Première soirée de la dernière semaine de la phase de groupes et soirée riche en émotions. Car si pour l’un des groupes concernés, seule la première place se jouait, ailleurs, il était question de qualification.

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L’ultime semaine de la phase de groupes de l’édition 2020 commençait par un duel à distance à trois pour une place. Dans le groupe G, Santos était assuré de sa première place et accueillait le Defensa y Justicia d’Hernán Crespo pendant que Delfín et Olimpia s’affrontaient au Paraguay. Ces trois équipes pouvaient encore rêver de huitièmes de finale et nous ont offert un premier chassé-croisé assez fou. Car au Brésil, la bande à Crespo a réussi le match quasi parfait. Quasi car el Halcón a regardé Santos droit dans les yeux et a cherché à poser et imposer ses idées de jeu. Le premier acte était équilibré, chacun ayant sa part d’occasions (Soteldo d’un côté, Hachen et Braian Romero de l’autre). Le deuxième était fou. Romero ouvrait la marque pour les visiteurs d’entrée de celui-ci, Isnaldo ratait la balle du 2-0 quasiment dans la foulée, Defensa dominait alors. Cette volonté de ne pas calculer, que l’on peut aussi résumer en manque d’expérience, el Halcón allait la payer cher, très cher. Dans un premier temps en se faisant rejoindre à vingt minutes de la fin, ensuite en ne cherchant pas à verrouiller un nul qui le qualifierait pour les huitièmes. La faute sans doute à une fragilité défensive trop importante à ce niveau qui permettait à Marcos Leonardo de conclure un contre pas véritablement construit à la 91e minute. Et ainsi de ruiner les espoirs de Defensa.

Car dans le même temps, Olimpia s’est écroulé chez lui face à Delfín. La faute à une formidable incapacité à concrétiser une domination totale (près de 72% de possession sur le match), symbolisée par des frappes sur le poteau, des ratés de Roque Santa Cruz et surtout Jorge Recalde (un juste avant la pause, un dès le retour des vestiaires), et par une énorme erreur de marquage qui permettait à Agustín Ale d’offrir aux Équatoriens un véritable exploit : une victoire au Para Uno et surtout une qualification miraculeuse pour les huitièmes de finale.

Le temps de digérer ce premier scénario fou, la deuxième vague arrivait. Dans le groupe C, Peñarol accueillait l’Athletico Paranaense avec l’espoir de décrocher une qualification qui ne dépendait pas de lui pendant que le mal en point Colo-Colo voulait en finir avec sa campagne désastreuse en accueillant les Boliviens de Jorge Wilstermann. Du côté des Carboneros, on a parfaitement abordé la rencontre. Au Campeón del Siglo, Peñarol a frappé d’entrée, Fabricio Formiliano surgissant après une action qui a vu le ballon naviguer dans la surface du Furação pour lancer le match. Malheureusement pour lui, Peñarol a alors choisi de laisser un peu plus le ballon à son adversaire, comme à chaque fois qu’il a mené au score dans cette compétition, et, même s’il s’est procuré deux-trois situations en contre, l’a payé. D’abord sur un centre de Nikão qui l’immortel Lucho González poussait au fond, ensuite sur une mauvaise relance de Gargano qui Richard exploitait d’une frappe lointaine qui permettait aux Brésiliens de virer en tête à la pause. Mario Saralegui décidait alors de changer les choses en envoyant Cebolla Rodríguez à la place de Walter Gargano. Peñarol restait exposé aux contres du Furação mais parvenait à égaliser sur coup de pied arrêté, Gary Kagelmacher surgissant à son tour au second poteau. Revigoré, Peñarol tentait encore sa chance avant, une fois encore, de se replier de nouveau. Mais cette fois, Saralegui cherchait à changer les choses. Matías Britos entrait sur le terrain, il s’avérait décisif sur son deuxième ballon touché en reprenant de la tête un centre de Giovanni González. C’était ainsi suffisant pour décrocher la victoire, celle de l’espoir.

Gagner chez soi, c’est le minimum en Libertadores mais ce minimum n’est que rarement suffisant pour espérer sortir des groupes. Et une fois encore Peñarol l’a appris à ses dépens. N’étant pas maître de son destin, le club carbonero devait s’en remettre à une contre-performance de Jorge Wilstermann à Santiago face à Colo-Colo. Sur le papier, c’était possible. Mais pas avec ce Colo-Colo. Totalement à la dérive depuis des mois, la tête bien loin de la Libertadores, le Cacique a eu ses opportunités, surtout deux pour Blandi, mais a une fois encore montré qu’il n’a pas la consistance suffisante pour résister à quiconque. Et face à une équipe intelligente comme le fut Wilstermann, cela s’est soldé par une nouvelle défaite, la quatrième en six sorties continentales, la dernière de l’année puisque Colo-Colo n’aura désormais ni Libertadores, ni Sudamericana au programme. Cette défaite du Colo, qui au final est plus une victoire de Jorge Wilstermann, offre une première place historique au club cochambambino. Une place qui lui permet ainsi par exemple d’éviter Boca, River ou Santos en huitièmes de finale. Et ainsi espérer continuer à rêver.

L’Aviador ne croisera ainsi pas River Plate car le Millo a eu beau souffrir quarante-cinq minutes face à la LDU, les changements tactiques de Muñeco Gallardo ont encore fait basculer la rencontre en seconde période. L’entrée en jeu de Santiago Sosa à la place d’un Nacho Fernández boitillant tout le premier acte (et qui aurait dû sortir bien plus tôt, ne serait-ce par précaution), a permis à River de prendre le dessus sur une excellente LDU (3-0). Une victoire qui offre ainsi la première place du groupe au finaliste 2019, devant la Liga et un São Paulo qui termine sa campagne de Libertadores en étrillant un Binacional qui pourra se targuer du fait de n’avoir inscrit que trois buts dans cette épreuve, tous face au Tricolor paulista.

Résultats et vidéos

Santos 2 – 1 Defensa y Justicia

Olimpia 0 – 1 Delfín

Colo-Colo 0 – 1 Jorge Wilstermann

Peñarol 3 – 2 Athletico Paranaense

São Paulo 5 – 1 Deportivo Binacional

River Plate 3 – 0 LDU Quito

 
Photo : CONMEBOL
Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.