Grâce à sa victoire 1-0 contre le voisin La Equidad, Millionarios s'est installé tout en haut du classement. Cúcuta n'a pu faire mieux que match nul. Comme Junior qui a ramené un nul de son voyage dans la capitale pour affronter Santa Fe après un match de dingue.
On n'en n'attendait pas autant à ce moment-là de la saison. Santa Fe et Junior nous ont offert un match spectaculaire dimanche soir au Campín. Surprise surtout venant du premier cité. On avait vu un Santa Fe bien triste contre Patriotas la semaine dernière. C'est un tout autre visage qu'on a vu dimanche soir, contre ce qui se fait de mieux en Colombie qui plus est. Tout n'est pas parfait mais Santa Fe a montré son meilleur visage depuis sa victoire en Sudamericana sur la pelouse du Deportivo Cali. Sa première période doit lui servir de référence pour la suite. Sa première décision a été de nommer de manière permanente l'intérimaire Gerardo Bedoya, ancien international colombien et vainqueur notamment de la Copa América en 2001. Son style n'a pas encore radicalement changé mais on a vu du mieux. Pour commencer une envie d'aller chercher l'adversaire haut. Trop, d'entrée de match où après moins de deux minutes, Luis Díaz avait trouvé la faille. Mais ça s'est vu aussi dans l'autre sens juste avant la pause. Parce que si Carlos Henao a égalisé d'un coup-franc monstrueux de trente mètres en pleine lucarne, c'est bel et bien Baldomero Perlaza qui a donné l'avantage à l'équipe cardinale. Avec à la clé une course vers l'avant intelligente pour se retrouver à la conclusion d'un ballon mal renvoyé par la défense. Symbole d'une première période avec plus de jeu, plus de passes vers l'avant, plus de présence devant que ce qu'on était habitué à voir. Et ses fondamentaux ont été conservés puisque c'est de la tête sur coup de pied arrêté qu'il est revenu dans le match pour arracher le point du match nul avec la tête rageuse de José Moya. De bon augure donc mais il faudrait se montrer plus régulier, parce que si la première période a été plus qu'intéressante, la deuxième a été plus pauvre. Le vainqueur de la Sudamericana 2015 a beaucoup souffert après la pause, maltraité et puni par l'équipe barranquillera. Une équipe de Junior qui a encore montré que quand elle décide de jouer c'est presque impossible à arrêter. Comme sur les deux buts inscrits après la pause. Le premier sur une action à trois entre Luis Díaz, Fabián Sambueza et Teo, conclu par le deuxième cité. Le deuxième sur une contre-attaque ultra-rapide qui a permis à l'ancien du Deportivo Cali de s'offrir un doublé. Vraiment bousculé pour la première fois de la saison, Junior devra absolument résoudre ses problèmes défensifs sur coup de pied arrêté. Si c'est ce qui a entrainé le but de l'égalisation en fin de rencontre, il y avait eu un premier avertissement à deux partout quand la tête d'Henao avait trouvé la transversale de Viera. Le genre de choses qui pourraient coûter cher d'ici une semaine à l'heure de commencer la Libertadores. Toujours invaincu et avec déjà six points d'avance sur la neuvième place, pour ce qui est des résultats les voyants sont au vert.
Voyants au vert aussi pour Millonarios qui continue d'enquiller les points et les victoires. En voyage dans le sud de la ville pour affronter La Equidad, le club embajador n'a pas tremblé. Solide dans tous les compartiments malgré le score, un seul petit but, cette équipe prend semaine après semaine un peu plus d'ampleur. Tactiquement surtout. Logique quand on voit le pedigree de l'entraineur en place. Défensivement avec zéro occasion concédée à l'extérieur ça confirme la solidité vue depuis le début de la saison. Avec quatre buts concédés c'est même la deuxième meilleure défense après celle de l'Atlético Nacional. Arrivé cet été de Valledupar, Alex Rambal a réalisé son meilleur. Non seulement buteur à l'affut suite à un corner de Juan David Pérez, il a aussi et surtout montré toutes ses qualités défensives et ses placements intelligents pour couper les attaques de La Equidad. Symbole que le collectif prend le pas sur les individualités c'est que Pinto avait fait tourné pour ce match. Elíser Quiñones était titulaire, Santiago Montoya aussi et Christian Marrugo est entré en jeu comme Juan Guillermo Domínguez deux hommes qui pourraient être importants pour la suite. Et la suite c'est un gros déplacement sur la pelouse du Deportivo Cali après la réception de l'Unión Magdalena en milieu de semaine. Premier vrai gros test donc pour le club azul histoire d'être fixé si cette équipe restera un outsider ou si elle prendra de l'épaisseur pour se placer derrière Junior comme favori au titre.
