Au terme d’un match tendu qui aurait pu lui échapper, la Colombie a fait valoir de nouvelles ressources pour se défaite de l’Uruguay. Et connaîtra ainsi sa troisième finale.
Après deux troisièmes places en 2016 et 2021, la Colombie s’offre enfin un retour en finale, vingt-trois ans après la victoire, quelque fois controversée, de 2001, près d’un demi-siècle après une édition 1975 particulière. Pour y parvenir, les hommes de Nestor Lorenzo ont montré deux visages face à un Uruguay passé en mode bielsiste autour d’un 3-3-1-3 destiné à contrôler le milieu et notamment priver James de ballon. Cela a fonctionné, la Celeste se procurant les premières grandes situations de la partie, Darwin Núñez gâchant trois opportunités importantes. Pendant ce temps, la Colombie cherchait à presser sur les sorties de balles et, si elle ne parvenait pas à prendre le dessus dans le jeu, même si Daniel Muñoz, bien servi par Luis Díaz, manquait le cadre, s’en remettait au pied gauche de James pour faire la décision sur coup de pied arrêté. Le duo James – Lerma avait sonné l’alerte sur un corner, l’appel n’avait pas été entendu par la défense uruguayenne qui craquait à moins de dix minutes de la pause devant le même duo. Le piège semblait s’être refermé sur la Celeste, mais un ultime tournant animait le premier acte, l’exclusion logique et méritée d’un Daniel Muñoz peu inspiré.
À dix contre onze, la Colombie changeait alors ses plans. La nervosité gagnant, James se retrouvant même sous la menace, Nestor Lorenzo optait pour un nouveau visage, celui déjà utilisé par le Brésil face à la Celeste : fermer tous les espaces. Au fil des minutes et des changements, la Colombie a ainsi fermé boutique, empilant les joueurs dans ses trente derniers mètres. Et a ainsi totalement fermé l’accès aux buts d’un Camilo Vargas qui sortait les rares tentatives uruguayennes qui parvenaient à passer. Et comme face au Brésil, l’Uruguay s’est frustré, se cassant les dents. Comme face au Brésil, l’Uruguay n’a donc jamais pu faire sauter le bouchon. En infériorité, la Colombie a ainsi montré qu’elle était capable de solidité collective, d’intelligence tactique et aurait même pu (dû) plier l’affaire, Matheus Uribe gâchant deux immenses opportunités de fin de match. Qu’importe au final, les Cafeteros poursuivent leur formidable série d’invincibilité qui remonte à février 2022 et une défaite face à l’Argentine, qu’ils affronteront en finale dimanche.
Photo : Tim Nwachukwu/Getty Images