’opportunité de revenir dans la partie. Et donc, à une semaine du Superclásico se retrouve dans la zone rouge après le point gratté par Antofagasta à Coquimbo, nul arraché par les pirates sur un but tardif de Mauricio Pinilla, ancien de la maison azul.