Leo Castro a certainement sauvé la tête de son entraineur. Alors que le DIM était mené depuis l'entame de la deuxième période il a fait peut-être mieux qu'égaliser. Mal en point en championnat et éliminé donc de la Libertadores, la pression aurait été insoutenable en cas de nouvelle défaite à la maison. Une nouvelle défaite qui aurait été sévère parce que les joueurs ont répondu présent, en tout cas ils n'ont pas montré les signes de joueurs qui lâchaient leur entraineur. Logiquement c'est le joueur le plus entreprenant qui a égalisé. Présent au pressing, entreprenant et le plus dangereux offensivement, son but est dans le style Castro. Déplacement pour mettre hors de position la défense, et sang-froid pour terminer après la première parade de Vargas. Il a retrouvé toutes ses sensations c'est une certitude. Au meilleur moment serait-on tenté de dire parce que Cano connait une baisse de régime depuis qu'il est devenu le meilleur buteur de l'histoire du club. Relâchement après avoir tombé le record ou coup de blues après la sortie de Libertadores, difficile à dire mais un redressement au classement sur la durée passera par lui. Et par deux victoires régionales dans la semaine. Premièrement dans la lointaine banlieue contre Rionegro avant de régner sur la ville contre l'Atlético Nacional pour le Clásico paisa le week-end prochain. De son côté le Deportivo Cali a fait une meilleure deuxième période sans être transcendant. Déiber Caceido continue de se montrer intéressant et s'impose sur son côté droit. C'est lui qui a marqué d'un plat du pied pour mettre son équipe devant. Au classement avec sept matches, soit un de plus que les autres, ce match nul (le troisième déjà) n'est pas forcément un excellent résultat mais il permet de voir venir et de rester dans le bon groupe juste derrière son voisin.
L'América ne freine pas non plus. Victoire poussive et polémique lors de son voyage humide à Rionegro. Sous des trombes d'eau, un pénalty de Yesus Cabrera au retour des vestiaires a permis aux Diablos Rojos de repartir avec les trois points. Un pénalty limite suite à un contact léger sur Kevin Viveros. Avant ça on avait eu le droit à deux minutes de folie en première période avec un but de chaque côté puis pas grand-chose. Un éclair de Fernando Aristeguieta avec un missile de vingt-cinq mètres et dans la foulée une belle action collective de Rionegro pour répondre. Intéressant d'ailleurs de voir le match de l'attaquant vénézuélien qui nous avait habitué à être présent dans la surface et qui a complètement changé de registre. Mobile sur le front de l'attaque, il a posé des problèmes à la défense et a donc marqué une nouvelle fois, dans une situation différente de son point fort habituel, c'est-à-dire présence dans la surface, de la tête notamment. La grande différence donc c'est que l'América gagne avec une efficacité chirurgicale cette saison des matches qu'elle aurait perdus l'année dernière. Symbole d'une équipe retrouvée qui pourrait pourquoi pas se mêler à la lutte pour le titre histoire de terminer définitivement la réconciliation avec son public.
L'équipe qui pourrait se mettre en froid avec ses supporters cette année c'est l'Atlético Nacional. Condamné à faire un gros match contre Libertad pour voir la Libertadores cette année, le club verdolaga a perdu pour la première fois de la saison. Avec une équipe remaniée et une moyenne d'âge basse, une frappe lointaine du vétéran Abel Águilar a permis au club de Santa Marta de s'imposer pour la deuxième fois de la saison. Encore une fois presque rien offensivement. Inquiétant avant cette semaine de tous les dangers. Sans Libertadores pour la première fois depuis 2013 et avec une défaite dans le match contre le voisin la situation deviendrait intenable. La gestion de Duarte pose problème également. Il avait l'occasion de se retrouver un semblant de confiance au Paraguay mais il a encore loupé une occasion énorme et semble totalement perdu. Barcos apparaît donc comme le seul espoir de trouver le chemin des filets. Léger et donc quand il n'est pas là c'est le désert tout simplement. Embêtant et on voit déjà arriver l'imbroglio Fernando Uribe et l'interdiction temporaire de recrutement comme excuse de ce faux-départ. Un faux-départ qui aurait des conséquences désastreuses sur la suite de la saison. Si Autuori saute ça serait un nouveau coach et un nouvel échec dans un après-Rueda qui se montre de plus en plus difficile à digérer.
Dans le reste de la journée, après sa grosse claque et sa sortie de Sudamericana l'Once Caldas a su réagir pour s'imposer à domicile contre le Deportes Tolima. Un pénalty de Dario Rodriguez en fin de match a permis au club de Manizales de s'imposer 2-1. Dans un début de match mouvementé, Juan Arboleda pour le premier champion de 2018 avait répondu à l'ouverture du score de Javier Reina pour l'équipe locale. Un point commun entre ces deux équipes, elles sont bien loin de ce qu'elles ont montré l'année dernière et ça se voit. Pour le Deportes Tolima il faut espérer que ça soit juste un trop plein de stress avant de recevoir l'Atlético Paranaense la semaine prochaine. Dans la course au maintien mauvaise opération pour l'Alianza Petrolera. Le club aurinegro a pris une fessée sur la pelouse de son voisin Bucaramanga. Un but avant la pause et deux dans les vingt dernières minutes pour le voyage. Cette saison pourrait être très compliquée. Même chose pour le Deportivo Pasto qui a craqué en fin de match contre Huila en concédant deux buts dans les cinq dernières minutes. Envigado fait donc la bonne opération avec un match nul sur un score nul et vierge contre Patriotas. Nul et vierge deux mots qui résument bien l'ambiance autour de match. Enfin, Cúcuta a été une nouvelle fois moins bon contre un adversaire à sa portée. Malgré un nouveau but de Jonathan Agudelo, le club de la ville frontière n'a pas résisté et a partagé les points contre Jaguares. Un match qu'il aurait pu remporter mais la frappe de Jhon Hernández a été renvoyée par la barre en fin de match.
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Classement



