Onze ans après son dernier titre, l'América a décroché son quatorzième titre dans l'élite au terme d'une finale retour parfaitement maitrisée. Deux buts en première période lui ont permis de faire tomber Junior, le double tenant du titre.

banutip

Les trois coups de sifflet de Wilmar Roldán sont venus libérer le Pascual Guerrero et tous les supporters de l'América qui ont enfin célébré la fin des années noires, certainement la décennie la plus sombre de l'histoire du club (onze ans sans titre, cinq en deuxième division). Bouillant comme jamais cette année, le stade s'est alors embrasé, point final d'un après-midi où la température n'est jamais retombée. Plus grand nombre de victoires, meilleure attaque, premier à la reclassification, le club escarlata n'a pas volé son titre.

;

Sans vraiment de suspense, en à peine une demi-heure on a compris que pas grand-chose ne pouvait empêcher La Mecha de remporter le titre. 32e minute, alors que le score n'est que de 1-0, seul dans les six mètres Teófilo Gutiérrez voit sa frappe repoussée par un arrêt monstrueux de Neto Volpi. Dans la foulée Carlos Sierra marquera le deuxième but de son équipe. Rideau. Rien ne changera le cours de cette finale, même le but refusé, logiquement, à Junior avec l'intervention du VAR ne fera pas douter les joueurs de Guimaraes. Cette finale, l'América l'a dominée de la tête et des épaules avec un Rafael Carrascal omniprésent. C'est lui qui est à l'origine du deuxième but de son équipe par exemple. Devant, malgré la sortie prématurée de Pisano sur blessure, Duván Vergara et Michael Rangel ont pesé. Le centre du premier a trouvé la tête du second pour l'ouverture du score après à peine un quart d'heure, bien aidé par le malheureux Sebastián Viera qui a poussé du dos le ballon renvoyé par la barre. Avec deux buts d'avance Los Diablos Rojos ont pu contrôler et jamais Junior n'a pu inquiéter son adversaire après la pause. La possession et les entrées de Luis Sandoval au retour des vestiaires puis de Luis González à vingt minutes de la fin n'ont rien changé. Pire, sentant cette finale leur échapper les joueurs de Comesaña ont craqué. Déjà averti Marlon Piedrahita a fait le doublé. Une deuxième grosse faute, logiquement sanctionnée d'un deuxième jaune avant d'envenimer les débats, générer une bagarre générale et de lâcher un coup de poing à Carrascal, geste qui devrait prolonger un peu plus ses vacances début 2020. Les dix dernières minutes ont donc montré un spectacle médiocre entre grosses fautes, grand n'importe quoi tactiquement et frappes désespérées. Rapidement après la fin du match l'attitude de Junior a été pointée du doigt, Gabriel Meluk le responsable des sports du journal El Tiempo a d'ailleurs comparé « les joueurs de Junior semble argentins. Mauvais perdants ».

 

Et maintenant ? Qualifié directement pour la phase de groupe de la prochaine Libertadores grâce à ce titre, l'América va devoir d'une part se renforcer, chose déjà faite avec l'arrivée d'Eder Chaux, portier régulièrement appelé par Carlos Queiroz en sélection depuis son arrivée et de Jhon Arias lui aussi en provenance de Patriotas et d'autre part éviter de perdre ses meilleurs joueurs. Sous contrat jusqu'en 2021 Michael Rangel devrait, sauf offre exceptionnelle, rester au club au moins un an de plus. Duván Vergara pourrait lui aussi jouer la plus belle compétition continentale du côté de Cali. Pour Junior, il faudra retenir Cantillo, meilleur joueur de son équipe encore et enfin faire venir (ou revenir) un buteur alors qu'en Espagne on parle d'un retour de Bacca dans une région qu'il connait parfaitement.

Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée