L’Atlético Nacional mène la danse et reste la seule équipe invaincue dans ce championnat. Mais sa victoire contre Quindio a été entachée d’une grossière erreur arbitrale. Derrière, Millonarios suit, alors que plus loin, Junior repart en avant et l’América cale.

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Le problème du VAR c’est que quand il est là tout le monde peste devant la lenteur de la prise de décision mais quand il n’est pas là on se dit « ah avec le VAR il ne se serait pas passé ça ». C’est en tout cas le sentiment des joueurs et du staff du Deportes Quindio qui alors qu’ils sont à la lutte pour le maintien ont été victime d’une erreur grossière de Jhon Hinestroza. Très offensif le latéral droit de l’Atlético Nacional Jonathan Marulanda s’est retrouvé dans la surface adverse à la lutte avec son défenseur et a malencontreusement touché le ballon de la main. L’arbitre a vu une main du défenseur et a donc offert un pénalty au club verdolaga, pénalty transformé par son capitaine Jefferson Duque tout juste avant la pause histoire d’assommer un peu plus son adversaire. Cruel parce que le promu a fait plus que bouger son adversaire. Largement dominateurs les joueurs d’Óscar Quintabani (entraineur vainqueur des deux tournois en 2007 avec l’Atlético Nacional) auraient mérité largement mieux. Sans deux interventions de grande classe d’un Aldair Quintana inspiré, ils seraient partis avec ce point tellement important et qui aurait été plus que mérité. À la lutte avec Pereira et Huila, l’entraineur de Quindio s’est emporté et a demandé à ce que le VAR soit mis en place sur les matchs des équipes qui se battent pour sauver leur peau. Il a été entendu puisque le Deportes Quindio/Once Caldas aura le système d’assistance vidéo (ce qui est le cas sur quatre matchs sur dix chaque journée). Bien loin de cette préoccupation l’Atlético Nacional est tranquillement en tête de ce championnat avec trois points d’avance sur le deuxième.

 

Le poursuivant justement c’est Millonarios. À la maison contre le Deportivo Independiente Medellín le club de la capitale n’a pas douté. Si le but du break d’Uribe est arrivé en toute fin de match, ça ne reflète pas le scénario du match. Jamais le club embajador n’a été inquiété dans ce match. C’est Andrés Llinás qui avait ouvert la voie à son équipe de la tête juste avant la demi-heure de jeu. S’il a été pressenti pour faire partie de la liste de Rueda, il ne figure pas dans les heureux élus. Au contraire d’un homme qui tient sa revanche. Andrés Román devait s’engager à Boca mais il n’a pas passé la visite médicale à cause d’un cœur anormalement volumineux. Resté de longues heures dans les bureaux du club argentin, il a craqué pensant sa carrière terminée. De retour en Colombie, les examens plus poussés ont indiqué qu’il s’agissait d’un « cœur d’athlète » et que la taille anormale était donc due à un effort trop intense mais qui n’avait rien d’irrémédiable. De retour sur les terrains ce semestre il a reçu la consécration puisqu’il fera le voyage avec la sélection et pourrait même être titulaire en Bolivie, étant habitué à jouer en altitude. Cette victoire permet à Millos de rester dans le groupe de tête et semble parti pour vivre un semestre sans encombre.

 

Des encombres l’América commence à en avoir. Largement battus sur la pelouse du DIM, le club escarlata commence à se diriger tout doucement vers une zone de turbulence. À la maison contre une des équipes les plus faibles du championnat, Patriotas, jamais il n’a trouvé la solution pour trouver la faille, ni même pour être dangereux. Collectivement cette équipe peine à dégager quelque chose et commence à inquiéter ses supporters. Poussif contre l’Once Caldas, sans idée contre Patriotas, le club escarlata a encore failli à la maison en coupe contre le modeste Jaguares. Dans l’œil du cyclone notamment l’ancien joueur de Bastia, Joao Rodríguez à qui on reproche notamment son faible rendement. Si la situation au classement n’est pas encore alarmante, le match de dimanche contre Santa Fe revêt donc une importance particulière. En cas de nouvelle contre-performance, le club entrerait dans une crise pour pourrait déjà mettre un coup au projet Osorio. Santa Fe qui a vécu une semaine bien particulière. Le nul arraché à la dernière seconde sur la pelouse de Pereira n’a pas permis de sauver la tête d’Harold Rivera. Grigori Méndez arrive donc sur le banc et le moins que l’on puisse dire c’est que son président l’a mis dans les meilleures conditions avec cette phrase : « ils sont venus travailler, ils sont venus sortir la tête de l’eau de l’équipe et on va voir comment ça va. Mais si les choses ne marchent pas comme prévu, on a plus de 200 CV qui seront analysés et on verra s’il est nécessaire de prendre un autre entraineur ».

C’était Noël avant l’heure à Barranquilla. Douze secondes, c’est le temps qu’il a fallu à Junior pour ouvrir le score et quasiment sans avoir besoin de toucher le ballon. La défense de l’Once Caldas et ses trois passes ont offert à Carmelo Valencia l’un des buts les plus rapides de l’histoire. Pas en reste, la défense de Junior a rendu la pareille à son adversaire qui lui-même insisté pour offrir le deuxième but sur un plateau. Ce n’importe quoi défensivement a duré toute la première période. Dans la dernière demi-heure c’est l’homme fort, Freddy Hinestroza qui a offert à Arturo Reyes, le nouvel entraineur du club, sa première victoire dans l’élite. Avec quatre buts marqués en un match, c’est bien mieux que ce que l’attaque de Junior avait fait lors des cinq premières journées. Certains y ont vu un signe. Ce sont surtout les errements défensifs qui ont rendus ce match ouvert plus que le niveau des deux équipes. Cette victoire en tout cas permet à Junior d’entrer dans le groupe des qualifiés et devra confirmer contre le Deportivo Cali ce week-end. « Si nous avions perdu, je ne serais pas en conférence de presse. » C’est avec ces mots qu’Alfredo Arias a commencé sa conférence de presse après le match contre l’Alianza Petrolera. Il est donc passé à quarante-cinq minutes de prendre la porte. Mené 2-1 à la pause, le club azucarero a réussi à renverser la vapeur pour s’imposer 3-2, bien aidé par Ángelo Rodríguez auteur d’un doublé après la pause et par la supériorité numérique pendant une heure. Poussif, difficile d’imaginer un climat serein tant que le coach sera sur la sellette. 

 
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Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée